Les troubles de l’alimentation – signes, dépistage et confrontation Selon la recherche, les athlètes, notamment les jeunes femmes, sont plus vulnérables aux troubles de l’alimentation que les non-athlètes de leur âge. Parmi les nombreuses raisons qui peuvent provoquer ces troubles, la pression de devoir maigrir ou être mince pour exceller dans son sport est considérée comme un élément fréquent. Les entraîneurs et entraîneures, les professionnels et professionnelles de la santé ainsi que les parents ont des rôles importants à jouer dans la prévention, le dépistage et la gestion des dérèglements du comportement alimentaire et des troubles de l’alimentation chez les athlètes. La gamme des dérèglements du comportement alimentaire va du dérèglement bénin au trouble mettant la vie en danger. Cliniquement reconnues, l’anorexie mentale et la boulimie mentale sont les formes les plus graves des troubles de l’alimentation. Toutefois, les dérèglements subcliniques, appelés généralement dérèglements du comportement alimentaire, peuvent avoir aussi des conséquences nuisibles sur la santé et conduire à un véritable trouble de l’alimentation. Facteurs susceptibles d’accroître les risques de dérèglements du comportement alimentaire ou de troubles de l’alimentation chez les athlètes • La précocité de la puberté. Caractéristiques d’un dérèglement du comportement alimentaire •La frénésie alimentaire ou la purge, les restrictions alimentaires, ou l’abstinence totale de nourriture pendant une longue période. •La prise de pilules pour maigrir, de diurétiques ou de laxatifs pour contrôler son poids. •Une grande préoccupation de la nourriture ou le fait d’éviter constamment la consommation de matières grasses ou de glucides et d’avoir d’autres comportements alimentaires anormaux. •Une insatisfaction à l’égard de son image corporelle ou la peur d’augmenter ses réserves lipidiques. • Une image corporelle déformée. •La pratique excessive d’exercices physiques – en plus du programme d’entraînement régulier. Signes d’un trouble de l’alimentation ou d’un dérèglement du comportement alimentaire Nombre des signes et des symptômes énumérés ci-après ne permettent pas isolément de déterminer l’existence ou d’établir le diagnostic d’un trouble de l’alimentation. Toutefois, plus les signes observés sont nombreux, plus il faut poursuivre la recherche. •La pratique des sports jugés, des sports à catégories de poids et des sports d’endurance. •Une perte ou une augmentation de poids frappante ou bien des fluctuations de poids importantes. •Le stress psychologique et les exigences physiques extrêmes de l’entraînement et des compétitions. •Une grande préoccupation de la nourriture, des calories et de son poids corporel ou bien le fait de critiquer leur poids. •Le fait de s’efforcer d’atteindre des normes de composition corporelle irréalistes. •Des changements dans le comportement alimentaire habituel de l’athlète (par exemple, se déclarer végétarien ou végétarienne). •La prise de pilules pour maigrir ou de laxatifs. •La perception de la pression de devoir perdre du poids (qu’ils ou elles ont de la société, des entraîneurs ou des entraîneures, de leur famille, des amis ou des amies, etc.) •Le fait que l’athlète aille souvent aux toilettes après les repas, ait les yeux rouges ou qu’après son passage aux toilettes, son haleine sente le vomi ou il y ait une telle odeur dans la pièce. • •La pratique obsessive d’exercices, en plus du programme d’entraînement. Le perfectionnisme – une personnalité de « type A ». •Une tendance à la dépression, à se faire trop de souci et à avoir l’attitude du « tout ou rien ». •Des antécédents relationnels difficiles avec la famille ou bien avec des amis ou des amies. •Un sentiment de confusion face à leur sexualité ou l’impression de ne pas pouvoir communiquer ce qu’ils ou elles ressentent et leur vérité. •Une ou des expériences sociales traumatiques dans leur vie, qui peuvent leur sembler impossibles à contrôler (par exemple, entrer dans une nouvelle école, leurs parents qui divorcent, un déménagement, etc.) MARS 2010 (also available in English) • Le port de plusieurs épaisseurs de vêtements amples. •Le fait d’éviter les activités sociales avec les coéquipiers ou coéquipières. •Le fait de trouver des excuses pour ne pas participer aux activités comprenant de la nourriture (par exemple, les repas de l’« équipe »). •Les sautes d’humeur, une dépression ou une faible estime de soi. •L’irrégularité ou l’absence de cycles mensuels, des fractures de fatigue, des blessures dues au surentraînement ou des problèmes de sommeil. •De moins bonnes performances ou des performances irrégulières à l’entraînement ou aux compétitions (diminution