Glossaire des termes employés

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Quelle maison pour Dieu ?
Les lieux de la rencontre humaine et divine
au cœur des monothéismes abrahamiques
PROF CLAUDIO MONGE
Uni. Fri. - Faculté de Théologie
AA. 2013-2014 – SP
Lexique des termes principaux employés
AGGADA : parties du Talmud non centrées sur les applications de halakha. Elles ne sont pas
que des récits populaires mais sont pleines d'enseignements précis sur la Torah, et
d'enseignements élevés, ainsi que de morale. Les auteurs cités sont les maîtres du Talmud.
‘AMIDA: la tefillat Ha‘amida (« prière [récitée] debout »), plus couramment appelée ‘amida, est
un ensemble de bénédictions occupant une place centrale dans les offices de prière du
judaïsme. Il en existe trois versions partageant une structure commune, la prière des 18
bénédictions pour les offices des jours ordinaires, la prière des sept bénédictions pour le
chabbat et les jours saints et la prière des neuf bénédictions, propre à la fête de Roch Hachana
(« commencement de l’année pour les années [civiles] »
AMORAÏM : érudits de la Torah orale, succèdent à la période de clôture de la Mishna et
développent à Jérusalem et à Babylone, entres le IIIe et le Ve siècle de l’ère chrétienne, les
enseignements des Tannaïm, d’où leur nom araméen de « ceux qui disent » ou « ceux qui
développent ». Compilés dans la Guémara, leurs débats forment avec la Mishna le corpus du
Talmud. Leur travail donnera naissance au Talmud babylonien et plus tard en Israël au
Talmud palestinien, plus court.
APOCRYPHES : écrits religieux d’origine juive ou chrétienne, proche des récits des Évangiles et
fourmillant souvent de détails dont l’authenticité douteuse n’a pas été confirmée. Ils n’ont pas
été retenus dans le Canon des Écritures. ARON HAKODECH : arche sainte, armoire contenant les rouleaux de la Torah.
BIMA ou TEBA = est l’estrade de lecture du rouleau des Écritures, située au centre de la
synagogue.
CANON DES ÉCRITURES : ensemble des livres saints considérés écrits sous l'inspiration de
l’Esprit Saint et reconnus par l’Église comme constitutif de la Révélation.
CACHER / CACHEROUTE (en hébreu signifie convenable, adéquat, apte à une certaine
utilisation). Il apparaît dans toute la littérature rabbinique pour désigner des objets/éléments
conformes à la loi, qui obéissent aux commandements du rituel juif et sont conformes aux
prescriptions de la Torah. La désignation de cacheroute pour les produits vendus sur le
marché relève d'une compétence et d’une supervision (achga’ha) organisée par les rabbins.
DU’Â : il s’agit des prières spontanées, recommandées, qui s’intercalent, pour les plus pieux,
entre ces cinq moments privilégies de la journée.
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HAGG (aller vers ou pèlerinage) est pour les musulmans le pèlerinage aux lieux­dits saints de
la ville de La Mecque en Arabie saoudite. C'est le cinquième pilier de l’islam. Le même terme
désigne aussi toute personne qui a fait ce pèlerinage. Il est alors accolé au nom de la personne,
comme marque honorifique, quand on s'adresse à elle.
HALAKHA : (‫ « הלכה‬VOIE ») regroupe l’ensemble des prescriptions, coutumes et traditions
collectivement dénommées « Loi juive ». Essentiellement fondée sur la Bible hébraïque et,
dans le judaïsme rabbinique, sur le Talmud, la Halakha guide la vie rituelle ou les croyances
de ceux qui la suivent et les nombreux aspects de leur vie quotidienne. Basée sur les acquis
des générations précédentes et les discussions et débats portant sur les problèmes de la
génération présente, elle connaît de nombreuses variantes entre les diverses communautés et
factions juives. Elle est, jusqu’à l’ère moderne, le pilier et ciment de nombreuses communautés
juives, qui sont régies par ses règles civiles et religieuses.
HARĀM (mot arabe ( ‫حررام‬
‫ ر‬ [ḥarām], illégal ; illicite ; interdit ; inviolable ; sacré) a deux sens en
arabe et dans le monde musulman. D’un côté il signifie interdit : la consommation du porc et
d'alcool sont interdits (harām). De l’autre il signifie sacré : le territoire autour des deux villes
saintes de La Mecque et de Médine est sacré (arabe: ‫ الحرام‬ ‫الب ررلد‬ [al­balad al­ḥarām], le
territoire sacré) donc interdit aux non musulmans.
KABBALE (« tradition »): ensemble des commentaires mystiques et ésotériques juifs des textes
bibliques et de leur tradition orale. La doctrine de la kabbale part de l'idée que Dieu ne saurait
être reconnu que dans la perspective de la Création. Dieu, l'Être infini, est inaccessible dans
son essence. Les deux moyens de réalisation de la recherche mystique sont la Torah et la
langue hébraïque avec les lettres qui la composent. Né au Moyen Âge, simultanément en
Provence, dans le Languedoc et en Espagne, le courant kabbaliste trouva à s'exprimer, au
XIIIe s., dans le Zohar (Livre de la splendeur), document littéraire fondamental. Il s'élargit et
se répandit autour du bassin méditerranéen du XVe au XVIIe s. Son représentant le plus
significatif fut Isaac Luria (1534­1572), dont l'enseignement, fondé sur la contemplation et
centré sur une perspective messianique, exerça une influence déterminante dans la vie
religieuse juive. À partir du XVIIIe s., la kabbale trouva une inspiration nouvelle avec le
hassidisme.
