Durkheim et l’analyse durkheimienne SOC 3536 Robert LEROUX Session H 2015 PLAN DE COURS Horaire du cours : Mercredi 17h30-20h30 Disponibilité du professeur: Mercredi 16h00-17h00 Local du cours : LMX 407 Bureau : 10050 FSS Téléphone : 613-562-5800 ext. 1336 Courriel: [email protected] DESCRIPTION OFFICIELLE DU COURS Introduction à la pensée du sociologue français Émile Durkheim et des principaux membres de son école. Son influence sur la sociologie moderne. OBJECTIFS GÉNÉRAUX DU COURS « Si vous voulez mûrir votre pensée, attachez-vous à l’étude scrupuleuse d’un grand maître ; démontez un système dans ses rouages les plus secrets ». - Émile Durkheim 1 Ce cours propose un examen relativement détaillé de la pensée du sociologue français Émile Durkheim (1858-1917) et de celle de quelques-uns de ses principaux disciples groupés autour de l’Année sociologique. La démarche comporte deux étapes complémentaires: il s’agira en premier lieu de discuter des principaux ouvrages de Durkheim (De la division du travail social, Les règles de la méthode sociologique, Le suicide et Les formes élémentaires de la vie religieuse), sans cependant s’y limiter, comme on le fait trop souvent. Car pour bien saisir la portée scientifique de l’oeuvre de Durkheim, on doit aussi analyser quelques-uns de ses textes parus dans les principales revues philosophiques et sociologiques du temps. Par exemple, le texte sur les représentations individuelles et collectives qu’il publie dans la Revue de métaphysique et de morale de 1898 est tout à fait fondamental et mérite une attention particulière en ce sens qu’il fournit d’importantes précisions sur les rapports de la sociologie et de la psychologie; d’une certaine manière, il vient éclairer et compléter les Règles de la méthode sociologique. D’autres textes encore, souvent méconnus, méritent une relecture. On peut penser au texte « Suicide et natalité » de 1888 qui constitue l’élément initial de la réflexion de Durkheim sur la question du suicide qu’il développe davantage dans son livre classique de 1897. Est également intéressante, sinon essentielle, la relecture des préfaces que Durkheim consacre aux deux premières livraisons de l’Année sociologique. On trouve dans ces préfaces une vision de la sociologie que l’on a souvent qualifiée d’impérialiste, car Durkheim et ne manque pas d’y présenter la sociologie comme la science maîtresse, comme la principale fédératrice des sciences sociales naissantes. C’est, d’une manière générale, cette vision de la sociologie que Durkheim a tenté de transmettre à ses principaux collaborateurs dont les travaux seront étudiés dans la seconde partie du cours. Il nous a fallu ici être très sélectif et nous limiter à l’examen de ceux que l’on considère généralement comme les plus importants disciples de Durkheim. Les oeuvres de Célestin Bouglé, François Simiand, Marcel Mauss et Maurice Halbwachs vont retenir l’attention, car non seulement elles ont marqué d’une manière décisive la sociologie et les sciences sociales, mais elles témoignent avec éloquence de la diversité des différents champs d’intérêt qui se développent autour de Durkheim et de l’Année sociologique. On peut le montrer aisément par quelques exemples. Bouglé, sans doute le plus critique, 2 le moins orthodoxe vis-à-vis des thèses de Durkheim, est un généraliste chevronné : ses travaux portent à la fois sur le développement des sciences sociales allemandes, sur les idées égalitaires et sur le régime des castes. Simiand, philosophe de formation et économiste, développe une intéressante critique de la science historique du début du XXe siècle et montre les conditions d’une science économique positive. Marcel Mauss, qui fut le neveu de Durkheim, est le plus connu des membres de l’école française de sociologie ; son Essai sur le don a eu une influence considérable sur le développement de l’ethnologie. Halbwachs touche, lui aussi, à plusieurs disciplines comme la démographie, la philosophie et la statistique, mais, comme on le verra, ce sont ses travaux sur la mémoire sociale qui ont le plus marqué la sociologie française de l’entre-deux-guerres. Mais on ne pourrait expliquer une oeuvre sociologique d’une manière satisfaisante si