de la force, de la puissance, de l’endurance ou de la récupération). Association canadienne des entraîneurs 613-235-5000 www.coach.ca Les troubles de l’alimentation – signes, dépistage et confrontation, page 2 Confrontation Conclusion Si un entraîneur ou une entraîneure ont l’impression qu’un ou une athlète souffre peut-être de troubles de l’alimentation ou de dérèglements du comportement alimentaire, il ou elle devraient commencer par en parler confidentiellement avec l’athlète. Les étapes ci-dessous décrivent la façon d’aborder un ou une athlète dans ce contexte. Les troubles de l’alimentation peuvent être traités avec succès, mais ce succès nécessite presque toujours une aide professionnelle. Le traitement d’un trouble alimentaire devrait être multidisciplinaire, soit psychologique, nutritionnel et médical. Il peut s’avérer nécessaire qu’un, qu’une ou que des membres de la famille de l’athlète ou l’entraîneur ou l’entraîneure assistent aux séances de traitement, particulièrement si l’athlète a moins de 18 ans. 1.Dans le cadre d’une réunion privée confidentielle, l’entraîneur ou l’entraîneure font part à l’athlète des changements qu’il ou elle ont observés dans son attitude, son comportement, sa santé ou sa performance. Il faudrait éviter de lui parler de son amaigrissement, car cela renforce son comportement. 2.L’entraîneur ou l’entraîneure assurent à l’athlète que leur principale préoccupation est sa santé et ne compromet pas son rôle dans l’équipe. 3.L’entraîneur ou l’entraîneure communiquent avec une clinique de traitement des troubles de l’alimentation ou avec une équipe multidisciplinaire qui comprend un ou une médecin, un ou une psychologue et un ou une nutritionniste pour faire part de leurs préoccupations au sujet de l’athlète et prendre conseil. 4.L’entraîneur ou l’entraîneure remettent à l’athlète les coordonnées de l’équipe multidisciplinaire afin de lui suggérer un endroit qui pourra lui donner une aide professionnelle confidentielle. 5.Si l’athlète a moins de 18 ans, il faudra informer son ou ses parents des préoccupations relatives à sa santé. 6.Si l’athlète nie avoir un problème, l’entraîneur ou l’entraîneure devraient insister sur la nécessité d’une évaluation professionnelle. Cela peut requérir l’intervention de membres de la famille de l’athlète ou une restriction de l’entraînement jusqu’à ce que l’athlète accepte d’avoir l’avis de professionnels ou de professionnelles. Un trouble de l’alimentation ne disparaît pas tout seul. Il faut agir quand il semble se manifester. Les athlètes doivent comprendre que leur corps peut changer, surtout pendant l’adolescence, et prendra naturellement du poids en se développant. Quant aux entraîneurs et aux entraîneures, ils doivent être conscients des changements qui surviennent à la puberté; ils doivent aussi savoir que les jeunes femmes ressentent souvent de fortes pressions sociales les incitant à être minces et que des commentaires sur leur poids, leur apparence et leur composition corporelle peuvent être fatigants. Les entraîneurs ou entraîneures ne peuvent peut-être pas prévenir tous les troubles de l’alimentation ou les dérèglements du comportement alimentaire chez les athlètes, mais ce sont des exemples puissants qui exercent une forte influence sur les athlètes. Ils devraient pouvoir reconnaître les signes et symptômes précurseurs de ces troubles et dérèglements. Si un entraîneur ou une entraîneure ont l’impression qu’un ou une athlète souffre peut-être d’un trouble de l’alimentation, ils devraient le ou la mettre rapidement en rapport avec des professionnels ou des professionnelles qui mettront en œuvre une intervention médicale, psychologique et nutritionnelle appropriée. Voici des ressources qui vous seront utiles si vous désirez en savoir davantage sur les dérèglements du comportement alimentaire chez les athlètes : Programme de prévention : www.corpsense.ca – c’est le site d’un programme de prévention des dérèglements du comportement alimentaire, destiné aux athlètes, aux parents et aux entraîneurs ou entraîneures; www.nedic.ca – il s’agit du site du National Eating Disorder Information Centre du Canada (NEDIC), qui offre des ressources et des coordonnées dans tout le pays. Après avoir trouvé un professionnel ou une professionnelle de la santé qui aideront l’athlète à se remettre, mettez l’athlète en rapport avec un ou à une nutritionniste, surtout si vous pouvez en trouver un ou une qui ont de l’expérience des dérèglements du comportement alimentaire. Visitez la page Web www.coach.ca/fra/nutrition/trouvez.cfm ou le site www.dietetistes.ca. MARS 2010 (also available in English) Association canadienne des entraîneurs 613-235-5000 www.coach.ca