la compréhension verbale adopte un comportement qui reste lié au contexte,
notamment dans le jeu symbolique. Ceci soulève alors la question du langage inté-
rieur qui permet à l'enfant un important développement intellectuel. Or, dans la
situation d'enfants qui présentent des troubles de la compréhension quelle est la
possibilité de ce langage intérieur et donc quelles sont les conséquences sur le
développement cognitif ?
Dans son article, Christine MAEDER – orthophoniste et chargée d’en-
seignement – met en évidence à quels niveaux de compréhension (mots, énon-
cés, récits) et dans quels types d’activités les compétences de linguistique et de
logique sont mobilisées et leur développement intimement lié. Elle rappelle tant
l’importance que la complexité de l’évaluation de la compréhension lexicale,
morphosyntaxique et textuelle. Tous les troubles de la compréhension ne
relèvent pas forcément de troubles du raisonnement, mais les troubles du
raisonnement sont dans un certain nombre de cas à l’origine des troubles de la
compréhension. Cependant, la question de savoir si ce sont les troubles du rai-
sonnement qui sont à l’origine des troubles linguistiques ou le contraire reste
posée. Au travers de vignettes cliniques, elle s’interroge sur la possibilité d’une
installation successive ou d’une interaction entre les deux domaines, linguistique
et logique, l’entrainement de l’un se répercutant sur l’autre.
Le problème arithmétique à énoncé verbal est reconnu comme étant un
exercice particulièrement complexe, c’est un état de fait. Dans son article, Clau-
de DECOUR CHARLET – orthophoniste et linguiste – s’intéresse aux diffé-
rentes composantes linguistiques du problème arithmétique (lexique spécifique,
aspects temporels) et de leur impact sur la compréhension. Elle constate que les
structures linguistiques sollicitées dépassent le champ de la connaissance lexica-
le et reposent sur des structures logiques ou temporelles. La composante du rai-
sonnement logique, de la déduction et de la pensée opératoire reste donc essen-
tielle à la réussite de cet exercice.! Elle conclut en proposant des substituts aux
problèmes classiques, permettant à l’élève d’entrainer suffisamment ses proces-
sus de raisonnement pour qu’il ne soit pas déstabilisé par les pièges cachés.
Dans son article, Corine MULLER – orthophoniste – présente une
approche concrète,!pratique!et très originale pour aborder les processus de pen-
sée chez les enfants et les adolescents. En travaillant le toucher, les stéréognosies,
elle ouvre une porte aux représentations, aux images mentales pour ces enfants
qui ne pensent pas ou peu. Elle décrit de façon très détaillée le matériel néces-
saire, les formulations utilisées, et l’étayage fourni pour aider ces jeunes à
4