Le canon des écrits rabbiniques
Le canon des écrits rabbiniques est l'étoile guidant les Juifs vers la révélation du Sinaï, vers la Torah. Ce
canon comporte :
- La Mishna, code de lois remontant aux environs de l'an 200 de notre ère,
- Le Talmud de la terre d'Israël [Talmud palestinien], exégèse systématique de la Mishna datant des
environs de 400 ;
- Les différentes collections d'exégèse scripturaire qu'on appelle midrashim, vers 400-600,
- Le Talmud de Babylone, nouvelle explication systématique de la Mishna, des environs de 500-600.
Tous ces écrits sont pourtant appelés « Torah orale », c'est un corps de traditions reposant sur l'autorité de la
révélation divine accordée à Moïse sur le Sinaï[1].
Il est cependant possible d'appréhender l'époque de Jésus, soit en considérant que la Mishna repose sur
une tradition orale, soit, surtout, en s'intéressant aux « Baraïtot » (singulier : baraïta), ce qui signifie
littéralement un enseignement « extérieur », c'est-à-dire non incorporé à la Mishna, concrètement, c'est un
enseignement des maîtres Tannaïm[2]. Leur époque est définie de manière variable :
- de Hillel jusqu'au début de l'ère chrétienne, selon Joseph Ibn Aqnin, élève de Maïmonide;
- ou depuis Siméon le juste (300 ans avant J-C), selon Abraham Ibn Daud's sefer ha-Qabbalah XII° siècle;
- ou depuis la chute du temple en l'an 70, selon Yohanan ben Akkai, ou encore depuis la révolte de Bar
Kokhba en 135, selon Rabbi.
Les maîtres Tannaïm ont ensuite été commentés par les Amoraïm jusque vers l'an 500, de sorte que les
baraïtot, absentes de la Mishna, peuvent être lues dans le Talmud de Babylone [3].
[1]Jacob Neusner, Le judaïsme à l'aube du christianisme, Cerf, Paris 1986, p. 10-11
[2]Günter STEMBERGER, Introduction to the Talmud and Midrash, T&T Clarck, Edinburgh 1996, p. 177.
[3]Günter STEMBERGER, Introduction to the Talmud and Midrash, T&T Clarck, Edinburgh 1996, p. 2
Synthèse F. Breynaert