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Event
Le sexe du médecin : pour 
les patients, ça compte !
En  guise  d’ouverture  au  sympo-
sium,  Xavier  Brenez,  directeur 
général de l’Union Nationale des 
Mutualités  Libres,  a  exposé  les 
principaux résultats d’une enquête 
réalisée par les Mutualités Libres 
sur les « Perceptions de la fémini-
sation par le grand public belge ». 
Il ressort en effet de cette enquête 
que 30% des Belges affichent clai-
rement une préférence soit pour 
un médecin homme, soit pour un 
médecin  femme.  Xavier  Brenez 
est  également  revenu  sur  les 
avantages cités par  les  sondés : 
57% estiment que la féminisation 
de la médecine permet une plus 
grande égalité hommes-femmes, 
23% attribuent aux femmes méde-
cins un meilleur contact avec les 
enfants  et  19%  pensent  qu’elles 
confèrent un côté plus humain à 
la médecine. 
Un petit coucou de Genève
Elle n’a malheureusement pas pu 
faire le déplacement, mais voulait 
quand  même  être  parmi  nous. 
Marleen  Temmerman,  directeur 
à  l’Organisation  Mondiale  de  la 
Santé (OMS), s’est donc adressée à 
la salle via un message vidéo. “Les 
femmes ont déjà parcouru un long 
chemin dans la médecine. Lorsque 
je faisais mes études, seuls 10 % 
des étudiants en médecine étaient 
des  femmes,  actuellement,  il 
s’agit déjà de 74 %”, précise Mme 
Temmerman.  “On  s’organise 
maintenant  autrement  et  cela 
ne vaut pas uniquement pour les 
femmes.  Les  médecins  mascu-
lins  ont  également  envie  d’avoir 
autre  chose  dans  leur  vie  que 
leur  boulot“.  D’après  le  docteur  
Temmerman,  c’est  une  bonne 
chose,  tant  pour  l’être  humain, 
pour la famille que pour la société.
Les questions de 
genre en médecine
Gaëtan  Cousin,  Docteur  en  psy-
chologie  à  l’Université  d’Oxford 
(Grande-Bretagne), a poursuivi le 
débat par une question : “Pourquoi 
se  préoccuper  des  questions  de 
genre en médecine ? “ Dans ses 
recherches,  le  Dr  Cousin  s’est 
intéressé aux effets liés au genre 
du médecin, au genre du patient 
et  aux  interactions  entre  les 
deux. Son exposé a révélé que les 
médecins  femmes  transmettent 
davantage d’informations d’ordre 
psychosocial  à  leurs  patients, 
mais également que les patients 
hommes sont traités de manière 
moins empathique quel que soit le 
genre du médecin. D’après Gaëtan 
Cousin,  “il  est  nécessaire  d’être 
conscient  que  les  stéréotypes 
et  attentes  liés au  genre  jouent, 
encore  aujourd’hui, un  rôle dans 
la relation médecins-patients afin 
de  continuer  à  faire  évoluer  la 
société”.   
Point de vue des patients  
L’opinion  des  patients  était 
également au  centre  des  préoc-
cupations lors de ce symposium. 
Pour en débattre, Micky Fierens, 
Directrice de la Ligue des Usagers 
des  Services  de  Santé  (LUSS),  a 
évoqué les critères qui dictent gé-
néralement le choix des patients. 
Elle a insisté sur l’importance pour 
les patients  d’être  accompagnés 
dans leur parcours de santé et pas 
seulement pris en charge lorsque 
la maladie frappe.  
Des valeurs qui n’ont 
rien à voir avec le genre 
La  dernière  oratrice  était  
Birgitte Schoenmakers, professeur 
à la faculté de médecine générale 
de la KULeuven. Elle a quelque peu 
relativisé la thèse que les valeurs 
de la médecine seraient sujettes à 
des changements, liés au sexe des 
médecins.  “L’empathie et l’écoute 
sont  des valeurs  que  j’essaie de 
transmettre  à tous mes étudiants. 
Ce sont des sensibilités que l’on 
attend de tous les médecins géné-
ralistes en passe de terminer leurs 
études, qu’ils soient masculins ou 
féminins“. Elle constate toutefois 
qu’il y a un glissement au niveau 
de  notre  société  :  d’un  modèle 
‘cure’  (guérison),  nous  évoluons 
vers un modèle ‘care’ (soins) dans 
la  médecine  :  “l’accent  est  mis 
beaucoup plus sur les soins, mais 
cette préoccupation ne  vient pas 
uniquement des  médecins fémi-
nins. Cette dernière présomption 
est  liée  au  fait  que  les  femmes 
sont  plus  souvent  considérées 
comme  des  “êtres  soignants”, 
conclut Birgitte Schoenmakers.  
Nathalie Renna
Hellen Smeets
Féminisation de la médecine :  
quelle plus-value pour les patients ? 
Symposium des Mutualités Libres
Après un premier symposium à succès en 2012, les Mutualités Libres ont, cette année, orienté la 
réflexion sur l’influence du genre sur la relation patient-médecin. Quatre orateurs sont venus pré-
senter leur point de vue sur le sujet. Résumé des interventions et photos d’ambiance de l’événement.