Article dans la Revue Médicale AXA n6

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Une puce au pied pour
se laver les mains ?
Une puce dans la chaussure pour tracer le respect des bonnes pratiques en
hygiène hospitalière, et plus spécifiquement le lavage des mains des soignants…
Une illustration parmi d’autres initiatives pour lutter contre les infections nosocomiales.
travail et en corrélation une augmentation
du stress et d’un ressenti de mal-être au
travail pour les professionnels.
Si la qualité de vie au travail demeure une
notion complexe, difficile à définir, ses
déterminants peuvent être regroupés en 4
grandes familles de facteurs (1) :
✓ Les exigences du travail et son organisation
✓ Le management et les relations de travail
✓ La prise en compte des valeurs et
attentes des salariés
✓ Les changements du travail
Comment faire pour que ce système de
traçabilité automatisé, développé par la
société MediHandTrace, et dont l’objectif
est l’amélioration de la qualité des soins,
par la diminution des Infections associés
aux soins (Infections Nosocomiales), ne
soit pas vécu comme une source de stress
supplémentaire par les soignants ?
La qualité de vie au travail des professionnels
de santé au cœur des débats, dans un
monde de la santé sous tension.
Ces dernières années ont vu évoluer et
s’accroître les contraintes pesant sur
les établissements sous l’effet de différents
facteurs : raréfaction des ressources
financières et recherche d’un nécessaire
équilibre économique, renforcement des
coopérations et des regroupements interétablissements, multiplication des normes
réglementaires ou professionnelles visant à
renforcer la qualité et la sécurité des soins...
Ces différentes contraintes ont pu
entraîner de fréquents changements
d’organisation, une intensification du
_14
La mise en œuvre du système MediHandTrace
renforce la prégnance des exigences du
travail car elle va se traduire par :
• le port obligatoire de chaussures
spécifiques « sabots équipés d’un tag
RFID » ou l’ajout d’une puce électronique
dans sa chaussure,
• l’enregistrement et la conservation
de données permettant d’évaluer les
pratiques de lavage des mains mais
également plus globalement la pratique
soignante et le parcours de soins et
cela par professionnel : fréquentation
des chambres des patients, respect des
protocoles, consommation des Solutions
Hydro Alcooliques…
Dans un tel contexte, comment concilier
« Qualité des soins » et « Qualité de vie
au travail ». La question de la santé au
travail, le « prendre soin » des soignants
devient une question centrale.
La littérature scientifique ainsi que des
études empiriques conduites au sein
d’établissements sanitaires et médicosociaux, témoignent de l’existence d’un
cercle « vertueux » liant « Qualité de vie au
travail/conditions de travail » et « Qualité
des soins/bientraitance des patients ».
De même une étude récente a montré
qu’il existe un lien entre la mortalité
hospitalière et la perception que les
infirmières rapportent de la qualité et
de la sécurité de leur environnement de
travail.
« … lorsque l’environnement de travail
est considéré comme étant de qualité
par les infirmières, les résultats cliniques
(ratio normalisé de mortalité hospitalière,
récupération des accidents et satisfaction
des patients) sont meilleurs » (5).
Cette corrélation est si importante que
la HAS s’en est emparée, et l’intègre
dans le manuel de certification des
établissements, dont l’objectif est
l’évaluation de la qualité et de la sécurité
des soins dispensés aux patients, comme
un critère spécifique.(6)
Pour la HAS il ne s’agit pas de mesurer
le niveau de qualité de vie au travail dans
un établissement, mais de vérifier qu’un
processus d’amélioration de la qualité de
vie au travail est réellement engagé.
LA LUTTE CONTRE LES IAS/IN,
UNE NÉCESSITÉ ABSOLUE
Le dispositif de lutte contre les infections
nosocomiales est structuré en France
depuis 1988, date de l’obligation faite
par décret aux établissements de santé
de mettre en place des comités de
lutte contre les infections nosocomiales
(CLIN).
La loi HPST 7, a renforcé le rôle de l’équipe
opérationnelle d’hygiène (EOH), en
insistant sur son caractère obligatoire et
en reprécisant sa composition avec une
double compétence médecin/pharmacien
et infirmier. C’est désormais sur l’EOH que
repose l’expertise en matière de prévention
du risque infectieux nosocomial.
PRÉVENTION
Si la notion de CLIN n’est plus obligatoire,
les objectifs demeurent et la tendance
se confirme de passer d’une logique de
moyens à une logique de résultats.
Cette lutte contre les infections nosocomiales s’inscrit dans un programme
national qui vise à prendre en compte les
différentes dimensions de la prévention
des infections associées aux soins.
Malgré les améliorations apportées en
matière d’hygiène hospitalière, la prévalence
des infections associées aux soins n’a pas
diminué entre 2006 et 2012 9, dans les
services de courts séjours (MCO).
