Séances 6 à 10 Jean-François Verlhiac IPSSA: Initiation à la Psychologie Sociale : Soi et les Autres Retrouvez le cours sur ma page libre des enseignants chercheurs de l’université ou : http://www.u-paris10.fr/80110874/0/fiche___pagelibre/ 1 Références bibliographiques minimales Sanchez-Mazas, M., & Licata, L. (2005). L’autre: Regards Psychosociaux. Collection Vies Sociales. Grenoble: PUG. Martinot, D. (2004). Connaître le soi de l’élève et ses stratégies de protection face à l’échec. In M.C. Toczek et D. Martinot, (eds.), Le défi éducatif: des situations pour apprendre. Paris: Armand-Colin. Verlhiac, J.-F. (2005). Le soi et la comparaison sociale. In T. Meyer et co. (ed.), Psychologie Sociale. (chapitre 4: pp. 119-154). Paris : Hachette. 2 Plan - 12 séances 24 heures 1- Les notions du soi 2. Illustration : Soi et échec scolaire 3. Soi et Autrui : les aspects interpersonnels 3.1. Effets des relations entre proches sur le soi (l’infidélité, divorce, confirmation comportementale) 3.2. Effets du soi sur les relations entre proches 3.3. Les structures cognitives relationnelles reliées au soi 3.4. La révélation de soi à l’autre (self-disclosure) et la séparation entre soi et l’autre 4- Une illustration vidéo: soi, culture et identité 5. Soi et Autrui : les aspects collectifs du soi et l’identité sociale 2.1. Estime de soi, 2.2. Concept de soi et Schéma de soi 5.1. Soi et identité sociale 5.2. Soi et culture 6. Illustration : Le cas de l’obésité 3 3. Soi et Autrui : les aspects interpersonnels 4 Close-relationships: Soi et les relations entre proches Je ne vais pas aborder la littérature sur le développement du lien entre l’enfant et ses parents ou ses pairs, mais plutôt les processus qui relient le soi aux autres Les relations interpersonnelles ou entre soi et des proches (closerelationships) concerne les interactions qui incluent des liens étroits et forts entre les individus et leurs rapports d’interdépendance (relations romantiques, maritales, entre amis, parents/enfants etc.) Ces interactions dyadiques sont étudiées dans leur façon de participer à la construction de sens dans la relation et à la façon dont l’intersubjectivité (ce que chacun pense, interprète dans sa relation à l’autre) participe à la formation de son identité et à la construction du sens dans la relation interpersonnelle Nous aborderons Effets des relations entre proches sur le soi (l’infidélité, divorce, confirmation comportementale) Effets du soi sur les relations entre proches Les structures cognitives relationnelles reliées au soi La connexion et la séparation entre soi et l’autre 5 3.1. Effet sur le soi des relations avec des proches Tu ne t’aimes pas … je ne t’aime plus Tu ne m’aimes plus … je ne m’aime pas L’estime de soi sert de mesure au sentiment que l’on a d’être rejeté ou accepté socialement Le fait de croire que l’on a été rejeté vs accepté forge l’estime de soi Le fait d’avoir une estime de soi forte limite le rejet de l’autre Etude longitudinale de Elliott (1996): Etude sur 7 ans (de 15-23 ans à 22-30 ans) l’estime de soi augmente parmi ceux qui se marient, pour celles qui deviennent mères (âge, niveau d’éducation, éducation des mères contrôlé) 6 Perspectives évolutionnistes: Shackelford (2001): Estime de soi, infidélités et le coût que l’on accepte de payer pour une vie de couple durable Les insatisfactions maritales, les conflits et la (l’in)fidélité dans le couple sont reliées avec l’estime de soi des partenaires L’importance accordée à la vie de couple est reliée à l’estime de soi et détermine le prix que l’on accepte de payer dans les infidélités de l’autre (l’estime de soi est corrélée négativement avec le désir de rupture en cas d’infidélité) Les « coups » pour l’estime de soi sont ceux qui remettent en question les chances de succès de la reproduction (infidélité, abus physique, remise en question de la « durabilité » d’une relation) Selon les perspectives évolutionnistes: l’infidélité sexuelle du partenaire est la plus coûteuse pour l’estime de soi des hommes Temps, effort fourni pour assurer la fidélité du partenaire remet en question sa capacité de reproducteur Culturellement l’homme valorise la capacité reproductrice de la femme au travers de son attrait physique La femme valorise moins le critère physique chez son partenaire Mais elle sera davantage affectée dans son estime de soi si son partenaire préfère une concurrente pour son attrait physique (qu’il y ait relation sexuelle 7 ou pas avec elle) Méthode Participants: couples, 214 personnes, moins d’1 an de mariage 96% sans enfants, concubins pendant 2 ans en moyenne (âge moyen femmes = 26, hommes = 27 ans) Questionnaires: estime de soi (globale, physique, sociale, intellectuelle), satisfaction maritale (relationnelle, sexuelle, émotionnelle) et sources de conflits maritaux (condescendance, jalousie, possessivité, négligence, abus physique, infidélité sexuelle, ménage, apparence physique -trop ou pas assez préoccupé-, humeur, sexualité, attirance autre femme/homme, alcool, abus sexuel), évaluation de la probabilité que l’autre demande le divorce en cas d’infidélité de sa part (flirt, baiser passionné, RDV romantique, une nuit d’attente, un « accident », une affaire plus sérieuse) Deux entretiens individuels avec 1 homme et 1 femme (10 interviewer hommes et femmes entraînés): comment s’est fait la rencontre avec le partenaire, source