on ne la situait pas dans son contexte, si on ne montrait pas les grands enjeux intellectuels et scientifiques qui la sous-tendent. Ce cours, sans pour autant négliger le contexte sociopolitique, insistera donc sur le contexte intellectuel français de la première moitié du XX e siècle. Un recueil de textes est disponible chez RYTEC au 404 Dalhousie. MODALITÉS D’ÉVALUATION Le premier examen se tiendra en classe et aura lieu le 4 mars. Le second examen, à choix multiples, se tiendra également en classe et aura lieu le 1er avril. Cet examen sera cumulatif. Enfin, un examenmaison sera à remettre le 22 avril. Les questions pour ce travail seront remises lors du cours précédent. Pondération Outil d’évaluation Pondération Échéance Examen I Examen II 30 % 40 % 4 mars 1er avril Examen-maison 30 % 22 avril 3 Politique concernant la présence en classe, la qualité de la langue et les retards dans la remise des travaux La présence en classe est nécessaire pour bien réussir le cours. Vous serez jugés sur la qualité de la langue, alors prenez les moyens nécessaires pour éviter les fautes d’orthographes, de syntaxe, de ponctuation, d’impropriété des termes, etc. Vous pouvez être pénalisés entre 5 % et 15 % selon les indications du professeur. Aucun retard dans la remise des travaux ne sera toléré, à moins de maladie ou autre raison sérieuse acceptée par le professeur. Les retards non autorisés seront pénalisés. Le règlement universitaire prévoit que l'absence à un examen ou à un test ou la remise tardive des travaux pour cause de maladie doit être justifiée au professeur par la présentation d'un certificat médical conforme. L’absence pour toute autre raison sérieuse doit être justifiée par écrit, aux secrétariats scolaires de la Faculté, dans les cinq jours ouvrables qui suivent la date de l’examen ou de la remise d’un travail. La Faculté se réserve le droit d’accepter ou de refuser la raison avancée. Les raisons telles que les voyages, le travail ou toutes erreurs commises dans la lecture de l’horaire des examens ne sont pas acceptables. PLAN DU COURS 1ere partie : L’oeuvre de Durkheim Les débuts de la sociologie scientifique en France À la recherche d’une méthode sociologique objective Une science de la morale Caractéristiques et fonction de la division du travail social Psychologie et sociologie Une théorie scientifique du suicide La religion en tant que phénomène social Durkheim et le socialisme 2e partie : Essor et développement de l’école française de sociologie Une revue scientifique : l’Année sociologique Aperçu de l’oeuvre de Célestin Bouglé Aperçu de l’oeuvre de François Simiand Aperçu de l’oeuvre de Marcel Mauss Aperçu de l’oeuvre de Maurice Halbwachs Actualité de la sociologie durkheimienne 4 Lectures La sociologie et son domaine scientifique Les règles de la méthode sociologique De la division du travail social Représentations individuelles et représentations collectives Le suicide Les Formes élémentaires de la vie religieuse Préface Éléments d’une théorie sociale Bouglé, Les idées égalitaires Simiand, Méthode historique et science sociale Halbwachs, Les cadres sociaux de la mémoire Mauss, L’œuvre inédite de Durkheim et de ses collaborateurs BIBLIOGRAPHIE Travaux de Durkheim : De la division du travail social, Paris, PUF, 1992 (1re éd. 1893). Les règles de la méthode sociologique, Paris, PUF, 1981 (1re éd. 1895). Le suicide, Paris, PUF, 1997 (1re éd. 1897). Les formes élémentaires de la vie religieuse, Paris, PUF, 1990 (1re éd. 1912). Travaux des durkheimiens : Bouglé, Célestin, Les sciences sociales en Allemagne, Paris, Alcan, 1896. - Les idées égalitaires, Paris, Alcan, 1898. - Essais sur le régime des castes, Paris, PUF, 1993 (1re éd. 1908). - Qu’est-ce que la sociologie?, Paris, Alcan, 1939. 5 Halbwachs, Maurice, Les cadres sociaux de la mémoire, Paris, Mouton, 1976 (1re éd. 1925). - Les causes du suicide, Paris, Alcan, 1930. - La mémoire collective, Paris, PUF, 1952. Mauss, Marcel, Oeuvres, 3 vols, Paris, Minuit, 1975. Simiand, François, La méthode positive en science économique, Paris, Alcan, 1912. - Statistique et expérience, Paris, Rivière, 1922. - Le salaire, l’évolution sociale et la monnaie, 3 vols, Paris, Alcan, 1932. 6