La position du patient au cours du malaise est
recherchée de même que la notion d’un changement de position, tout particulièrement le passage de clinostatisme
en orthostatisme.
Le délai de survenue par rapport au repas permet d’évoquer, s’il est à distance, une hypoglycémie chez les
diabétiques. En fin de repas le malaise chez une personne âgée est plutôt de type vaso-vagal.
Les malaises vaso-vagaux peuvent être envisagés dans les situations suivantes: confinement, station debout
prolongée, émotion. Un même mécanisme est impliqué dans les malaises survenant au cours d’une douleur aiguë
dont l’étiologie ne peut être retenue comme cause directe du malaise.
On en rapproche les malaises survenus au cours des quintes de toux, des fausses routes, des efforts de défécation
ou de miction en particulier nocturnes.
Des malaises survenant au cours d’un rasage, d’une compression cervicale, de mouvements de la tête ou du cou
témoignent d’une hyperexcitabilité du sinus carotidien.
L’insomnie, le sevrage éthylique ou médicamenteux (anti-épileptiques, benzodiazépines), une stimulation
lumineuse intermittente sont des situations favorisantes des crises convulsives.
La survenue d’un malaise à l’acmé d’un effort doit faire redouter une étiologie cardiaque ; par contre sa survenue
à l’arrêt de l’effort en particulier chez le sujet jeune est évocatrice d’une hypertonie vagale.
— Les circonstances environnementales
Il convient de s’assurer de l’absence ou de la présence d’une source potentielle de monoxyde de carbone surtout
lorsqu’il y a confinement: chauffage, chauffe-eau, véhicule en marche dans un garage...
On ne peut exclure la possibilité d’intoxication oxycarbonée lorsque le malaise est survenu rapidement après la
sortie du lieu de confinement. Le diagnostic est également à évoquer d’emblée en cas de malaises collectifs.
La notion d’événements psychologiques doit être cherchée en particulier toute cause de stress, source de malaise
d’ordre psychique sur terrain prédisposé.
— Les signes d’accompagnement des malaises
Une notion très importante concerne l’évaluation de la réalité et de la durée de la perte de connaissance. Elle est
parfois difficile à faire préciser par le patient ou à estimer par l’intermédiaire des témoins.
L’interrogatoire des témoins peut permettre de préciser la couleur du visage au moment du malaise (pâleur,
cyanose, rubéfaction) la description de mouvements anormaux, la notion d’une prise initiale du pouls, ainsi que
l’existence de manifestations respiratoires.
La recherche de toute symptomatologie fonctionnelle, même fugace, et associée au malaise est capitale. La nature
de ces signes est très variable (dyspnée, douleurs thoraciques ou abdominales, céphalées...).
Les crises comitiales partielles peuvent avoir une sémiologie riche, polymorphe et trompeuse, notamment des
crises partielles complexes à sémiologie psychique. C’est essentiellement le caractère stéréotypé du déroulement
d’un malaise récidivant qui est le caractère le plus évocateur.
— L’évolution du malaise
L’interrogatoire apprécie la rapidité de la récupération, sa qualité, l’existence d’un état confusionnel post-critique
et éventuellement d’un syndrome déficitaire transitoire observé par l’entourage.
On précise le délai de recoloration après reprise de la conscience, la notion de palpitations, de douleurs
thoraciques post-critiques.
Au total
Les données de cet interrogatoire permettent un diagnostic dans au moins 50 p. 100 des cas, c’est pourquoi il se
doit d’être précis.
L’absence de donnée anamnestique fiable et de témoin doit faire explorer ce malaise comme étant a priori
organique et potentiellement grave.
Un exemple de fiche d’interrogatoire d’un patient ayant présenté un malaise est proposé dans le tableau II.