ÉDITORIAL
DÉCEMBRE 2009 – JANVIER 2010 VOL. 56 N° 8 QUÉBEC PHARMACIE 3WWW.PROFESSIONSANTE.CA
Directrice de la rédaction
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Direction artistique
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Directeur des rédactions, Groupe Santé
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LES PAGES BLEUES
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QUELQUES CONSEILS SUR...
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SANTÉ PUBLIQUE
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Imprimeries Transcontinental
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8 fois l’an par Rogers Media.
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Lourdeur
Lourdeur : maladresse, manque de finesse
ou de vivacité, pesant, difficile à supporter.
En langage commun, une personne
ennuyante et dérangeante. Je prendrai ce
mot dans quelques-uns de ses sens, en qua-
tre temps.
Pesant est un qualificatif personnel et
sociétal lié à la malbouffe et au manque
d’exercice. Une réflexion manquée sur la
qualité de vie future. Un attribut physique, le
surpoids, qui afflige nos jeunes qui, pour la
première fois, seront une génération d’obè-
ses dès leur adolescence. Que vivront-ils plus
tard ? Parions qu’ils ne seront plus là, à moins
que la thérapie médicamenteuse salvatrice
règle d’une façon définitive l’adiposité exces-
sive. Bien des recettes existent pour contrer
l’inadéquation de nos bouchées. Bien peu
réussissent à empêcher le poison insidieux
de l’inactivité combinée à la « rapidisation »
de notre alimentation de faire son effet. Que
peut-on faire comme pharmaciens dans ce
contexte ? Je vous laisse y réfléchir...
Manque de vivacité : Qualité de ce qui
n’est pas vivace. Défaut d’une plante annuelle,
belle mais qui ne vit pas longtemps. Contraire
de la pratique pharmaceutique actuelle axée
de plus en plus sur l’expertise qu’a le phar-
macien et qui se veut vivace. On peut voir,
près des bancs des facultés, l’intérêt des jeu-
nes futurs pharmaciens, pas obèses dans leur
vision de la pratique. Ce monde où leur
intelligence de pratique sera bien utilisée,
fera du monde en meilleure santé. Je dis bien
naïvement que nos modèles de pratique sont
en train de changer. Les ordonnances collec-
tives qu’on a longtemps perçues comme des
créateurs de liens interprofessionnels ont en
fait constitué un frein à notre présence
auprès des équipes à cause des craintes qu’el-
les représentaient. Souhaitons que nos
milieux de pratique se parlent plus pour que
notre rôle soit à son meilleur dans l’univers
du patient que nous devons servir.
Maladresse : Qualité de ce qui est mala-
droit. La « maladroiture » ne nous sert pas.
Quoiqu’on en parle peu, notre incapacité à
nous délester d’un modèle de rémunération
à la pilule pèse lourdement sur notre évolu-
tion. Nous sommes, comme profession,
maladroits dans notre perception de ce
modèle. On continue à le vivre pesamment
et même si on y travaille, on ne réussit pas
encore à le changer. Je suggère qu’on soit
dorénavant payé, en pharmacie communau-
taire, au neurone. Chaque neurone utilisé
serait comptabilisé et, selon l’intensité de son
utilisation (ajuster est plus demandant que
compter), recevrait un peu de dopamine (le
plaisir !) monétaire. Les pharmaciens d’éta-
blissement font déjà le décompte de leurs
neurones de façon régulière. Malheureuse-
ment, ils ne reçoivent qu’un tarif neuronal
fixe et annuel. Il est bien connu que des actes
cognitifs nous font réfléchir un peu plus que
la vérification contenant-contenu. C’est
moins sécurisant et on a peur d’être mala-
droits dans nos décisions cliniques, mais
c’est rassurant de voir un patient « sauvé »
des cauchemars d’une pharmacothérapie
mal ajustée. Je prône, à titre personnel, l’uti-
lisation efficiente de notre personnel techni-
que et la libération de nos neurones de ces
tâches techniques. Je prône la douleur posté-
rieure du pharmacien assis dans son bureau,
ou la douleur aux pieds de celui qui s’éloigne
de son ordinateur et qui décide de la meilleure
thérapie dans l’univers patient. Oui, Je prône
le rôle d’intervenant pivot du pharmacien.
Le terme anglais « advocacy » n’est pas trop
fort.
Difficile à supporter : État de plusieurs
aspects d’une vie professionnelle. À titre de
témoin privilégié de ce que mes patients
vivent, ce qui peut m’affecter personnelle-
ment, de ce que mes collègues veulent vivre
et ne peuvent faire, de ce que mes collègues
ne veulent pas vivre et qu’ils doivent faire,
de ce que la profession veut vivre et ne peut
faire, il faut se rassurer, la lourdeur consé-
quente a une fin. Ne soyons pas des phar-
maciens ennuyants et dérangeants pour les
autres professionnels que nous côtoyons.
Soyons plutôt des créatifs. Le soutien de
nos collègues d’un même milieu de travail
est inestimable. La collaboration interdis-
ciplinaire avec d’autres professionnels qui
respectent et recherchent l’investissement
du pharmacien auprès d’eux, comme la
collaboration transdisciplinaire qu’on doit
avoir entre pharmaciens, est bénéfique et
libératrice. n
Références
Antidote, dictionnaire électronique 2009
Wikipédia