LES CHIFFRES
En France, on estime que le nombre
de patients victimes d’une infection
associé aux soins (nosocomiales)
varie entre 5% et 8% selon les modes
de calculs et les années : ce taux
peut atteindre 13 à 14% en service de
réanimation. (2) (3) Le nombre de patients
infectés par an s’élève selon les études
entre 750 000 et 800 000. (7)
L’estimation du nombre de décès liés
aux IN a une variabilité assez grande
dans les études : de 4000 à 10 000
par an, selon que l’on intègre ou non
les patients dont le pronostic vital
était engagé avant la déclaration de la
maladie. (9) Les bactériémies aggravent
ces chiffres de manière significative.
Les infections nosocomiales aux
conséquences souvent dramatiques
pour les patients représentent un
surcoût pour notre système de santé
pouvant s’estimer entre 2,4 et 6
milliards d’euros, dont 30% seraient
évitables (0,73 à 1,8 milliard d’euros),
pour un coût moyen d’une infection
nosocomiale de 8000 €. (4)
LE RÔLE FONDAMENTAL DES PERSONNELS
DE SANTÉ DANS LA LUTTE CONTRE
LES IAS/IN
À l’occasion de la Journée de l’hygiène des
mains, le 5 mai 2014, l’Organisation mondiale
de la Santé (OMS) a publié un rapport majeur
sur la résistance aux antimicrobiens faisant
état de taux élevés chez les bactéries responsables des infections les plus courantes (par
exemple les infections des voies urinaires,
les infections postopératoires, les pneumonies et les infections du sang) dans toutes
les régions du monde.
« Il y a des preuves scientifiques manifestes que l’hygiène des mains de la part
des agents de santé contribue à réduire
la fréquence des infections nosocomiales
provoquées par des germes résistants, en
particulier le MRSA (staphylocoque doré,
résistant à la méthycilline) » 10.
Le rôle des professionnels de santé est
essentiel dans cette lutte contre les infections nosocomiales.
Il repose sur le respect des règles
d’hygiène à 5 moments clés, de préférence
en utilisant une solution hydroalcoolique
ou en se lavant les mains à l’eau et au
savon, si elles sont visiblement souillées.
1. Avant le contact avec un patient,
2. Avant le geste aseptique (par exemple
l’insertion de dispositifs comme des
cathéters),
3. Après le risque d’exposition à un liquide
biologique,
4. Après le contact avec un patient,
5. Après le contact avec l’environnement
du patient.
1 - ANACT et la DGT : http://www.travailler-mieux.gouv.fr/Les-RPS-c-est-quoi.html
2 - http://www.inserm.fr/thematiques/immunologie-inflammation-infectiologie-et-microbiologie/dossiersd’information/infections-nosocomiales
3 - Réseau REA-Raisin « Surveillance des infections nosocomiales en réanimation adulte. France, résultats 2007 »
[archive], Institut de veille sanitaire, septembre 2009, ii + 60 pp.
4 - 22 juin 2006 : Rapport du sénateur Vasselle au Sénat - http://www.senat.fr/rap/r05-421/r05-42113.html
5 - Sécurité du Patient & Pratiques – N° 35 – Sept.-oct. 2014 -Dr Jean Brami – HAS
http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1761106/fr/securite-du-patient-pratiques-n-35-sept-oct-2014?portal=fc_1098491
6 - Manuel de certification V2010 – version Janvier 2014 - Critère 3.d
7 - La loi Hôpital, Patient, Santé, Territoire (HPST) n° 2009-879 du 21 juillet 2009 (Art. L. 6144-1 et
6161-2 du C.S.P.) - Décret n° 2010-1408 du 12 novembre 2010 relatif à l’organisation de la lutte
contre les évènements indésirables associés aux soins dans les établissements de santé
8 - Arrêté du 20 février 2015 fixant les conditions dans lesquelles l’établissement de santé met à la disposition du public les résultats,
publiés chaque année, des indicateurs de qualité et de sécurité des soins
9 - INVS : Etude de prévalence 2012, http://www.invs.sante.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Infections-associees-aux-soins/
Surveillance-des-infections-associees-aux-soins-IAS/Surveillance-en-prevalence
10 - Professeur Benedetta Allegranzi - Responsable technique du programme OMS «Un soin propre est un soin plus sûr»
Les limites des indicateurs
actuels de lutte contre les
infections nosocomiales.
