GLOSSAIRE des termes employés

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Le défi du fondamentalisme
au coeur des trois religions abrahamiques
PROF CLAUDIO MONGE
Université de Fribourg
Faculté de Théologie
SP. - AA. 2011-2012
Lexique des termes principaux employés
APOCRYPHES : écrits religieux d’origine juive ou chrétienne, proche des récits des Evangiles et
fourmillant souvent de détails dont l’authenticité douteuse n’a pas été confirmée. Ils n’ont pas été
retenus dans le Canon des Ecritures.
CANON DES ECRITURES : ensemble des livres saints considérés écrits sous l'inspiration de l’Esprit
Saint et reconnus par l’Eglise comme constitutif de la Révélation.
CACHER (en hébreu signifie : convenable, adéquat, apte à une certaine utilisation). Il apparaît dans toute
la littérature rabbinique pour désigner des objets conformes à la loi. Les aliments cacher sont ceux
qui obéissent aux commandements du rituel juif et sont conformes aux prescriptions de la Torah.
CALIFAT (Arabe :
ِ ) : est le territoire reconnaissant l’autorité d’un calife, successeur du
prophète de l’islam Mahomet dans l’exercice politique du pouvoir.
CATHOLICISME
INTEGRAL : entend être une alternative au libéralisme et au socialisme en
apportant ses propres réponses aux besoins de la société contemporaine, sans transiger avec la
doctrine et les « erreurs [du] temps » que relève le Syllabus de Pie IX en 1864.
CATHOLICISME
LIBERAL : transige davantage avec la société moderne et marque sa sympathie
pour la libre recherche intellectuelle, la démocratie politique et sociale.
DENZINGER : c’est le nom le plus commun de l’Enchiridion (1854), collection de textes doctrinaux
officiels de l’église catholique qui a une réputation universelle, et qui a fait l’objet de très
nombreuses rééditions, jusqu’à nous jours. Son premier auteur, Heinrich Joseph Dominicus
Denzinger (1819-1883) était l’un des principaux théologiens catholiques allemands du XIXe siècle.
DHIMMI : est, selon le droit musulman, un non-musulman ayant conclu, avec les musulmans, un
traité de reddition (dhimma) déterminant ses droits et devoirs. Le terme dhimmi s’applique
essentiellement aux « gens du livre » (Ahl al-kitâb) qui, dans le champ de la gouvernance islamique,
moyennant l’acquittement d’un impôt de capitation (jizya), d’un impôt foncier (kharâj, d’une
certaine incapacité juridique et du respect de certaines règles édictées dans un "pacte" conclu avec
les autorités, se voient accorder une liberté de culte restreinte, une dispense de certaines
obligations que les musulmans sont tenus de faire (comme l’aumône obligatoire zakât ou servir
dans l’armée) ainsi que la garantie de sécurité pour leur personne et pour leurs biens. En échange,
certaines contraintes sont imposées, comme l’interdiction de construire de nouveaux lieux de culte
ou l’interdiction du prosélytisme. L’ensemble de ces règles théoriques sera mis en œuvre de façon
plus ou moins stricte selon les périodes et les lieux.
DOCTRINE : c’est un enseignement. Dans le domaine de la foi, la doctrine est l’ensemble des
affirmations ou explications qui constitue le contenu de cette foi.
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DOGME ( du grec dokeo : je pense, je crois) : Vérité de foi contenue dans la Révélation et proposée par
le Magistère extraordinaire de l’Église à l’adhésion des catholiques.
DU’A : il s’agit des prières spontanées, recommandées, qui s’intercalent, pour les plus pieux, entre
ces cinq moments privilégies de la journée.
FONDAMENTALISME : désigne la position de ceux qui croient en l’existence éternelle d’une vérité
universelle et qui croient qu’ils la détiennent en vertu d’une révélation. Cette définition, encore
très imprécise, dans la mesure où elle ne comporte aucun déterminant historique ou politique
autre que celui de la prophétie, s’applique adéquatement aussi bien à l’Islam qu’au judaïsme et au
christianisme. Cette définition s’heurte cependant de front la notion de révélation qui s’est dégagée
dans la modernité, où elle se trouve toujours assujettie au processus historique de l’interprétation.
HARAM (mot arabe ( ‫[ َ َام‬ḥarām], illégal ; illicite ; interdit ; inviolable ; sacré) a deux sens en arabe
et dans le monde musulman. D’un côté il signifie interdit : la consommation du porc et d'alcool
sont interdits (harām). De l’autre il signifie sacré : le territoire autour des deux villes saintes de La
Mecque et de Médine est sacré (arabe: ‫[ ا ََ ا ام‬al-balad al-ḥarām], le territoire sacré) donc interdit
aux non musulmans.
HERESIE (du grec airesis : choix ou objet choisi) : c’est la négation ou le refus délibéré d’une
proposition de la foi catholique définie par l'Église comme vérité révélée.
HERMENEUTIQUE : science qui définit les principes et les méthodes de l’interprétation des textes.
Cette science a pour fonction de mettre à jour les différents points de vue et d’analyser tout ce qui
peut les influencer et les expliquer.
