Le traitement de l’inflammation
des anti-inflammatoires permet,
en général, d’améliorer rapidement
l’état clinique de l’animal malade.
L’usage des molécules disponibles
pour le vétérinaire
(anti-inflammatoires non stéroïdiens
et corticoïdes) peut toutefois
entraîner des effets indésirables.
Bien les connaître permet de choisir
une molécule avec un rapport
bénéfice / risque optimal
en fonction de l’affection associée
et du statut de l’animal
(gravide, lactation, …).
L
es molécules aux propriétés anti-inflam-
matoires disponibles en médecine vété-
rinaire pour un usage chez les animaux
de rente appartiennent à deux grandes clas-
ses de médicaments : les anti-inflammatoi-
res non stéroïdiens (AINS) et les anti-inflam-
matoires stéroïdiens (AIS), couramment
appelés glucocorticoïdes (terme que nous
utilisons ci-après) ou corticoïdes.
Ces deux classes de molécules sont très
souvent utilisées en clinique, quelle que soit
l’espèce, en raison de l’association fréquente
de processus inflammatoires aux différentes
affections rencontrées en médecine vétérinaire
(troubles ostéo-articulaires, infections, trauma-
tismes, …)
(photo 1)
.
En effet, lors de dommages tissulaires causés
par un traumatisme, par une infection ou par
une maladie auto-immune, l’inflammation est
la première défense naturelle de l’organisme.
Elle contribue à la cicatrisation des tissus lésés.
Cependant, ce processus, notamment s’il est
chronique ou généralisé, peut s’avérer
délétère pour l’animal.
Il est alors nécessaire d’instaurer un
traitement, afin d’éviter une baisse de
perfusion des tissus, une fibrose, et à terme,
une perte de fonction.
La connaissance des mécanismes
moléculaires de l’inflammation a permis de
comprendre comment les molécules anti-
inflammatoires agissaient. Les différentes
cibles des AINS et des glucocorticoïdes
résultent en des applications thérapeutiques
et des effets indésirables différents.
Pour une revue complète sur les molécules
anti-inflammatoires, voir [3, 5].
LE PROCESSUS
DE L’INFLAMMATION
Suite à un dommage subi par les tissus, le
processus inflammatoire est médié par la
synthèse et/ou par la libération de nombreux
médiateurs (histamine, prostaglandines (PG),
leucotriènes (LT), thromboxanes, …).
Ces médiateurs sont retrouvés dans les phases
aiguës et chroniques de l’inflammation. Ils
interagissent entre eux selon des voies qui
sont encore non complètement élucidées.
Ces phénomènes conduisent, au niveau
local, à de l’hyperalgésie et à de l’allodynie
(cf. définitions)
.
-L’augmentation de la perméabilité des
capillaires, induite par la libération d’histamine
par les mastocytes et les basophiles, est très
précoce dans le processus de l’inflammation.
Elle induit un œdème et permet la formation
d’un exsudat riche en leucocytes. Ce passage
de leucocytes, appelé diapédèse, au niveau
des tissus endommagés permet de faciliter le
“nettoyage” du site inflammatoire en
éliminant les agents pathogènes et les cellules
mortes. Cela participe également à l’entretien
Aude Ferran
Alain Bousquet-Mélou
Pierre-Louis Toutain
École Nationale Vétérinaire
de Toulouse
UMR1331 Toxalim, INRA, INPT
23 chemin des Capelles
BP 87 614
31076 Toulouse cedex 03
comment traiter
effets recherchés et effets indésirables
des molécules anti-inflammatoires
Essentiel
Les anti-inflammatoires
permettent de diminuer
rapidement une hyperthermie
et de soulager une douleur
aiguë.
Mais toujours penser
à rechercher
la cause de la maladie.
Objectifs pédagogiques
Connaître les principaux
effets recherchés
et les effets indésirables
des deux grandes classes
de médicaments
anti-inflammatoires.
Savoir choisir
la molécule adéquate
lors d’inflammation associée
à différentes affections.
Crédit Formation Continue :
0,05 CFC par article
Définitions
Hyperalgésie : perception
de douleur amplifiée
pour un stimulus donné.
Allodynie : perception
de douleur suite à un stimulus
habituellement non douloureux
(
exemple :
toucher).
une inflammation
chez les bovins
Les processus inflammatoires sont souvent associés
aux affections comme les traumatismes,
les troubles ostéo-articulaires, les infections
(photo ENVT).
1
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE
élevages et santé vol 5 / n°22
202 - DÉCEMBRE 2012
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