Parmi les indicateurs de qualité et de
sécurité des soins, dont les résultats
sont publiés et mis à la disposition
du public, nous disposons de 5 indicateurs composant le tableau de bord
de suivi des infections nosocomiales. 8
Depuis 2014 le recueil des indicateurs
est réalisé en alternance une année
sur deux. Ce tableau de bord des infections nosocomiales est ainsi composé
des indicateurs suivants :
■ Indicateur composite des activités
de lutte contre les infections nosocomiales (ICALIN.2),
■ Indicateur de consommation de
produits
hydro-alcooliques
pour
l’hygiène des mains (ICSHA.2),
■ Indicateur composite de lutte contre
les infections du site opératoire
(ICA-LISO),
■ Indicateur composite de maîtrise de
la diffusion des bactéries multirésistantes (ICA-BMR),
■ Indicateur composite de bon usage
des antibiotiques (ICATB.2).
Néanmoins, ces indicateurs, dont
l’intérêt est indéniable, ne nous permettent pas d’évaluer les pratiques
réelles des soignants et en particulier le degré d’observance des recommandations en matière de lavage des
mains.
L’indicateur ICSHA.2 est un marqueur
indirect de la mise en œuvre effective
de l’hygiène des mains. Exprimé en
pourcentage, il est le rapport entre le
volume de produits hydro-alcooliques
(PHA) consommés réellement par l’établissement et l’objectif personnalisé
de consommation vers lequel l’établissement doit tendre, déterminé à partir
d’un référentiel national prenant en
compte les types d’activités de l’établissement (capacité et nature des
activités).
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Interview de Francine
Lanceleur-Brenning,
Directrice Générale
de MediHandTrace
Le plus souvent, pour évaluer
l’hygiène des mains des soignants et
le respect des recommandations, les
établissements de santé se basent
sur l’étude des volumes de solutions
hydro alcooliques consommées, ou
sur les résultats d’audit d’observation
des pratiques des soignants, réalisée
par des personnes étrangères au
service étudié. Ces deux méthodes
présentent
chacune
des
biais
évidents.
■ Francine, comment se présente le dispositif MediHandTrace ?
La mise en place du dispositif MediHandTrace dépend en grande partie de
la configuration des chambres à équiper,
et l’objectif de traçabilité recherché par
le service. Une installation optimale (voir
schéma) comporte les éléments suivants :
La mise en place d’antennes électroniques au sol, dont l’implantation permet
de dessiner le parcours idéal du soignant
auprès du patient selon les 5 moments
recommandés par l’OMS. Ces antennes
sont installées lorsque la solution MediHandTrace retenue reste à demeure dans
le service. L’installation de cartes électroniques sur les distributeurs de solutions
hydro alcooliques ; ces cartes peuvent
être paramétrées selon plusieurs configurations allant d’un enregistrement simple
de l’acte de désinfection, au déclenchement d’une alarme sonore ou visuelle en
cas de défaut de désinfection avant le
contact patient.
La traçabilité de l’hygiène des mains sur
le parcours soignant ainsi mise en place
requiert l’inclusion de puces dans les
chaussures des soignants. Ces puces
sont insérées de manière définitive
lorsque ces chaussures sont exclusivement réservées à l’activité professionnelle
dans le service ; dans le cas de soignants
extérieurs, ceux-ci insèrent des puces
mobiles dans leurs chaussures de ville,
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sans gène ni perte de confort. Le dispositif MediHandTrace se décline également
selon une version mobile. Ce kit mobile
est une version allégée du dispositif « à
demeure », puisqu’il n’implique pas de
travaux d’installation dans les chambres :
le kit est accompagné de « tapis-antennes » amovibles, ainsi que d’un distributeur de SHA.
Les chaussures du personnel soignant
sont « pucées ». L’installation de 3 à 5 kits
dans les chambres les plus fréquentées
(quelle que soit la taille du service) est recommandée dans les contextes suivants :
1. Audit temporaire d’un service : le kit
permet d’obtenir des résultats d’audit
particulièrement détaillés, sur une période
suffisamment
longue
(généralement
jusqu’à 3 mois) pour éviter les biais d’observation et recueillir des données représentatives et pertinentes.
2. Dispositif « pompier » : le kit est installé
dans un service qui présente une épidémie
à maîtriser ; le kit permet d’évaluer la pertinence de la juste hygiène des mains
durant la phase de crise, et d’identifier
plus précisément les actions à mener en
cas de récidive.
Le dispositif MediHandTrace peut être
judicieusement complété par le module
Patient Smart Reader, qui permet d’observer plus particulièrement les moments 2
et 3, par la traçabilité des actes de soins.
Un point fort : le logiciel Meditrace peut
piloter les deux systèmes séparément ou
de manière simultanée et coordonnée.
■ Quels ont été les résultats de l’expérience conduite à l’APHM dans le service
des maladies infectieuses tropicales ?
L’étude initiale réalisée entre septembre
2013 et mars 2014 a révélé qu’à peine
un soignant sur cinq se désinfecte les
mains avant d’entrer en contact avec les
malades : 22,6 % du personnel soignant
se désinfecte les mains avant d’entrer en
contact avec les malades et 21 % le font
uniquement après, alors même que ce
service est un de ceux qui consomme le
plus de solutés hydro alcooliques au sein
de l’hôpital.
