Microarchitectureosseusedestêtesmétacarpiennesselonlaprésence
ounond’uneinflammationlocale,danslapolyarthriterhumatoïdeen
faibleactivité.
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est le rhumatisme inflammatoire chronique le plus
fréquent, affectant environ 1% de la population. Cette maladie chronique systémique concerne
principalement les articulations et est associée à une perte osseuse à la fois périarticulaire et
généralisée. Ainsi, les patients atteints de PR en plus d’avoir un risque plus important de
fracture ostéoporotique, vont développer des érosions marginales pouvant aboutir sur des
lésions structurales articulaires irréversibles avec pour conséquence un handicap fonctionnel
majeur.
L’avènement de la tomodensitométrie périphérique haute résolution ou HRpQCT nous
a aidés à mieux comprendre les modifications de la microstructure osseuse dans la PR. Il s’agit
d’une nouvelle technique d’imagerie non invasive peu irradiante qui a été conçu pour évaluer
la microarchitecture et la densité minérale osseuse volumétrique du compartiments cortical et
trabéculaire, au niveau de des extrémités distales du radius et du tibia. Elle permet ainsi de
prédire le risque fracturaire indépendamment de la DMO surfacique mesurée par
l’ostéodensitométrie conventionnelle. Des études récentes ont montré l’intérêt de l’HRpQCT
pour l’évaluation de la microarchitecture osseuse de la main et qu’il s’agit d’une technique
prometteuse pour détecter et quantifier les lésions osseuses périarticulaires dans la PR.
Les biothérapies ont révolutionnés la prise en charge des patients atteints de polyarthrite
rhumatoïde tant au niveau clinique qu’au niveau de l’atteinte structurale par un blocage de la
progression osseuse voire une réparation osseuse. A l’inverse, la progression de l’atteinte
osseuse peut aussi survenir chez des patients en rémission clinique, ce qui suggère que même
la persistance d’une inflammation résiduelle peut induire une perte osseuse.
À ce jour, aucune association n'a été rapportée entre l'inflammation articulaire locale
résiduelle mesurée au doppler et l’atteinte osseuse sous chondrale. Nous nous sommes donc
intéressés à la microarchitecture osseuse des têtes métacarpiennes chez des patients atteints de PR en
faible activité, selon la présence d’une inflammation résiduelle locale évaluée à l’échographie.
Nous avons mené étude comparative sur 32 patients séparés en 2 groupes selon la persistance
d’une inflammation détectée au Doppler sur le site de l’érosion. Tous les patients étaient sous biothérapie
et présentaient une activité faible de la maladie (score DAS 28< 3.2). Au total 20 patients ont été inclus
dans le groupe « érosion inactive » et 12 dans le groupe « érosion active ». Une analyse de la
microarchitecture osseuse était ensuite réalisée avec l’HRpQCT pour chaque patient. Les constatations
sont les suivantes :
- les paramètres de l’os cortical étaient comparables dans les 2 groupes.
- les paramètres de l’os trabéculaire étaient plus altérés dans le groupe « érosion active » par
rapport au groupe « érosion inactive », avec une forte significativité de la densité trabéculaire.
- Il n’y avait pas d’association retrouvée entre altération de la microarchitecture osseuse et statut
sérologique ACPA.
Dans cette étude pilote, nous avons retrouvé que la persistance d’une inflammation locale est associée
à une densité osseuse basse. Cette atteinte osseuse périarticulaire concerne principalement le
compartiment trabéculaire . La densité trabéculaire constituerait le meilleur paramètre à évaluer.
Enfin, L’HR-pQCT pourrait devenir une technique imagerie prometteuse dans le suivi de la maladie.