
PNEUMOLOGIE
26  ADOLESCENCE & Médecine • Juin 2014 • numéro 7
plus sévères chez la fille (4). Dans 
l’étude de Delmas, la prévalence cu-
mulée de l’asthme était plus élevée 
chez les garçons que chez les filles 
(4). Avant la puberté, la prévalence 
des sifflements dans les 12 derniers 
mois était plus élevée chez les gar-
çons. Après la puberté, la prévalence 
des symptômes évocateurs d’asthme 
était plus élevée chez les filles. 
L’implication du statut hormonal a 
été proposée comme explication, 
comme en témoigne l’observation 
que les femmes avec des ménarches 
précoces ont une fonction respira-
toire plus altérée et une incidence de 
l’asthme plus élevée à l’âge adulte. Il a 
également été montré que l’intensité 
des symptômes respiratoires variait 
au cours du cycle, plus importante 
aux phases lutéale et folliculaire et 
moins importante juste avant l’ovu-
lation (2).
IMPACT DU SURPOIDS
L’obésité, comme le surpoids, est 
en augmentation dans le monde et 
est particulièrement problématique 
pour les adolescents. Si l’obésité est 
associée à l’asthme, son impact plus 
précis est moins évident chez l’ado-
lescent. Par exemple, bien que le 
pourcentage d’enfants en surpoids 
semble plus élevé dans l’asthme 
sévère, son impact sur la sévérité de 
l’asthme est discordant dans la litté-
rature. Chez les filles, l’obésité joue 
un rôle sur le contrôle de l’asthme en 
augmentant la fréquence des symp-
tômes et des exacerbations. Chez 
l’adolescent, le surpoids impacte sur-
tout la qualité de vie et la réponse au 
traitement. van Gent a montré que la 
qualité de vie était diminuée de 25 % 
chez des enfants asthmatiques en 
surpoids contre 14 % pour un asthme 
seul et 1% pour un surpoids isolé (5). 
Il a également montré qu’une aug-
mentation de 1% de l’IMC entraînait 
une diminution de la réponse au trai-
tement mesurée par l’évolution du 
rapport de Tiffeneau et la réponse aux 
β2-mimétiques.  
L’OBSERVANCE 
À L’ADOLESCENCE 
L’observance est « l’action d’observer 
une prescription, une coutume, de se 
conformer à une règle de conduite » 
(Larousse). C’est le respect des ins-
tructions et des prescriptions du 
médecin. Appliquée à l’asthme, l’ob-
servance thérapeutique correspond 
à l’ensemble des comportements de 
santé qui sont observés par le patient. 
L’adhésion thérapeutique est une 
autre dimension puisqu’elle indique 
que le patient est partie prenante de 
son traitement. Comme dans toutes 
les maladies chroniques, l’obser-
vance est souvent inadéquate dans 
l’asthme. De plus, l’observance réelle 
doit tenir compte de l’utilisation op-
timale du dispositif. Elle est de l’ordre 
de 50 % chez l’enfant. L’observance 
vraie, qui tient compte de l’utilisa-
tion adéquate du dispositif d’inha-
lation (nébulisation ou chambre 
d’inhalation) est encore plus faible 
(6). L’observance diminue avec l’âge. 
Elle est plus élevée chez le nourrisson 
et le jeune enfant : 77 % dans l’étude 
de Gibson (7) et 75 % dans l’étude de 
Butz (8). Elle est de l’ordre de 30 % 
chez l’adolescent, encore moins 
bonne que chez l’adulte (30 vs 57 %) 
(9). L’inobservance concerne tous les 
degrés de sévérité de l’asthme et les 
patients les moins observants sont 
ceux dont l’asthme est le moins bien 
contrôlé. L’inobservance est associée 
à une augmentation de la consom-
mation de corticoïdes par voie orale, 
à la fréquence du recours aux soins et 
à l’absentéisme scolaire. Dans un sui-
vi prospectif de 3 ans, le contrôle des 
symptômes et des débits de pointe 
était associé à la compréhension du 
mode d’action des médicaments et à 
la prise des doses prescrites (10).
Dans une étude récente (11), des 
adolescents ont rapporté que la ma-
ladie asthmatique avait un impact 
sur leur bien-être et sur leurs inter-
actions avec les autres. Dans cette 
étude, les principaux points attachés 
à une mauvaise observance étaient 
communs à beaucoup de maladies 
chroniques :
• la sensation de l’enfant d’être perçu 
comme différent, marginalisé par 
rapport à ses camarades ;
• l’ambivalence  concernant  l’inter-
vention parentale, à la fois attendue 
et rejetée ;
• la limitation dans leurs activités ;
• les  contraintes  liées  aux  traite-
ments (horaires et nombre de prises 
essentiellement).
La non-observance peut être aussi 
l’expression d’un mal-être et amener 
à une prise en charge psychologique 
spécifique. Il existe aussi des mouve-
ments de déni, l’adolescent mettant à 
distance sa maladie en ne la prenant 
pas en charge.
LE RÔLE DE LA FAMILLE 
ET DES PROCHES
L’adolescence entraîne des change-
ments profonds dans le fonctionne-
ment cognitif et dans la vie relation-
nelle. L’adolescent est pris entre son 
désir naturel d’autonomie et les exi-
gences de son traitement. Les pairs 
prennent une importance prépondé-
rante tandis que les conflits familiaux 
ou les simples difficultés de commu-
nication ont tendance à s’acutiser. Les 
parents assurent cependant toujours 
une bonne partie de la prise en charge 
de la maladie de leur enfant (surveil-
lance du traitement, prise et rappel 
des rendez-vous, etc.) et c’est au mé-
decin de travailler l’autonomisation 
progressive de son patient. 
La bonne qualité des relations fami-
liales permet de résoudre de nom-
breux problèmes pratiques et favorise 
l’observance. Le climat émotionnel 
familial a été montré, lorsqu’il est dys-
fonctionnel, comme pouvant affecter 
la sévérité de l’asthme ou favoriser le 
déclenchement des crises. Le fonc-
tionnement familial est également 
associé à la qualité de la relation pa-
tient/soignant et à l’observance thé-
rapeutique dans les asthmes sévères. 
Les adolescents dont les parents ont 
un degré élevé d’estime d’eux-mêmes