d’attirance, sources de conflits Après chaque entretien les interviewer répondent à un questionnaire sur l’impression que donne la personne interrogée (attrait physique, estime sociale, estime de soi et du potentiel de succès, importance accordée à la vie de couple par la personne) 8 Résultats: Je me plains du fait qu’il(elle) a … est corrélé avec « je suis … » Elle m’a trompé Corrélations importantes avec les appréciations des interviewers Je ne lui plait pas physiquement Je me sens pas beau (soi physique) On m’apprécie pas trop (soi social) Je suis pas très intelligent (intellectuel) Je me sens pas belle (soi physique) On m’apprécie pas trop (soi social) Je suis pas très intelligente (intellectuel) 9 Résultats: La plainte de l’épouse/époux et son estime de soi Elle est jalouse, possessive, Elle Abuse Elle évite les rapports sexuels Elle me trompe Elle me soutient pas Elle se fait pas belle Elle allume Il est mal luné, Il allume Il me trouve pas belle Il est violent (sexuellement) Je me sens pas bien (soi global) Je suis pas bien belle (soi physique) On m’apprécie pas trop (soi social) Je me sens pas bien (soi global) Je suis pas bien beau (soi physique) On m’apprécie pas trop (soi social) 10 Résultats: La satisfaction maritale des époux et l’estime de soi des époux Le couple va bien Sexuellement c’est OK Il/elle me soutient bien Je me sens bien (soi global) Je suis bien beau/belle (soi physique) On m’adore (soi social) Je suis intelligente (soi intellect) 11 Résultats: L’estime de soi de l’époux est corrélée négativement avec son sentiment qu’elle rompra en cas d’infidélité : ou le coût accepté par l’épouse quand l’époux est un bon « gars » Flirt Baiser passionné RDV Romantique Une nuit… Je me sens bien (soi global) Je suis bien beau (soi physique) On m’adore (soi social) Je suis intelligent (soi intellect) …entre copains?, pas trop de complicité émotionnelle même si pas de relation sexuelle pas d’accident de parcours et pas d’affaire sérieuse 12 En définitive, implications pour les relations maritales L’estime de soi est le baromètre de l’état relationnel du couple, est le baromètre de ce que l’une et l’autre supposent qu’il/elle acceptera avant de décider d’une rupture, d’un divorce Elle constitue une piste des ratio coûts (et bénéfices) que l’on veut bien supporter dans le maintien et la durée des relations maritales Une réduction de l’estime de soi peut motiver des actions qui visent à réduire le coût infligé ou qui visent à se prémunir pour le futur L’infidélité sexuelle est la plus coûteuse du point de vue de l’homme (« propriété » sexuelle) La non reconnaissance de l’attrait physique de sa femme est la plus coûteuse du point de vue de la femme (critère de sélection que l’homme utilise préférentiellement dans ses choix, ce que ne fait pas forcément sa partenaire) Le lien causal n’est pas établi entre : estime de soi--baisse de l’estime de soi--séparation 13 La confirmation comportementale Snyder, Tanke et Berscheid, 1977 Quels sont les mécanismes au niveau comportemental? Bof … OUAH … OUAH… Photo Pas Attirante Photo Attirante Bof… 14 Drigotas : L’effet Michelangelo « je fais ressortir la perle d’une pierre brute » et le « soi pour deux » Il me voit …comme je voudrai que l’on me voit OUAH… Elle correspond à mon idéal Emet Comportements en adéquation avec le soi soi idéal idéal qui et sollicite sollicitent le lecomportement comportement Pré-requis: vouloir se connaître, poursuivre la relation, le haut statut doit relancer le bas statut, vouloir changer son image 15 Berk et Anderson, 2000: 240 participants: Faire connaissance avec quelqu’un qui nous rappelle un proche Cible naïve N = 60 Sujet naïf testé Cible naïve N = 60 A lu le portrait positif qui rappelle un proche A lu le portrait négatif qui rappelle un proche Deux semaines avant a fait un portrait d’un proche +/- N = 120 A lu le portrait positif d’un inconnu A lu le portrait négatif d’un inconnu Mesures: Evaluation de la cible, Motivation à faire davantage connaissance, Attribution de traits + et -, Inférence de personnalité à partir de traits liés au profil du proche (présentés dans le portrait, pas présentés dans le portrait) et pas liés au profil du proche 16 Berk et Anderson, 2000: 240 participants: Faire connaissance avec quelqu’un qui nous rappelle un proche (suite méthode) 5 juges : Evaluation de la cible, Exprime t-elle des affects +/- 17 Résultats: Evaluation par des juges du caractère positif du comportement de la cible à l’égard du sujet. Résultat identique quand le portrait activé était celui d’un membre de la famille ou le petit ami ou un ami Sont sûrs d’avoir vu des traits du profil donné par l’expérimentateur alors qu’ils sont extraits du portrait qu’ils ont fait il y a deux semaines Même résultats lorsque le sujet testé évalue la cible, envie de rencontrer etc 18 En définitive, implications pour les relations interpersonnelles Même si la personne avec laquelle on interagit ne ressemble pas à un proche, le fait de rendre active la représentation de ce dernier joue sur le comportement de celui ou celle avec qui l’échange a lieu Les connaissances que nous avons de nos proches sont rendues accessibles et viennent combler le portrait (l’idée) que nous nous faisons de l’autre On tend à se convaincre des caractéristiques de l’autre et ce dernier nous renvoie des informations qui corroborent cet état de fait 