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2. Libéraux et socialistes s’opposent aux catholiques.
Au contraire des catholiques pour qui la solution des problèmes passe, sinon par
un renforcement de l’influence de l’Eglise, du moins par une régénération morale
de la bourgeoisie et par une christianisation approfondie des masses ouvrières,
libéraux et socialistes sont des adversaires farouches de toute ingérence de
l’Eglise, prônant la laïcité de l’Etat dans une société sécularisée. Les libéraux
appuient cette position sur la notion de liberté individuelle, tandis que les
socialistes accusent la religion d’être l’
opium du peuple
en prêchant la soumission
et en détournant les ouvriers de leur véritable combat.
Les catholiques s’opposent totalement à l’idéologie socialiste, qui est matérialiste
et athée, qui entretient la haine en attisant la lutte des classes, et qui n’a aucun
respect pour les hiérarchies en place.
3. Catholiques et socialistes s’opposent aux libéraux.
Dans le cadre du libéralisme en plein essor à la faveur de la révolution
industrielle, les catholiques et les socialistes parviendront néanmoins plus
facilement à s’entendre pour promouvoir l’émancipation des classes exploitées, au
nom du respect dû à toute personne humaine, et cela en luttant pour plus d’égalité
et de justice sociale, avec, en point de mire, le suffrage universel. Face à cette
tendance, la majorité des libéraux, foncièrement attachés aux valeurs de liberté
individuelle, de propriété privée et d’enrichissement personnel par le travail,
resteront le plus souvent adversaires de toute mesure contraignante (lois, donc
intervention de l’Etat) dans le domaine économique et social. Leur position
s’appuie sur la nécessité de respecter les
lois naturelles
de l’économie et sur l’idée
que l’ordre public, garant de la richesse et de la puissance nationales, est à ce prix.
N.B. Au plan politique, on verra longtemps (jusque vers 1880) dominer les forces conservatrices, à la fois
comme partis - libéral et catholique, à l’exclusion des socialistes2 - et au sein de ces deux formations, dont
l’aile gauche restera peu importante jusque-là.
Les divergences dont il vient d’être question seront tantôt mises en avant, tantôt fortement atténuées
selon que l’on recherche l’affrontement ou le compromis… Les principales forces politiques seront amenées
à faire des concessions réciproques pour parvenir au pouvoir et promouvoir ainsi au moins une partie de leur
programme.
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2 Le socialisme, issu des mouvements ouvriers, ne franchira que tardivement le cap de la politique, ralenti par les
forces extrémistes et anarchistes qui prétendaient refuser tout compromis avec la bourgeoisie au pouvoir.
La Question sociale au XIXe siècle
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