KÂFIR : mécréant.
IHRÂM : un état temporaire de sacralisation réalisé au début du pèlerinage et qui rend fin par
l'accomplissement d'un rite de sortie. Le verbe ahrâma désigne l'action de déclarer sacré ou
interdit, L'état d'ihrâm est considéré comme une condition indispensable du pèlerinage. Le
même terme s'applique aussi au costume sacré du pèlerin à La Mekke, composé dune bande
d'étoffe autour des reins, tombant au­dessus du genou, l'izâr et une autre sur les épaules, le
rida (ou radâ).
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MASJID (lieu de la prosternation) : il est génériquement décrit comme un synonyme de
mosquée (mais en général c'est un tout petit oratoire), le lieu non sacralisé où le musulman
peut accomplir ses prières liturgiques quotidiennes. MENORAH : chandelier à sept branches parfois situé sur le Arnoud (pupitre) ou près de lui,
Dans certaines synagogues, il peut se trouver près de l’Arche, qui rappelle celui du Temple
MIDRASH : est une méthode d’exégèse du texte biblique, qui use de paraboles, d'allégories, de
métaphores, de jeux de mots à base de glissements phoniques (y compris entre hébreu,
araméen, grec, voire latin), sémantiques, allusifs, et qui finit par produire des textes fort
éloignés du texte biblique commenté. Le Midrash a recours beaucoup plus au domaine de la
Aggada (domaine narratif) que de la Halakha (domaine légal). Ce qui fait que son style est
parfois qualifié « d’improvisation poétique ». Il existe divers recueils de Midrashim. Le plus
important est le Midrash Rabbah (de Rabba qui signifie Commentaire), qui compte un grand
nombre de volumes. Le Midrash Rabbah rassemble une collection d'écrits périphériques au
Talmud.
MISHNA : ensemble de textes correspondant à une compilation de la tradition orale juive. On
la trouve dans le Talmud où elle est associée à la Gémârâ qui est le commentaire de la
Mishna.
MITSVA : commandement, ordre. Prescription précise donnée dans la Torah. Faire une mitsva,
faire une bonne action. Pluriel, mitsvote.
NER ­TAMID = Lumière perpétuelle qui brûle en permanence située au­dessus de
l’Arche sainte comme dans le Temple jadis.
QADDICHE (sanctification) : prière récitée en miniyane (nombre légal de priants adultes,
minimum 10) pour élever le niveau et louer Dieu, au cours de la prière collective ( qaddiche
chalém ou 'hétsi qaddiche, complet ou demi), à la fin de l’étude ( qaddiche dérabannane) et
pour l’élévation de l’âme des défunts (qaddiche yatom, de l’orphelin). Le qaddiche a un pouvoir
intrinsèque très puissant d’élévation.
SÉFER TORAH = les rouleaux de la Torah
SYNAGOGUE (bet haknesset / « maison de l'assemblée ») : originellement elle ne possède pas un
caractère sacré, mais l'acquiert au fil du temps, surtout au moment de la destruction définitive
du Temple de Jérusalem (70 ap. J.C.). La synagogue en tant qu'institution caractéristique du
judaïsme naquit pourtant avec l'œuvre d'Ezra (530 av. J.C. ca.). Elle y a depuis pris une telle
importance que « la Synagogue » en vient à désigner figurativement le système du judaïsme,
par opposition à « l'Église ».
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(as) SALÂT : en langue turque, perse ou indienne, le terme utilisé est namāz. C’est la prière
rituelle, liturgique, officielle, presque entièrement coranique qui, constitue le deuxième pilier
de l’Islam. La prière cultuelle, répétée cinq fois par jour (à l’aube, à midi, au milieu de
l’après­midi, au crépuscule et au début de la nuit) constitue l’axe quotidien du recentrement,
toujours à renouveler, de l’homme sur Dieu. Elle est toujours prononcée en arabe, la langue
liturgique de l’Islam. Il est permis au musulman de célébrer cette liturgie seul en n’importe
quel endroit, pourvu qu’il soit pur et aussi de concentrer plusieurs prières dans un moment
unique de la journée.
SHABBAT : chômage, cessation d’activité. Principale fête de sainteté dans le judaïsme (le
samedi selon l’appellation non juive). Chaque jour de la semaine est nommé dans le calendrier
juif en fonction du Shabbat (Jour premier dans le Shabbat, etc). Le Shabbat rappelle la
création du monde et la sortie d’Égypte. La place de la femme et le couple sont essentiels dans
le Shabbat.