19 L’inclusion de l’autre dans le soi « Dis moi qui est ton ami(e), je dirai qui tu es » Les représentations cognitives de l’autre et de soi se recouvrent On incorpore en soi les ressources matérielles et sociales des autres, leurs perspectives et leurs identités Echelle d’inclusion de l’autre dans soi (IOS-scale: Inclusion of Other in Self Scale) de Aron et al. (1992) Soi 3 2 1 Autre Soi Autre Autre 6 5 Soi Soi 4 Autre Soi Autre Soi Autre 7 Soi Autre 20 Les travaux de Aron et collègues: L’inclusion de l’autre dans le soi « Dis moi qui est ton ami(e), je dirai qui tu es » (suite) Objectifs: 1-vérifier l’inclusion cognitive de soi et la comparer à l’échelle d’inclusion de l’autre en soi (IOS-scale) et d’autres mesures de la proximité perçue (closeness) et de la relation amoureuse (étude de Aron et Fraley,1999) 2- l’inclusion de l’autre dans le soi n’est pas qu’un effet de familiarité (fréquences des contacts) ou de durée (temps passé ensemble): (étude de Aron et Fraley, 1999) 3- l’inclusion de l’autre dans soi est observée pour l’in-group (étude de Smith, Coats et Walling, 1999) 21 Procédure- Etude 1 (Aron et Fraley, 1999) Auto évaluation sur une liste de 90 traits ainsi que leur partenaire amoureux (échelle en 7 points) (1H et 1/2 après) Présentation aléatoire sur ordinateur des 90 traits (2 fois): Réponse sur clavier « S: Moi » ou « L: pas Moi » (répondre rapidement) Calcul d’un indice cognitif de recouvrement soi autrui (1- faire peu d’erreurs et répondre très vite « moi » ou « pas moi » sur les traits que les sujets avaient attribués à la fois à soi et à l’autre. 2- faire beaucoup d’erreurs et répondre lentement « moi » ou « pas moi » sur les traits que les sujets n’avaient pas attribués à la fois à soi et à l’autre) Echelle IOS, degré de complicité et de proximité (closeness) de l’autre avec soi, mesure de familiarité (fréquence des contacts), durée de la relation 22 Résultats: le recouvrement cognitif entre soi - autrui et les autres mesures d’inclusion et de proximité du soi: corrélations entre les variables Indice cognitif de recouvrement de soi (score élevé: recouvrement cognitif fort) Echelle IOS Echelle IOS Relation amoureuse Sentiment de closeness (proche) Durée de la relation Familiarité (fréquence des contacts) Corrélé Non Corrélé 23 Procédure- Etude de Smith et al., (1999) Auto évaluation sur une liste de 90 traits ainsi que leur partenaire amoureux et évaluation du même groupe linguistique que soi (échelle en 7 points) Auto assignation pour soi (moi, pas moi), pour l’amoureux(e) (elle, pas elle ou lui, pas lui, le même groupe linguistique (oui, non) des mêmes traits sur ordinateur Calcul du temps de réaction Traits soi et autrui partagés (oui aux deux, ou non aux deux) Réponses rapides Traits soi et autrui non partagés (oui pour l’un et non pour l’autre) Réponses lentes 24 Résultats: l’inclusion de l’autre en soi - l’in group et l’amoureux (se) Les représentations mentales du soi recouvrent les représentations de l’autre Je réponds plus vite quand les traits sont les mêmes pour soi et pour l’autre (oui aux deux, non aux deux) que quand ils ne sont pas partagés par l’un et par l’autre (oui à l’un et non à l’autre) 25 3.2. Effet du soi sur les relations avec les proches La façon dont on se voit et dont on comprend ses motivations affecte notre relation aux autres : L’estime de soi positive est importante (bénéfique) pour la vie de couple, pour les relations interpersonnelles, cela n’est plus le cas quand les sujets commencent à vivre des événements menaçants : • Par exemple le sujet à forte estime de soi se focalisera sur le problème et oubliera son partenaire (Schutz, 1998): ruptures? • Par exemple un collégien à forte estime de soi qui a blessé ou rendu malheureux un de ses camarades cherchera à justifier son comportement négatif (but: protection) alors qu’il se focalisera sur ce que lui apporte et sur les conséquences de son bon geste (but: être admiré pour ses compétences). • A l’inverse le collégien à faible estime de soi admettra qu’il a mal fait dans le premier cas et cherchera à s’excuser (but: protection) alors qu’il se décrira comme altruiste et bienveillant dans le second cas (but: être admiré pour ses qualités humaines) (Schutz, 1998). Etudes de Heatherton et Vohs, (2000) et de Vohs et Heatherton, (2001) 26 Les travaux de Heatherton et Vohs (2000) et de Vohs et Heatherton (2001): « Si cela va mal pour moi et si je ne fais pas attention aux autres, ils me le feront payer cher… » Objectifs: Forte estime de soi: je suis bien vu, aimé, apprécié. Conséquences: je néglige d’entretenir mes relations à l’autre quand cela est parfois nécessaire 1- Le fait de subir une menace du soi contribue à l’adoption de comportements de protection. 