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assombrir encore le tableau. Mais les foyers simples ou multiples
d'atélectasies segmentaires ou lobaires restent la caractéristique chro-
nique prédominante.
L'emphysème ne semble pas être la pathogénie dominante et
l'existence de bronchite, ou de bulles d'emphysème, n'est que très rare.
Microscopiquement, on peut conclure que les poumons sont plus collabés
que distendus.
Les vaisseaux thoraciques
Bergofsky remarque que les gros vaisseaux thoraciques comme
d'ailleurs les autres organes du médiastin peuvent être modifiés dans leur
direction, leur forme, leurs dimensions et être comprimés (3).
Les modifications, si elles sont extrêmement importantes, n'ont pas
pour autant des répercussions hémodynamiques. Lors de ses travaux sur
des cas autopsiés, Bergofsky n'a pas observé de compression significative
pouvant perturber le flot sanguin au niveau des veines ou des artères
pulmonaires, de la veine cave ou de l'aorte.
Il ne faut donc pas chercher dans ces remarques la pathogénie de la
décompensation cardiaque de certains scoliotiques.
Le lit vasculaire pulmonaire
Vu la réduction de la taille des poumons, il y a diminution du lit
vasculaire pulmonaire.
Chez les scoliotiques, le débit circulatoire reste normal, mais lors de
l'effort en s'accélérant, il entraîne l'apparition d'hypertension artérielle
pulmonaire, même chez les sujets indemnes de signes subjectifs ou
objectifs de décompensation cardia-respiratoire, ce qui traduit une
réduction du lit vasculaire pulmonaire (Remacle citant Bergofsky, Sadoul
et Charrier) (7).
Naeye (12) lors d'études microscopiques, observe une réduction
considérable du réseau artériel et capillaire pulmonaire. Les lésions
anatomiques découvertes (dilatation de la lumière, hypertrophi e et
hyperplasie de la média) sont indépendantes de l'existence ou .non de
complications pulmonaires surajoutées mais sont secondai res d'une
hypertension artérielle pulmonaire et du cœur pulmonaire chronique.
Naeye (12) interprète ces altérations vasculaires comme étant la
répercussion d'un flot sanguin normal, au niveau d'un lit capillaire réduit
par la déformation thoracique. On retrouve ces lésions au niveau du
poumon restant chez les pneumectomisés après quelques années; eux
aussi devant faire passer un même volume de sang dans un lit vasculaire
pulmonaire réduit d'environ 50 %.
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