un côté presque mystique à la pièce. Des bandes sonores rythmées et mystérieuses,
dignes des films d’horreur, sont fréquemment utilisées et participent à la tension
qui est présente. Ils comportent des crissement à certains moments, qui rappellent
des cris de personnes agonisantes. Cette musique angoissante place le spectateur
dans un état nerveux et attentif. En revanche, des sons chargés en basses
renforcent fréquemment l’impression qu’a le spectateur d’être un témoin passif et
donc un complice des atrocités commises par Richard III.
Le plateau est composé d’accessoires qui changent régulièrement : par
exemple, de grands échafaudages laissent place à un escalier central imposant, qui
amène à une estrade surplombant la scène. Ces accessoires qui ont tous le même
aspect métallique et qui reviennent à plusieurs reprises dans le spectacle, donnent
une unité à celui-ci. De plus, cet esthétisme ancre davantage encore la pièce dans
notre époque puisque ce sont des matériaux et finitions très prisés de nos jours,
preuve qu’avec une mise en scène adéquate, les pièces de Shakespeare sont
atemporelles.
Les costumes des comédiens sont modernes et très sombres, généralement
noirs, ce qui participe à la gravité de la pièce. Le spectateur a l’impression de se
trouver au milieu d’un immense enterrement, ce qui est le cas puisqu’une
hécatombe se déroule devant ses yeux.
Cependant, le costume de Richard III après son couronnement change : il
abandonne son ancien costume noir pour un costume pourpre, la couleur royale, et
blanc, normalement symbole de pureté, comme s’il était allé tellement loin dans la
monstruosité que le Mal n’avait plus aucune emprise sur lui. Son costume imite la
bosse, le bras atrophié et la jambe trop courte de Richard III. Ce corps disgracieux,
pure invention populaire puisque le vrai Richard III n’avait aucun de ces attributs,
rend tout de suite le personnage plus énigmatique aux yeux du spectateur. Nous
pouvons aussi faire l’hypothèse qu’à l’époque de Shakespeare, alors que ceux qui