2- Les conséquences sociales des protections de soi ne sont pas toujours mesurées de la même façon par les sujets à faible et à forte estime de soi 3- Les sujets à faible estime de soi veillent à ne pas altérer leur relation à l’autre quand ils se protègent, alors que les sujets à forte estime de soi négligent les risques qu’ils encourent d’être rejetés par autrui Faible estime de soi: je peux être rejeté Conséquences: je fais attention à ne pas me faire d’ennemis 27 Procédure- Etude de Heatherton et Vohs, 2000 Echelle d’estime de soi Cible à part réalise Epreuve dure indice de réussite académique, insoluble: échec Epreuve moyenne, voir sa validité, soluble, pas de feed-back Deux personnes ne se connaissant pas Conversation avec l’autre partenaire 1/4 d’heure Evaluateur: Evaluation respective - traits de personnalité - appréciation -Débriefing Echelles d’estime de soi état et d’humeur 28 Résultats: Comment l’évaluateur perçoit la cible (appréciation et comportements d’opposition): comment se faire mal aimer Les comportements d’opposition des sujets à forte estime de soi affectent fortement le contenu de la conversation: ils se font mal aimer 29 Vohs et Heatherton (2001): 4 études pour expliquer pourquoi « Après mon échec, on me le fait payer cher » Hypothèses Les sujets à forte estime de soi se focalisent sur les aspects positifs d’eux-mêmes et font preuve d’indépendance alors que les sujets à faible estime de soi s’investissent dans la relation à l’autre et développent une relation d’interdépendance. Les sujets à forte estime de soi ne feront pas attention aux mêmes informations sur les autres (leurs aptitudes) que les sujets à faible estime de soi (leurs compétences sociales) 30 Procédure- étude 1 de Vohs et Heatherton (2001): Qu’est ce que je veux savoir : mieux comprendre mes compétences ou ma relation à l’autre? Epreuve dure indice de réussite académique, insoluble: échec Echelle d’estime de soi Epreuve moyenne, voir sa validité, soluble, pas de feed-back Opportunité offerte de mieux se connaître quant à : -ses compétences -ses relations aux autres -divers Echelles d’estime de soi état et d’humeur 31 Résultats: Préférences pour ses compétences personnelles versus sa relation à l’autre 32 Procédure - étude 2 de Vohs et Heatherton (2001) Echelle d’estime de soi Sujet naïf: Epreuve dure indice de réussite académique, insoluble: échec Deux personnes -Un compère -Sujet naïf Sujet naïf: Epreuve moyenne, voir sa validité, soluble, pas de feed-back Echelles d’estime de soi état et d’humeur et échelle d’indépendance du soi Conversation avec le compère 1/4 d’heure Compère Compère donne réponses consistantes préparées Tâche de rappel des réponses du compère par le sujet naïf 33 Résultats : Le sujet à forte estime de soi, après un échec: valorise l’indépendance de soi, et se rappelle des motivations à l’accomplissement de l’autre (ce qu’il sait faire, ce dont il est fier) 34 Procédure - étude 3 : Et on n’aime pas quand il se montre indépendant, on le trouve arrogant et pas à notre écoute… Echelle d’estime de soi Deux personnes ne se connaissant pas Qu’est ce qui te rend différent des amis et de la famille Cible à part « priming » Qu’as tu de commun avec tes amis ta famille Evaluateur Penser à son trajet de la maison à la salle Conversation avec l’autre partenaire 1/4 d’heure Evaluation respective - traits de personnalité - appréciation -Débriefing Mesure de l’indépendance/in terdépendance 35 Résultats : Le sujet qui fait preuve d’indépendance de soi (priming) est moins bien apprécié et on a le sentiment qu’il est plus agressif, plus arrogant, moins amical qu’un sujet qui fait preuve d’interdépendance de soi. Résultats observés quelle que soit l’estime de soi des sujets 36 Procédure - étude 4 : Synthèse des études Echelle d’estime de soi Cible à part réalise Deux personnes ne se connaissant pas Evaluation respective - traits de personnalité - appréciation -Débriefing Evaluateur: Epreuve dure indice de réussite académique, insoluble: échec Epreuve moyenne, voir sa validité, soluble, pas de feed-back Conversation avec l’autre partenaire 1/4 d’heure Echelles d’estime de soi état et d’humeur Et Mesure de l’indépendance interdépendance 37 Synthèse des résultats Estime de soi forte et échec Concept de soi d’indépendan ce activé Interaction avec partenaire Cible jugée peu agréable et arrogante Estime de soi faible et échec Concept de soi d’interdépendance activé Interaction avec partenaire Cible jugée agréable à vivre et peu arrogante 38 En définitive, implications pour les relations interpersonnelles L’orientation relationnelle est un vecteur de renforcement des liens entre les personnes La façon dont ces aspects du soi relationnel sont activés dans le contexte de la relation va affecter l’issue de la relation entre les protagonistes Des armes (estime de soi forte) peuvent devenir des faiblesses lorsque, après une menace du soi (échec), nous interagissons avec autrui et qu’il peut être un soutien social (nous négligeons l’aide qu’il peut nous apporter) 39 3.3. Les structures cognitives relationnelles reliées au soi Comment les représentations que l’on se fait de notre partenaire sont elles organisées? En compartiments ? Les aspects positifs et les aspects négatifs qui le caractérisent sont ils réunis de façon mixte? Ou sont-il séparés en compartiments : aspects positifs vs. aspects négatifs Etudes de Showers et Kevlyn (1996): Lors d’une première rencontre, la relation à l’autre est de bonne qualité quand les aspects négatifs de ce dernier sont compartimentés à la périphérie de la représentation que l’on se fait d’elle Après une relation durable, la relation à l’autre est de bonne qualité quand les aspects positifs et négatifs sont réunis de façon mixte • Les aspects négatifs du soi sont contrebalancés par les aspects positifs qui leur sont associés Validation de Murray et Holmes (1999) 40 Les travaux de Murray et Holmes (1999): Ses grosses bêtises sont petites si l’on regarde tout ce qu’il y a de bien en lui (elle)… ou : « Oui.. Mais je résiste, il (elle) est bien » Objectifs: 1-vérifier comment la structure des représentations de l’autre (et pas seulement le contenu positif ou négatif) permet de rendre compte de la façon dont les relations interpersonnelles se passent (satisfaction, bien être et stabilité de la relation) 2- Vérifier qu’une structure intégrative de l’autre dans soi (aspects positifs et négatifs mixés plutôt que séparés) est nécessaire pour une vie de couple de qualité (durable, satisfaisante) Cela permettrait de rehausser les aspects positifs de l’autre et de minimiser ses aspects négatifs du fait de leur association en un même réseau 3- La compartimentation de l’autre en + et en - rehausse le risque de ne penser qu’aux aspects les moins agréables de ce dernier (les aspects négatifs ont plus de poids que les aspects positifs : 1 pour 5) 41 Méthode- Murray et Holmes 1999 145 personnes: 15 mois de vie de couple en moyenne (âge moyen : 19.5 ans) Première session : mesure du bien être relationnel (satisfaction: bonheur, confiance: on s’aime, réciprocité, ambivalence: expérience et incertitudes et sentiments liés aux conflits, fréquence des conflits ouverts), illusions positives (perception du partenaire: traits interpersonnels, optimisme: événements positifs et négatifs futurs de la vie de couple, efficacité: créer et maintenir relation satisfaisante) 1 semaine après : Mesure de la structure des représentations Décrire sa vie relationnelle (rencontre, intimité, émotionnelle aspects + et -): analyse de contenu Décrire ses fautes les plus grandes et celles de son partenaire (sentiments, effet sur relation. • Présentation d’une liste de 21 vertus et 18 défauts: choisir et trier les items descriptifs du partenaire en groupes de qualités descriptifs, évaluer les aspects +, - des éléments retenus, leur importance chez le partenaire • • Calcul Indice de pensée intégrative: indiquer si les caractéristiques (+ ou -) du partenaire puis les siennes sont liées au conflit, et ont eu du poids sur leur relation Calcul indice de compartimentation : tendance à placer les vertus et défauts en groupes séparés Calcul indice d’intégration: placer des vertus et défauts dans des catégories communes 12 mois plus tard: mesure de la persistance de la vie du couple 42 Résultats: Les structures narratives et le bien être dans le couple: contre balancement oui…. mais Je pense qu’il n’y a pas de doute à avoir sur le fait qu’il m’aime, car il fait tout pour me Bien sûr il… mais Il me contredit sur tout, c’est infernal, frustrant Il est vraiment impatient quand il s’y met rendre heureuse, par exemple… Corrélations importantes avec le sentiment de bien être, les illusions positives, la stabilité du couple Mais cela nous permet aussi d’éviter de tomber dans l’escalade dans le conflit Mais c’est parfois pour mon bien qu’il le dit Mais il fait des efforts et bon c’est pas trop grave -diminuer les défauts -augmenter les vertus -trouver des vertus dans les défauts 43 Résultats: Les structures narratives et le bien être dans le couple: contre balancement oui…. mais Il manque de profondeur pour que je m’ouvre à lui… Bien sûr il… mais Il me fait rire, il est marrant Il est patient Corrélations négatives avec le sentiment de bien être, les illusions positives, la stabilité du couple Mais ce n’est pas assez pour que notre relation devienne vraiment sérieuse Mais c’est une vrai chiffe molle, çà va pas faire - augmenter les défauts - diminuer les vertus - trouver des défauts dans les vertus 44 Résultats: Les indices de compartimentation et de pensée intégrative Description des défauts Les doutes ont un poids accru car dissociés des points positifs Les doutes sont accrus Points positifs et vertus associées aux défauts sentiment de bien être, les illusions positives, la stabilité du couple Description des défauts Les doutes sont mitigés car associés à des points positifs Les espérances sont renforcées Points positifs et vertus peu associées aux défauts Faible sentiment de bien être, les illusions positives, la stabilité du couple sont remises en question 45 Pour aller plus loin Les personnes qui ont une tolérance faible à l’incertitude seront plus à même d’organiser leur représentation de l’autre sous des séquences compartimentées et simplifiées (blanc/noir) Le fait d’avoir une conception de l’autre complexe et ambivalente (mélange d’impressions positives et négatives) renforce le sentiment que les ressources positives de ce dernier vont compenser ses défauts 46 3.4. La révélation de soi à l’autre (self-disclosure) et la séparation entre soi et l’autre La révélation de soi à l’autre a des conséquences positives On aime davantage et on est davantage aimé par ceux à qui on a parlé de soi Permet d’améliorer la qualité relationnelle, la collaboration Permet de renforcer le sentiment de connexion à l’autre ou sa proximité (l’intimité), Augmente le sentiment d’inclusion de l’autre en soi (ISO) La révélation de soi à l’autre (Reis & Shaver, 1988) c’est: Une révélation de soi émotionnelle (« j’ai pensé, ressenti etc.) et pas seulement factuelle (« il m’est arrivé ») Possible quand l’autre est perçu comme un soutien et qu’il montre sa compréhension et porte attention au soi Possible quand l’autre est apprécié Possible quand il y a réciprocité dans l’échange 47 Fréquence, Diversité et importance des contacts et interactions La