HISTORICISME : doctrine philosophique qui affirme que les connaissances, les courants de pensée
ou les valeurs d’une société sont liées à une situation historique contextuelle.
KAFIR : mécréant.
KAIROS (terme grec qui signifie: «temps favorable»). Contrairement à «chronos» qui désigne le
temps matériel de l’existence humaine, kairos correspond à une autre approche plus spirituelle,
intérieure, du temps. Dans la Bible le «temps favorable» joue un rôle déterminant. C’est le temps
de Dieu par excellence. Le mot kairos est utilisé pour désigner l’action salvifique, c'est-à-dire
l’intervention décisive de Dieu par l’Incarnation Rédemptrice et la Parousie finale.
INTEGRISME : position de ceux qui dans l’exercice de la vie religieuse attachent une importance
absolue au respect de l’intégrité de la doctrine et de la loi qui en découle.
MILLENARISME : soutient l’idée d’un règne terrestre du Messie, après que celui-ci aura chassé
l’Antéchrist et préalablement au Jugement dernier. Cette pensée est présente dans certains
courants du judaïsme, dans l’Apocalypse de Jean, dans les écrits des Pères apostoliques et dans
l’islam sunnite et chiite. Depuis la fin du XIX e siècle on assiste à une résurgence du millénarisme à
travers plusieurs communautés religieuses comme, par exemple, les Témoins de Jéhovah, l’Eglise
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de Jésus-Christ des saints des derniers jours (les mormons)... Par extension de sens, des traditions
similaires présentes dans d’autres religions, prophétisant le retour ou la venue d’une divinité
instaurant un règne souvent précédé de phénomènes extraordinaires ou de calamités, sont parfois
également appelées millénarisme.
MISHNA : ensemble de textes correspondant à une compilation de la tradition orale juive. On la
trouve dans le Talmud où elle est associée à la Gémârâ qui est le commentaire de la Mishna.
MISSEL (du latin missa = messe) : livre regroupant les textes des lectures et prières constituant la
liturgie de la messe pour tous les jours de l'année. Aujourd'hui, les missels les plus répandus sont
les missels des dimanches. Il en existe d’autres pour les jours de semaine.
ORTHODOXE (du grec orthos, droit ; et doxo, opinion) : ce qui est conforme au Dogme. Titre
revendiqué par les Eglises orientales qui ont accepté les décisions du concile de Chalcédoine (451)
qui définit théologiquement la double nature divine et humaine de Jésus-Christ : vrai Dieu et vrai
homme.
PAROUSIE (du grec parousia = présence, arrivée) : ce mot désignait dans le monde gréco-romain la
visite officielle d'un prince. Les premiers écrits chrétiens emploient ce mot pour désigner la venue
du Christ parmi les hommes, inaugurant les temps messianiques et l'avènement glorieux à la fin
des temps.
PIETISME : à l’origine, il s’agissait d'un groupe de fidèles protestant luthériens qui organisaient
des groupes de prière autour de leur pasteur ; le fait nouveau et important est que chacun pouvait
y prendre la parole. Le piétisme est un mouvement mystique de retrait du monde, qui tente de fuir
les malheurs de la civilisation pour se diriger vers une foi réfléchie, intellectuellement démontrée.
La version française de ce mouvement est le quiétisme. La question de la piété individuelle s'est
posée à peu près dans toutes les religions. Toutefois, elle se pose de manière spécifique dans
le monothéisme. À côté du piétisme luthérien : chez les catholiques, on trouve des mouvements
voisins tels le quiétisme ou le jansénisme; chez les juifs, il existait un piétisme rhénan médiéval,
organisé autour du Sefer Hassidim (livre des dévots).
PROTESTANTS : sont des chrétiens ayant constitué, à la séparation occasionnée par Luther au
XVIème siècle, une communauté ecclésiale autonome ayant ses propres structures et se différencient
de l’Église catholique sur plusieurs points de doctrine (conception de l’Église et des sacrements,
place de Marie). Les protestants sont engagés avec les autres églises chrétiennes dans un grand
mouvement oecuménique tendant vers l’unité.
REVIVALISME : caractéristique qui définit, au début, l’évangélisme avec la prétention à
l'orthodoxie. Le revivalisme (terme construit sur revival = « renouveau ») englobe les conceptions
sur l'importance de la conversion individuelle en tant qu’appropriation personnelle du salut.
(as) SALAT : en langue turque, perse ou indienne, le terme utilisé est namāz. C’est la prière rituelle,
liturgique, officielle, presque entièrement coranique qui, constitue le deuxième pilier de l’Islam. La
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prière cultuelle, répétée cinq fois par jour (à l’aube, à midi, au milieu de l’après-midi, au
crépuscule et au début de la nuit) constitue l’axe quotidien du recentrement, toujours à renouveler,
de l’homme sur Dieu. Elle est toujours prononcée en arabe, la langue liturgique de l’Islam. Il est
permis au musulman de célébrer cette liturgie seul en n’importe quel endroit, pourvu qu’il soit pur
et aussi de concentrer plusieurs prières dans un moment unique de la journée.
