Faculté de Médecine ULP Strasbourg Année 2002
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vaisseaux (veine porte, tronc coeliaque, artère mésentérique supérieure, artère hépatique) ;
l’envahissement lymphatique : N0 : pas d’envahissement lymphatique, N1 : envahissement
des relais lymphatiques régionaux, N1a : métastases dans un seul ganglion lymphatique,
N1b : métastases dans plusieurs relais ganglionnaires régionaux ; les métastases : M0 : pas de
métastase à distance , M1 : métastases à distance (foie, péritoine...).
Les auteurs japonais ont affiné la classification TNM en numérotant les relais ganglionnaires
(1 à 18) susceptibles d’être envahis.
Plus récemment, l’envahissement des gaines péri-nerveuses a également été codifié.
III – DIAGNOSTIC CLINIQUE
Le CP ne se manifeste que tardivement au stade d’envahissement des organes de voisinage.
De plus, aucun de ces signes cliniques n’est spécifique. Ceci explique la difficulté d’un
diagnostic précoce.
1) Circonstances révélatrices
a) Formes habituelles
La douleur est le signe révélateur le plus fréquent. Elle est présente initialement dans plus de
la moitié des cas. Son siège varie selon la localisation du cancer : hypochondre droit dans le
cancer céphalique, hypochondre gauche dans le cancer de la queue, épigastre dans le cancer
corporéal. En fait, il n’y a pas de corrélation anatomoclinique absolue. La douleur est de type
solaire, transfixiante, favorisée par le décubitus, insomniante, devenant rapidement
térébrante. Elle est parfois calmée par la position genu pectorale ou le décubitus ventral et par
l’aspirine. Sa signification est péjorative car elle témoigne le plus souvent d’un envahissement
des plexus nerveux de la région cœliaque.
L’ictère est caractéristique du CP céphalique. Il peut être nu, sans signe d’accompagnement,
ou associé à des douleurs. Il peut être tardif quant il témoigne d’un envahissement massif de
la tête ou de l’existence d’adénopathies ou de métastases hépatiques ou précoce quant il
révèle un cancer développé à proximité de la papille ou au contact du cholédoque rétro-
pancréatique. Dans ce cas, un diagnostic précoce est possible et l’exérèse chirurgicale a plus
de chance d’être curative. Dans tous les cas, l’ictère est de type cholestatique (selles
décolorées, urines foncées). Il est d’intensité progressivement croissante, évolue sans phase de
rémission. Il s’accompagne d’un prurit qui peut le précéder et qui s’intensifie progressivement
pour devenir très intense et invalidant.
Une tumeur palpable est observée dans 10 à 30 % des cas et à un stade avancé. Elle est le plus
souvent profonde, dure, mal limitée, de siège épigastrique.
L’altération de l’état général (asthénie, anorexie et surtout amaigrissement) est quasi-
constante. L’amaigrissement peut être rapide et massif (perte de 5 à 10 kg en 1 mois).
b) Formes atypiques
Les formes digestives réalisent des tableaux variés : diarrhée motrice, entéropathie exsudative,
hémorragie, sténose duodénale, ascite, angiocholite, syndrome de malabsorption.