probabilité qu’il y ait self-disclosure dépend De la fréquence et de la diversité des interactions entre les personnes Des sentiments de proximité éprouvés envers autrui La proximité de l’autre (l’intimité) se fait en fonction de l’importance que le sujet accorde à la relation qu’il entretient avec l’autre Cependant un niveau trop élevé de connexion renforce le risque de sentiment de perte de contrôle personnel vis-à-vis de l’autre Sentiment d’être surveillé, contrôlé (possessivité) Il y aurait un niveau optimal de connexion à l’autre au delà duquel le sujet recherchera une différenciation (indépendance) • Par exemple, dans les familles trop possessives où les membre sont « emmêlés » dans le nœud familial et ont le sentiment de perdre leur identité 48 4-Illustration vidéo Thème; discrimination sociale en fonction des appartenances groupales (à venir dans la foulée de la partie 5) 49 Un exemple de discrimination sociale en lien avec les appartenances sociales : l’œil dans la tourmente 50 5. Soi et Autrui : les aspects collectifs du soi et l’identité sociale Les groupes humains sont le cœur de la vie sociale (famille, classes, groupes de pairs, équipes et partenaires, organisations, comités) et des prises de décisions individuelles et collectives Nous appartenons à des groupes professionnels et nous identifions à des groupes de genre (sexe), ethnique, politique et nationaux Ces groupes varient en taille, homogénéité, fonction, cohésion, Ces groupes d’appartenance influencent profondément la façon dont les autres nous voient et la façon dont on se voit (attitudes, comportements, valeurs, croyances envers soi et envers les autres) AUTREMENT DIT Le sens de soi dérive de nos appartenances sociales Notre individualité est le produit de nos différentes appartenances sociales CELA NOUS PERMET DE NOUS CONSTRUIRE UNE IDENTITÉ SOCIALE 51 5.1. Soi et identité Sociale (et Théorie de l’identité Sociale -TIS- de Tajfel: Tajfel et Turner, 1979) Définition de l’identité sociale Connaissances que les individus ont d’eux-mêmes (concept de soi) au regard de leurs appartenances sociales Des liens émotionnels et des valeurs les relient à un ou des groupes dont ils reconnaissent leur appartenance La théorie de l’identité sociale de Tajfel Théorie du soi du point de vue de sa nature collective et sociale Théorie qui permet de savoir comment et pourquoi il importe aux individus de s’identifier à des groupes sociaux et de tisser des liens interpersonnels au sein d’un même groupe Permet de rendre compte des comportements et conduites de discriminations à l’égard d’autres groupes sociaux 52 Soi et identité Sociale (suite) La théorie de l’identité Sociale permet de compléter la définition que l’on peut faire d’un individu, et que ce dernier fait de lui même, tant du point de vue des aspects qui lui sont propres (identité personnelle) et de ceux qui relèvent de ses appartenances sociales (identité sociale) Les aspects personnels de l’individu relèvent des composantes du soi qui vont le distinguer d’autrui et vont le conduire à engager des relations spécifiques avec d’autres personnes indépendamment de ses appartenances sociales (de soi et des autres) Les aspects collectifs du soi, reliés aux appartenances sociales, mobilisent les aspects du soi en lien avec ses appartenances sociales Ces appartenances sociales confèrent au soi une identité et des caractéristiques qui leur sont communes et qui le distingueront d’autres personnes qui ne font pas partie des mêmes groupes sociaux Les aspects personnels et collectifs du soi participent conjointement à la définition du soi 53 Principes de base de la TIS Nous avons besoin d’une identité personnelle et sociale positives L’estime de soi et la (re)valorisation de soi se font également au travers des appartenances sociales Les affiliations sociales positives sont nécessaires pour se forger une identité positive de soi La valorisation des groupes sociaux d’appartenance et la dévalorisation (discrimination etc.) des autres groupes sociaux permettent aux sujets de se construire une identité positive de soi 54 Trois Principes: catégorisation sociale, identification sociale, contexte social Catégorisation sociale Attribution de traits liées à sa catégorie sociale d’appartenance, traits communs à soi et aux autres membres du groupe Différenciation sociale vis-à-vis des personnes qui appartiennent à des groupes différents Attachement émotionnel, implication et défense du groupe et membres du groupe, comportements progroupe, valorisation Identification sociale Dévalorisation du hors groupe, discrimination, usage de préjugés, déligitimation, infrahumanisation du hors groupe 55 Contexte social Contexte social des relations intra et intergroupes Détermine la promotion de soi et sa défense personnelle au dépens du groupe Quand il est peu probable que les choses vont s’améliorer pour le groupe d’appartenance, ou que les différences entre les groupes sont légitimes (hiérarchie dans une organisation et peu de promotions de corps) Croyances subjectives sur les relations entretenues entre les groupes Stratégies individuelles pour sa mobilité personnelle: risque de marginalisation si échec, exclusion de l’intra et du hors groupe Mobilité sociale Amélioration de son sort personnel dans la société, changement de groupe social d’appartenance, promotion personnelle, désolidarisation Une forme