SCHISME (du grec : skhismos, action de fendre, de déchirer) : rupture d’un groupe en désaccord avec
l'autorité spirituelle d'une Eglise. Un schisme ne correspond pas nécessairement à une hérésie,
c’est-à-dire à une déviation sur un point de doctrine, mais c'est souvent, une controverse doctrinale
qui se trouve à son origine.
SHAHADA (arabe : ‫[ دة‬šahādaȹ], témoignage) : signifie « attestation » ou « témoignage de foi », est
le premier des piliers de l’islam. Elle est directement liée au principe de l’unicité de Dieu. Cette
profession de foi musulmane est très brève : « Je témoigne qu’il n’y a de vraie divinité que Dieu et
que Mahomet est Son messager.»
SYLLABUS : est une liste de 80 propositions condamnées par l’Église en 1864. Pie IX y condamne
explicitement le rationalisme, la liberté d’opinion, la liberté de culte et la séparation de l’Église et
de l’État, idée, cette dernière, considérée funeste et pernicieuse.
SYNCRETISME : système philosophique ou religieux qui tend à faire fusionner différentes
doctrines en une seule, le plus souvent dans le désir de parvenir à unifier toutes les religions qui
adorent Dieu. L’œcuménisme se situe à un tout autre plan ; il vise à l’unité de foi des Eglises
chrétiennes - lesquelles ont historiquement un point de départ unique - tout en respectant leur
diversité et leur complémentarité.
TALMUD (de l’hébreu moderne, enseignement) : recueil de droit civil et religieux juif, comportant des
commentaires sur la loi mosaïque et reflétant l’enseignement des grandes écoles rabbiniques des
premiers siècles de notre ère. Le Talmud est composé d'une codification des lois, appelée la
«Mishna», et d'un commentaire de la Mishna, appelée la Gemârâ. Il existe deux versions du
Talmud: le Talmud de Palestine ou Talmud de Jérusalem, et le Talmud de Babylone. Les deux
versions ont la même Mishna.
TAWHID : souvent traduit par « monothéisme ». Il est le nom verbal de la 2ème forme de la racine
WHD dont le sens fondamental est "être un, unique". est non seulement une croyance, mais une
praxis individuelle et sociale. Il s'agit d'unifier Dieu non seulement en soi-même, mais également
dans la société, autour de la Parole de Dieu.
TORAH (de l’hébreu tora « loi, doctrine, enseignement ») : pour le Judaïsme la Torah est le pilier de la
foi juive parce qu’elle est la Loi écrite qui se rattache à Moïse ou à Yahvé. Elle désigne la Bible Juive
dans son entièreté, c'est-à-dire l’ensemble des Ecritures connu sous le nom d’Ancien Testament par
les chrétiens. La Torah désigne également le rouleau de parchemin enroulé autour de deux
baguettes, portant le texte du Pentateuque copié à la main, selon des règles strictes.
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TRADITIONALISME : il ne faut pas le confondre avec l’intégrisme. Attitude de ceux qui acceptent
globalement le Concile Vatican II et ne prônent pas une prise de distances avec Rome, même s’ils
ne veulent rien négocier de leur identité chrétienne stricte et un peu nostalgique
UMMA ( ّ ‫[ أ‬umma], communauté ; nation —- même étymologie que ‫[ أ ّم‬umm], mère) : désigne la
communauté des musulmans au-delà de leur nationalité, de leurs liens sanguins et de la
parcellisation des pouvoirs politiques qui les gouvernent. Elle naît avec l’hégire en 622, quand les
premiers fidèles renoncent à l'organisation clanique qui prévaut jusque-là, pour une communauté
de foi. Cette notion d’umma ne parvient cependant pas toujours à transcender les clivages dus aux
hétérodoxie. et aux rivalités ethniques et politiques.
SALAFISME (du mot salaf, « prédécesseur » ou « ancêtre », qui désigne les compagnons du
prophète de l'islam Mahomet et les deux générations qui leur succèdent) : le terme de salaf a
souvent renvoyé à « la Salafiyya » pour désigner la période du réformisme musulman qui vit le
jour essentiellement en Égypte, à la fin du XIXe siècle. Il s’agit d’une lecture de l’islam donnant la
primauté aux sources coraniques et de la sunna : un retour à la tradition des textes religieux, un
mouvement fondamentaliste dans le sens propre du terme, caractérisé par plusieurs courants.
SUNNA : signifie « cheminement » ou « pratique(s) ». Dans le Coran , le terme est employé pour
désigner « loi immuable » de Dieu sous l’expression sunna Allah qui signifie « règles de Dieu ». La
sunna selon le Coran, englobe les règles « ou lois » de Dieu qui ont été prescrites à tous les
prophètes y compris le prophète Mahomet. Une des caractéristiques de cette sunna est que : elle
appartient exclusivement à Dieu ; elle n’est pas interchangeable avec une quelconque autre loi ;
elle n’est pas transférable à un tiers ni même à un prophète ; elle est unique et immuable à tous les
humains et tous les êtres. L’acception sunnite de ce terme est, généralement, « tradition
prophétique ». Elle désigne le comportement que le Prophète de l’islam a eu durant sa vie.
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