Il est toutefois important de pondérer
ces premiers résultats : une analyse
anthropologique et par observation
vidéo a été effectuée afin de valider
la pertinence des données obtenues,
tout en tenant compte des situations
réelles. Cette étude, dont les données
détaillées sont en cours de publication,
démontre que, bien que les données
récoltées soient pertinentes, la non-observance des mains est multi-factorielle.
Un affinage du paramétrage du logiciel
d’analyse MediTrace a permis de redessiner les contours des critères de validation des parcours, avec un impact sur la
moyenne des indicateurs obtenus, qui a
progressé.
PRÉVENTION
En parallèle, la restitution des indicateurs par groupe de soignants, mais
également à titre individuel pour ceux
qui le souhaitaient, a permis de créer
une émulation de groupe et une incitation personnelle à une amélioration des
pratiques de soins. Cette émulation,
ainsi que la pondération des données
récoltées, a permis de constater une
amélioration des indicateurs initiaux, qui
sont rapidement passés à une moyenne
de 50% et plus.
■ Comment avez-vous amené les soignants
à accepter de porter ces puces et d’être
ainsi « tracé » dans leurs pratiques quotidiennes ?
Il est important de rappeler que nous
sommes tous « tracés » dans notre vie de
tous les jours, en premier lieu grâce – ou
à cause – de nos téléphones portables,
gps de voiture, badges d’accès à divers
bâtiments
(professionnels,
sportifs,
éducatifs…). La traçabilité est déjà au
cœur de notre quotidien.
Ces principes de bases étant rappelés,
la direction du service de maladies infectieuses tropicales a exprimé, avant même
la mise en place du dispositif, qu’il n’y
aurait aucune sanction, ni individuelle ni
collective, quels que soient les résultats
obtenus. Cette ligne de conduite ayant
été honorée depuis l’installation fin 2012,
les soignants, initialement réticents pour
certains, ont totalement intégré cette traçabilité dans leur travail au quotidien.
Par ailleurs, plusieurs infirmières ont
été impliquées plus particulièrement
dans le projet de mise en place du dispositif ; elles ont été un élément décisif
dans l’acceptation par tout le personnel
soignant du service, à l’écoute des
questions et critiques. Elles ont joué un
véritable rôle d’interface avec le management (et plus particulièrement du pilote
du projet, le Professeur Brouqui, chef de
service), pour apporter plus de fluidité au
déploiement. De cette manière, la mise
en place du dispositif MediHandTrace
est devenue le projet de tout le service.
■ Quelles sont les conditions à respecter
pour qu’un tel dispositif ne devienne
pas pour les soignants une source
de stress supplémentaire ?
Le schéma d’installation d’une chambre et un sabot
La mise en place des puces ne procure
aucune gêne ni inconfort, le personnel a rapidement oublié leur existence. C’est d’ailleurs tout l’intérêt du dispositif : il suffit
de quelques jours pour que le personnel
reprenne ses habitudes de travail, permettant ainsi au dispositif de restituer une
photographie réelle des habitudes liées à
la désinfection des mains, sans effet de
bord.
La restitution des indicateurs a été programmée pour être effectuée par groupe
de soignants, et non par individu. Un
effet intéressant de cette approche a
été constaté au travers de la demande
de plusieurs soignants d’obtenir un
feedback à titre personnel. Afin de rester
au plus proche de l’anonymat de chacun,
le logiciel MediTrace a été complété
afin d’envoyer un SMS sur les portables
des soignants acceptant de fournir leur
numéro de mobile. L’information envoyée
consiste à préciser si la moyenne personnelle du soignant est supérieure à la
moyenne de son groupe pour la période
passée, ou inférieure (un troisième
type de message précise l’absence du
soignant s’il y a lieu, pour éviter toute
interprétation négative). Chacun est
libre de partager ou non cette information avec ses collègues, sachant que le
SMS ne donne aucune notation, juste
une indication.
Cette restitution individuelle, qui de
fait constitue une véritable auto-évaluation, a contribué également à améliorer
les pratiques d’hygiène des mains des
soignants, en créant une émulation et motivation personnelle.
Dans le contexte du dispositif MediHandTrace, le rôle du management est
essentiel pour garantir le respect d’éléments importants concourant à la qualité
de vie au travail. Une communication claire
des objectifs recherchés, de la méthode
de gestion et de mise en œuvre du projet,
un accompagnement au plus près des
professionnels, permettent de lever les
doutes et le stress associés.
De plus, le dispositif MediHandTrace de
traçabilité de l’hygiène des mains est
également un outil de protection complémentaire pour le personnel, tout autant
concerné
par
les
risques de transmission
d’infections
nosocomiales.
Francine Lanceleur-Brenning
Directrice Générale MediHandTrace
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