extrême de désir de changement social est la révolte, la confrontation directe, la lutte armée Quand les différences sont perçues comme illégitimes, injustes, Détermine la promotion et la défense du groupe et de l’identité sociale, le sacrifice de soi pour le groupe Changement social Amélioration du sort du groupe dans la société, promotion sociale 56 Un exemple d’effet des appartenances sociales: l’infrahumanisation de l’autre; Leyens et al (voir Mazas et Licata, 2005) L’ethnocentrisme est le propre du fonctionnement des groupes sociaux: exemple ; on tente d’expliquer la différence de l’autre plutôt que la sienne, les out-group paraissent homogènes et le sien composé d’individualités, infériorisation du hors groupe (du dominé) Les effets de l’ethnocentrisme Le nom d’être humain était réservé aux intragroupes et le qualificatif « animaux » s’appliquait aux groupes étranges et inconnus (la controverse de Vallalolid et les indiens du nouveau monde, les esclaves noirs sont ils humains?, les femmes ont-elles une pensée? etc.) La déshumanisation est une forme extrême de déni de l’autre (membre du hors groupe), Par exemple les nazis à l’égard des victimes des camps de concentration (Primo Levi, « Si c’est un homme ».) Mais existe-t-il des racines moins extrêmes que la déshumanisation, qui pourraient l’alimenter? La discrimination inconsciente des membres des autres groupes comme moins humains que les membres de son groupe: l’infra humanisation 57 L’infra humanisation : Les « autres » ont-ils des sentiments (humanité) ou sont-ils des « barbares » (animalité)? On attribuerait à chaque groupe une « essence » qui lui serait spécifique Cette « essence » contribuerait à la différenciation sociale et à la création de groupes « supérieurs » et de groupes « inférieurs », à la discrimination sociale La référence aux différences biologiques, culturelles et linguistiques, est une forme d’essentialisme Une autre forme d’essentialisme serait de dire que l’autre éprouve ou non des « sentiments » qui lui son spécifiques ELABORATION DU MATERIEL Population: français, anglais, espagnols hollandais Tâche: sélectionner des termes émotionnels (selon qu’ils sont spécifiquement humains ou partagés par l’homme et l’animal) Les termes (affects et sentiments) jugés spécifiquement humains sont évalués comme plus invisibles que les émotions (affects partagés avec les animaux), causés de manière interne (produit par le sujet), de durée plus longue que les émotions, de moindre intensité et davantage reliés à la morale et à la cognition que les émotions dites associées à la condition d’animal On ferait donc une distinction entre émotions primaires (partagées avec l’animal) et émotions secondaires (propres à l’homme) Ces distinctions entre émotions primaires et secondaires pourraient être utilisées pour 58 discriminer l’autre et lui conférer ou non un degré d’humanité Exemple de distinctions naïves établies par les sujets entre des émotions spécifiques à l’homme et d’autres communes à l’homme et à l’animal Emotions primaires Partagées avec les animaux Joie Plaisir Attraction Colère Dégoût Peur Surprise Douleurs --- Emotions de bases, jugées non spécifiques à l’homme Constructions sociales destinées à définir les états induits par les interactions humaines Emotions secondaires (sentiments) Bonheur Compassion Sérénité Amour Honte Culpabilité Amertume Mépris… 59 Procédure - étude 1 sur l’infra humanisation Leyens et al. (2001) Deux populations étudiantes espagnoles Etudiants de la métropole dont 90 catalans (Barcelone) et 99 castillans (Madrid) Choisir les mots nécessaires pour définir une personne de l’intra groupe ou du hors groupe 72 Etudiants des îles canaries Lisent une liste de 8 émotions : 4 primaires et 4 secondaires positives Lisent une liste de 8 traits : compétence et désirabilité (items de remplissage) 60 Résultats : Mon groupe a plus d’émotions secondaires et moins d’émotions primaires que le hors groupe 61 Résultats étude 2 : Même si mon groupe a autant d’émotions primaires (positives et négatives) que le hors groupe, il a en tout cas davantage d’émotions secondaires (positives et négatives) que lui 62 Oui, il a exprimé des sentiments, mais ce n’est pas de son fait, (Gaunt, Leyens et Sindic, 2004, dans Revue Internationale de Psychologie sociale, tome 17, n°1 page 5) On aurait du mal à reconnaître qu’un membre d’un hors groupe a des sentiments (émotions secondaires) On est prêt à tenir compte de certaines informations (que l’on ignore d’habitude) pour nier qu’autrui (d’un hors groupe) a des sentiments Ce problème ne se poserait pas quand il s’agit d’émotion primaires Autrement dit, si un membre du hors groupe exprime des émotions secondaires, je vais utiliser l’information à disposition pour minimiser la réalité de cette émotion, alors même que je n’ai pas pour habitude d’utiliser cette information pour faire de tels jugements à propos d’autrui 63 Procédure - Comment je dénie les sentiments de l’autre Gaunt, Leyens et Sindic, 2004 Sujets lisent un manuscrit, ils sont sensés se former une impression de la personne Écrit par un membre de l’intra groupe (belge) Plaisir éprouvé Tâche des participants: -Estimer si l’écrivain a ressenti ces émotions, -évaluer si contenu positif ou négatif, bien ou mal écrit, La personne qui était sensée avoir écrit le manuscrit avait pour consigne d’exprimer des émotions