SHAHADA (arabe : ‫شهادة‬ [šahādaʰ], témoignage) : signifie « attestation » ou « témoignage de
foi », est le premier des piliers de l’islam. Elle est directement liée au principe de l’unicité de
Dieu. Cette profession de foi musulmane est très brève : « Je témoigne qu’il n’y a de vraie
divinité que Dieu et que Mahomet est Son messager ».
SUKKÔT (cabanes) : c’est une fête qui dure sept jours. C’est l’aboutissement de la longue
période de téchouva, de Roche Hachana et Kippour, et qui sont orientés vers Hachém. C’est
une convocation interpellante, détachée du travail pour vivre le plus possible dans la sainteté,
où toutes les activités de la vie quotidienne se déroulent dans la précarité de la soukka qui
rappelle la sortie d’Égypte, le désert, et que nous vivons sous la protection et la lumière de
Hachém, notre Dieu. Des mitsvotes particulières s’y accomplissent (cf. Lévitique 23, 33­44).
TALMUD (enseignement) : recueil de droit civil et religieux juif, comportant des commentaires
sur la loi mosaïque et reflétant l’enseignement des grandes écoles rabbiniques des premiers
siècles de notre ère. Le Talmud est composé d'une codification des lois, appelée la « Mishna »,
et d'un commentaire de la Mishna, appelée la Gemârâ. Il existe deux versions du Talmud : le
Talmud de Palestine ou Talmud de Jérusalem, et le Talmud de Babylone. Les deux versions
ont la même Mishna.
Les TANNAÏM (« répétiteur ») sont, au sens large, les enseignants ou sages dont les opinions
sont rapportées dans la Mishna et, au sens restreint, ceux qui l'ont codifiée. Précurseurs des
Amoraïm, ces rabbins sont les garants d’une tradition sur lesquelles s’appuient leurs
successeurs. Dans le judaïsme, l’aspect de répétition garantit la valeur de l’opinion. Ce titre de
« répétiteurs » est en ce sens la marque d’une grande modestie, puisqu’ils sont en réalité des
« normateurs », innovant en matière de conduite à tenir (halakha) et d’interprétation pour les
générations à venir, comparant diverses opinions, choisissant celle qui serait à la fois la plus
viable et la plus fidèle aux enseignements de la Loi écrite. On estime à environ 120 le nombre
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des Tannaïm. D’abord localisés à Jérusalem, ils s’installent à Yavné après la destruction du
Second Temple et y clôturent la période mishnaïque (en gros, le canon des écritures juives).
TAWÂF (encercler) : terme arabe qui désigne la circum­ambulation autour d'un lieu sacré et,
tout particulièrement de la ka'ba. Le thème correspondant en hébreu est "haqqâfâh". TAWHÎD : souvent traduit par « monothéisme ». Il est le nom verbal de la 2ème forme de la
racine WHD dont le sens fondamental est "être un, unique". C'est non seulement une
croyance, mais une praxis individuelle et sociale. Il s'agit d'unifier Dieu non seulement en
soi­même, mais également dans la société, autour de la Parole de Dieu.
TORAH (« loi, doctrine, enseignement ») : pour le Judaïsme la Torah est le pilier de la foi juive
parce qu’elle est la Loi écrite qui se rattache à Moïse ou à Yahvé. Elle désigne la Bible Juive
dans son entièreté, c'est­à­dire l’ensemble des Écritures connu sous le nom d’Ancien
Testament par les chrétiens. La Torah désigne également le rouleau de parchemin enroulé
autour de deux baguettes, portant le texte du Pentateuque copié à la main, selon des règles
strictes.
UMMA (‫مة‬
‫أ م‬ [umm], mère) : désigne
‫أ م‬ [umma], communauté ; nation —­ même étymologie que ‫م‬
la communauté des musulmans au­delà de leur nationalité, de leurs liens sanguins et de la
parcellisation des pouvoirs politiques qui les gouvernent. Elle naît avec l’hégire en 622, quand
les premiers fidèles renoncent à l'organisation clanique qui prévaut jusque­là, pour une
communauté de foi. Cette notion d’umma ne parvient cependant pas toujours à transcender
les clivages dus aux hétérodoxies et aux rivalités ethniques et politiques.
SUNNA : signifie « cheminement » ou « pratique(s) ». Dans le Coran , le terme est employé pour
désigner « loi immuable » de Dieu sous l’expression sunna Allah qui signifie « règles de
Dieu ». La sunna selon le Coran, englobe les règles « ou lois » de Dieu qui ont été prescrites à
tous les prophètes y compris le prophète Mahomet. Une des caractéristiques de
cette sunna est que : elle appartient exclusivement à Dieu ; elle n’est pas interchangeable
avec une quelconque autre loi ; elle n’est pas transférable à un tiers ni même à un prophète ;
elle est unique et immuable à tous les humains et tous les êtres. L’acception sunnite de ce
terme est, généralement, « tradition prophétique ». Elle désigne le comportement que le
Prophète de l’islam a eu durant sa vie.
ZIYÂRA (pèlerinage) à un sanctuaire local, qui comprend les rites effectués à La Mecque et qui,
parfois, est considéré comme un substitut imparfait de La Mecque, lointaine et presque
mythique (inaccessible pour beaucoup de monde). 5
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