LA QUESTION SOCIALE AU XIXe SIÈCLE .

publicité
1
LA QUESTION SOCIALE AU XIXe SIÈCLE .
I. LES PROBLÈMES.
Voir les conséquences de la révolution industrielle.
II. ACTIONS ET ACTEURS.
III. LES RÉPONSES ET SOLUTIONS.
A. Le socialisme.
1. Le socialisme utopique* (1795-1848).
2. Le marxisme* (1848 ; surtout important à partir de 1870).
3. La social-démocratie* (à partir de 1870 environ).
4. L‘anarchisme* (fin XIXe - début XXe s.).
Les anarchistes sont des socialistes (abolition de la propriété privée) dissidents
prônant la destruction totale de l’Etat au nom d’une liberté individuelle absolue, en
vue d’une société naturelle où les hommes, naturellement bons, s’organiseront
harmonieusement et sans aucune contrainte (relents rousseauistes).
B. Le libéralisme progressiste* (à partir de 1840 environ).
C. Le catholicisme social* (à partir de 1830 environ) et la démocratie chrétienne* (à
partir de 1890 environ).
* Encyclique Rerum novarum (1891)*.
* Appendice : les divergences idéologiques.
Les réponses socialiste, libérale et catholique aux problèmes sociaux convergent quant aux enjeux
(dignité humaine, justice sociale) et à l’objectif (amélioration des conditions de travail et de vie des
ouvriers), mais s’opposent au nom de divergences idéologiques.
1. Libéraux et catholiques s’opposent aux socialistes.
a) Prônant le respect des libertés individuelles et de la propriété privée, ils refusent
le collectivisme et toute forme de dictature du groupe.
b) Au nom de ces principes, ils ont tendance à refuser une intervention trop
importante de l’Etat dans l’économie et les rapports sociaux. Cette option est en
outre justifiée, du côté catholique, par la crainte qu’un renforcement de l’Etat ne
diminue l’influence de l’Eglise dans la société.
c) Formant les seuls partis importants durant des décennies, les libéraux et les
catholiques sont des gens d’ordre 1 : ils sont effrayés à la perspective de toute
remise en cause de l’ordre établi, sans doute parce que celui-ci leur est
profitable, mais surtout parce qu’ils craignent une aventure qui mènerait la
Nation tout entière à la catastrophe. Cette position conservatrice est fondée
différemment dans les deux partis : chez les libéraux, on a alors tendance à
croire au progrès continu à condition qu’on n’entrave pas le jeu des lois
naturelles de l’économie ; de leur côté, les catholiques prêchent volontiers la
soumission aux autorités établies et la rédemption par le travail assidu.
1 Cette expression figure sur une affiche électorale de Georges Brugmann.
La Question sociale au XIXe siècle.
2
2. Libéraux et socialistes s’opposent aux catholiques.
Au contraire des catholiques pour qui la solution des problèmes passe, sinon par
un renforcement de l’influence de l’Eglise, du moins par une régénération morale
de la bourgeoisie et par une christianisation approfondie des masses ouvrières,
libéraux et socialistes sont des adversaires farouches de toute ingérence de
l’Eglise, prônant la laïcité de l’Etat dans une société sécularisée. Les libéraux
appuient cette position sur la notion de liberté individuelle, tandis que les
socialistes accusent la religion d’être l’opium du peuple en prêchant la soumission
et en détournant les ouvriers de leur véritable combat.
Les catholiques s’opposent totalement à l’idéologie socialiste, qui est matérialiste
et athée, qui entretient la haine en attisant la lutte des classes, et qui n’a aucun
respect pour les hiérarchies en place.
3. Catholiques et socialistes s’opposent aux libéraux.
Dans le cadre du libéralisme en plein essor à la faveur de la révolution
industrielle, les catholiques et les socialistes parviendront néanmoins plus
facilement à s’entendre pour promouvoir l’émancipation des classes exploitées, au
nom du respect dû à toute personne humaine, et cela en luttant pour plus d’égalité
et de justice sociale, avec, en point de mire, le suffrage universel. Face à cette
tendance, la majorité des libéraux, foncièrement attachés aux valeurs de liberté
individuelle, de propriété privée et d’enrichissement personnel par le travail,
resteront le plus souvent adversaires de toute mesure contraignante (lois, donc
intervention de l’Etat) dans le domaine économique et social. Leur position
s’appuie sur la nécessité de respecter les lois naturelles de l’économie et sur l’idée
que l’ordre public, garant de la richesse et de la puissance nationales, est à ce prix.
N.B. Au plan politique, on verra longtemps (jusque vers 1880) dominer les forces conservatrices, à la fois
comme partis - libéral et catholique, à l’exclusion des socialistes2 - et au sein de ces deux formations, dont
l’aile gauche restera peu importante jusque-là.
Les divergences dont il vient d’être question seront tantôt mises en avant, tantôt fortement atténuées
selon que l’on recherche l’affrontement ou le compromis… Les principales forces politiques seront amenées
à faire des concessions réciproques pour parvenir au pouvoir et promouvoir ainsi au moins une partie de leur
programme.
_________________________
2 Le socialisme, issu des mouvements ouvriers, ne franchira que tardivement le cap de la politique, ralenti par les
forces extrémistes et anarchistes qui prétendaient refuser tout compromis avec la bourgeoisie au pouvoir.
La Question sociale au XIXe siècle.
Téléchargement