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Mais c’est surtout les affirmations talmudiques de Rabi Abbahou qui valait sa vindicte:
Ce dernier affirmait que Dieu avait créé des mondes successifs, chaque monde durant six
mille ans, suivis d’un septième millénaire de chaos ( note Munk du Guide) parce qu’ils ne
répondaient pas à l’idéal qu’IL avait eu en vue.
Et Maimonide d’ajouter cette phrase qui démontre l‘indépendance de « l‘aigle de la
synagogue », dont devraient s’inspirer bien de nos contemporains et qui vaut son pesant d’or
«
Il ne faut avoir nul égard, dans ces sujets, à ce qu’à pu dire un tel. »
Magnifique leçon d’indépendance d’esprit !!
A mon humble avis, et adoptant en cela son propre conseil, à mon tour je ne le suivrai pas. Il
m’apparaît que tous deux n’avaient ni raison ni complètement tort. Pourquoi ? Parce qu ils
auraient à coup sur révisé leur position s’ils avaient vécu en notre 21
ème
siècle.
Tous ces sages n’ânonnaient pas les simples dires antérieurs, mais se posaient des
questionnements propres à leur époque. Or quand on sait en effet avec certitude
maintenant :
que, d’une part ,à l’étage universel les galaxies naissent puis meurent
( visualisé en décembre
2005, avec Hubble et même depuis la formation visualisée d’une super-nova etc…)…
que, d’autre part, à notre étage minuscule terrestre, Dieu a mis fin à l’ère des dinosaures
(très longue ère qui a précédé et duré quarante fois plus longtemps que toute l’ère des primates
réunis depuis leur origine)
. L’idée de Rabbi Abbahou , initialement saugrenue d’apparence,
mais prise avec le recul, n’était donc pas en soi si saugrenue que cela.
Mais il est vrai que la Bible ne touche strict mot ouvert de cette préhistoire.
(quoiqu’elle y
fasse allusion par l’existence de « sauriens énormes » (taninim guédolim Gen I, verset 21) traduit en
faux et en incompréhension d’époque par « baleines » ( car baleine se dit en hébreu autrement par
« léviathan »)
C’est pourquoi A. ABECASSIS et J. EISENBERG, dans leur ouvrage sur la genèse,
précisent toute l’importance de la
nécessaire révision de ce chapitre de la genèse
:
Si ce chapitre constitue pour le croyant la source de toute connaissance, il est aussi nécessairement
confronté à tous les autres modes de connaissance dont dispose l’homme du 20ème siècle, et
notamment la science : sciences humaines, sciences de la nature, physique, chimie, biologie. Il faut donc
confronter ces diverses informations avec méthode.
Les chiffres et les lettres
Le mot béréchit donne des possibilités savoureuses et anecdotiques aux amateurs
d’anagrammes, tels que:
« roch bait » le maître du monde
« bait roch » la maison du maître
« éche bérit » le feu de l’alliance
« bérit éche » l’alliance de feu
« bara chit » créa (en) six (jours)
« béth réchit » double commencement
Il est anectotique qu’il soit de plus encadré par le béth ( de bohou) et le tav ( de tohou) …..
On peut multiplier à souhait ce type d’analyse selon ce que l’on cherche à démontrer
(exemple: même les 3 lettres du Chabat y sont contenues !)
Il faut donc savoir relativiser la valeur de ces observations. Amusantes et mnémotechniques
mais sans plus. Mais le Zohar en donne une telle poésie qu’on lui pardonne ses naïvetés.
Un « commencement » certes, pourquoi, mais aussi pour - quoi?
A SUIVRE
(*) N.B :
On retrouve bien là en Maimonide le Médecin qui sait qu’on ne peut avancer que préférentiellement
sur des bases vérifiables, ou à tout le moins confrontées contrairement à bien des commentateurs à