fortes, intenses (condition non choix) Ecrit par un membre du hors groupe (Turque) Exprime des émotions secondaires Ou Exprime des émotions primaires La personne qui était sensée avoir écrit le manuscrit était libre d’exprimer des émotions fortes, intenses ou non (condition choix) Douceur, fragilité ressentie 64 Résultats étude : Le hors groupe exprime des émotions secondaires, mais c’est parce qu’on le lui a demandé (condition non choix), il les a pas vraiment ressenties Niveau de reconnaissance des émotions exprimées par l’écrivain quand il avait pour consigne d’exprimer des émotions d’intensité forte (condition non choix) Niveau de reconnaissance des émotions exprimées par l’écrivain quand il a le choix d’exprimer des émotions d’intensité forte ou non (condition choix) 65 Conclusion sur l’étude de Gaunt, Leyens et Sindic, 2004 Les sujets ont utilisé l’information sur la situation (condition non choix) pour minimiser la réalité des émotions secondaires ressenties par un membre du hors groupe par rapport à un membre de l’intra groupe Si la situation offre aux sujets la possibilité de nier l’existence de sentiments chez l’autre: ils le font. Dans le cas contraire, ils ne le font pas Cela a pour implication que l’infra humanisation du hors groupe peut survenir dès lors que le contexte social offre aux sujets l’opportunité de le faire 66 Les réactions face à l’expression d’émotions secondaires du in group: Le comportement pro-social Les sujets du hors groupe (vs in group) qui expriment des émotions secondaires provoqueront des réactions négatives (positives) chez les sujets Procédure L’émetteur exprime des émotions secondaires Sujets reçoivent un mail: Demande d’aide scientifique. Le destinataire du message n’est pas le bon Les sujets retournentils le message en indiquant l’erreur d’adresse ? Comment écrivent-ils la réponse ? : Tu, Vous L’émetteur exprime des émotions primaires 67 Résultats étude : L’expression d’émotions Secondaires chez un tiers (du in group) rend plus poli et plus serviable qu’un Message exprimant des émotions primaires Message émotions secondaires/ primaires Davantage de messages retournés qui indiquent l’erreur d’adresse Messages exprimés avec un style plus familier, plus amical 68 Les réactions face à l’expression d’émotions secondaires/primaires du in group/out group : Le comportement pro-social Chercheurs reçoivent un mail: Demande d’aide scientifique. Le destinataire du message n’est pas le bon L’émetteur du message fait partie d’une société de recherche privée (out group) L’émetteur du message fait partie d’une université (in group) Il exprime des émotions secondaires Les universitaires retournent-ils le message en indiquant l’erreur d’adresse ? Comment écriventils la réponse ? : Tu, Vous Il exprime des émotions primaires 69 Résultats : La solidarité envers le chercheur dépend de son appartenance et de sa façon d’exprimer ses émotions Le moins de solidarité avec un chercheur privé s’il exprime des émotions secondaires 70 Les critères nécessaires pour l’infra humanisation L’identification à l’intra groupe et le sens pour soi de l’appartenance sociale L’identification L’infra humanisation devrait être moins importante dans le cas où les sujets s’identifient peu à leur groupe Procédure: Des étudiants Italiens doivent Remplir une échelle d’identification à la nationalité Italienne Evaluer des Allemands (hors groupe) et des Italiens (Intra groupe): Attribution d’émotions secondaires et primaires 71 Résultats : Mon groupe a plus d’émotions secondaires que le hors groupe quand je m’identifie fortement à mon groupe 72 L’infra humanisation et l’appartenance à un groupe qui a du sens pour son identité L’infra humanisation devrait être moins importante dans le cas où les sujets ne dotent pas de sens à leur appartenance a un groupe Procédure Manipulation de la nature de l’appartenance au groupe Répartition aléatoire des sujets en deux groupes Répartition des sujets en deux groupes en fonction de leur souhait d’une carrière professionnelle où ils travailleront avec des adultes ou avec des enfants Répartition des sujets en deux groupes en fonction de leurs préférences pour une couleur Attribution d’émotions primaires et secondaires Penser et écrire ce qui est unique dans son groupe Penser et écrire les effets du gaspillage sur l’environnement 73 L’infra humanisation est présente seulement dans le cas d’une appartenance signifiante pour son identité (goûts et carrière professionnelle 74 L’infra humanisation (forme mineure de discrimination) permet la distanciation de l’autre L’infra humanisation permet de faire une distinction entre deux classes de personnes, Une qui nous est proche (in group) et pour laquelle on reconnaît l’humanité Une qui nous est éloignée (out group) et pour laquelle on accorde une humanité moindre Cela voudrait dire que l’on se considère comme des modèles d’humanité et que plus la distance qui nous sépare de l’autre est grande moins nous lui accordons les propriétés constitutives de son humanité (sentiments) Fonctionnalité de l’infra humanisation Les sujets peuvent relativiser dans le temps la douleur de l’autre En minimisant les sentiments de l’autre (hors groupe) on se protège des effets sur soi de l’empathie (distanciation de la souffrance de l’autre) Cette infra humanisation n’est pas forcément volontaire 75 ou consciente mais plutôt non consciente