DATUM | DATE
08/12/06
Scientifiques du MRAC vigilant après éruption du volcan Nyamulagira
(République Démocratique du Congo)
Le 27 novembre dernier vers 21h locale, le volcan Nyamulagira (RDC) est entré en
éruption. Le Musée royal de l’Afrique centrale (MRAC) participe par le biais de
différents programmes de recherches et le soutien de l’Agence Spatiale Européenne au
suivi de cette éruption.
Le MRAC qui est depuis longtemps impliqué dans diverses recherches sur le volcanisme et la
dynamique du rift est-Africain, est actuellement activement engagé dans l’étude et la
surveillance de plusieurs volcans actifs, dont le Nyiragongo et le Nyamulagira en République
Démocratique du Congo. Ces études qui font un usage intensif d’images satellitaires
s’effectuent dans le département de géologie du MRAC qui héberge un pôle d’excellence
dans le domaine de la télédétection appliquée aux problèmes géologiques et à sa composante
risques naturels. Parmi les techniques mises en œuvre, l’interférométrie radar (InSAR) permet
de détecter des mouvements millimétriques du sol, qui peuvent se produire par exemple lors
de l’ascension du magma vers la surface avant ou pendant une éruption volcanique.
L’éruption du 27 novembre fait suite à une activité sismique importante enregistrée par
l’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG). Depuis le dimanche 26 novembre, une série
de séismes « longues-périodes » d’origine magmatique amenèrent l’OVG à publier lundi
27/12 vers 17h un message d’alerte mentionnant la probabilité importante d’une nouvelle
éruption.
Le Nyamulagira (3058m d’altitude) et son voisin le Nyiragongo (3470m d’altitude) sont les
deux seuls volcans actifs de la chaîne volcanique des Virunga (située dans la branche
occidentale du rift est-africain). Ces deux volcans se situent à quelques km seulement l’un de
l’autre, et à 20 et 10 km respectivement au Nord de la ville de Goma (Nord Kivu), elle-même
bordée au Sud par le Lac Kivu. La ville de Goma, à la frontière rwandaise, abrite aujourd’hui
près de 600.000 habitants. Le Nyamulagira est considéré comme le plus actif des volcans
africains avec en moyenne une éruption touts les deux ans. Compte tenu de sa situation, on a
toujours considéré qu’il ne présentait pas de menace directe pour la ville de Goma. Les
éruptions du Nyiragongo sont beaucoup moins régulières et du fait de sa proximité présente
une menace réelle pour Goma. La dernière éruption du Nyiragongo en janvier 2002 avait fait
plus d’une centaine de morts et plusieurs centaines de milliers de réfugiés lorsque deux
coulées de lave traversèrent la ville et en détruisirent environ 15%.
À ce jour, les scientifiques de l’OVG n’ont pas encore pu se rendre sur le lieu même de
l’éruption du Nyamulagira car cette zone est le siège de combats entre insurgés et soldats de
l'armée gouvernementale. Plusieurs vols aériens ont été réalisés souvent dans des conditions
de visibilité réduites par les conditions météorologiques qui rendent les observations visuelles
difficiles. Les observations font état d’une fissure éruptive latérale sur le flanc
sud et produisant des fontaines de lave atteignant jusqu’à 120 mètres de