Soi et les Autres

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Séances 6 à 10
Jean-François Verlhiac
IPSSA:
Initiation à la
Psychologie Sociale : Soi
et les Autres
Retrouvez le cours sur ma page libre des enseignants
chercheurs de l’université ou :
http://www.u-paris10.fr/80110874/0/fiche___pagelibre/
1
Références bibliographiques
minimales

Sanchez-Mazas, M., & Licata, L. (2005). L’autre:
Regards Psychosociaux. Collection Vies Sociales.
Grenoble: PUG.

Martinot, D. (2004). Connaître le soi de l’élève et ses
stratégies de protection face à l’échec. In M.C. Toczek
et D. Martinot, (eds.), Le défi éducatif: des situations
pour apprendre. Paris: Armand-Colin.

Verlhiac, J.-F. (2005). Le soi et la comparaison sociale.
In T. Meyer et co. (ed.), Psychologie Sociale. (chapitre
4: pp. 119-154). Paris : Hachette.
2
Plan - 12 séances 24 heures

1- Les notions du soi



2. Illustration : Soi et échec scolaire
3. Soi et Autrui : les aspects interpersonnels






3.1. Effets des relations entre proches sur le soi (l’infidélité, divorce,
confirmation comportementale)
3.2. Effets du soi sur les relations entre proches
3.3. Les structures cognitives relationnelles reliées au soi
3.4. La révélation de soi à l’autre (self-disclosure) et la séparation entre soi
et l’autre
4- Une illustration vidéo: soi, culture et identité
5. Soi et Autrui : les aspects collectifs du soi et l’identité sociale



2.1. Estime de soi, 2.2. Concept de soi et Schéma de soi
5.1. Soi et identité sociale
5.2. Soi et culture
6. Illustration : Le cas de l’obésité
3
3.

Soi et Autrui : les aspects
interpersonnels
4
Close-relationships: Soi et les relations entre proches

Je ne vais pas aborder la littérature sur le développement du lien entre
l’enfant et ses parents ou ses pairs, mais plutôt les processus qui relient le
soi aux autres

Les relations interpersonnelles ou entre soi et des proches (closerelationships) concerne les interactions qui incluent des liens étroits et
forts entre les individus et leurs rapports d’interdépendance (relations
romantiques, maritales, entre amis, parents/enfants etc.)

Ces interactions dyadiques sont étudiées dans leur façon de participer à la
construction de sens dans la relation et à la façon dont l’intersubjectivité
(ce que chacun pense, interprète dans sa relation à l’autre) participe à la
formation de son identité et à la construction du sens dans la relation
interpersonnelle
Nous aborderons




Effets des relations entre proches sur le soi (l’infidélité, divorce,
confirmation comportementale)
Effets du soi sur les relations entre proches
Les structures cognitives relationnelles reliées au soi
La connexion et la séparation entre soi et l’autre
5
3.1. Effet sur le soi des relations avec des proches
Tu ne t’aimes pas … je ne t’aime plus
Tu ne m’aimes plus … je ne m’aime pas


L’estime de soi sert de mesure au sentiment que l’on a d’être rejeté
ou accepté socialement

Le fait de croire que l’on a été rejeté vs accepté forge l’estime de soi

Le fait d’avoir une estime de soi forte limite le rejet de l’autre
Etude longitudinale de Elliott (1996):

Etude sur 7 ans (de 15-23 ans à 22-30 ans) l’estime de soi augmente
parmi ceux qui se marient, pour celles qui deviennent mères (âge,
niveau d’éducation, éducation des mères contrôlé)
6
Perspectives évolutionnistes:
Shackelford (2001): Estime de soi, infidélités et le coût que l’on
accepte de payer pour une vie de couple durable




Les insatisfactions maritales, les conflits et la (l’in)fidélité dans le couple
sont reliées avec l’estime de soi des partenaires
L’importance accordée à la vie de couple est reliée à l’estime de soi et
détermine le prix que l’on accepte de payer dans les infidélités de l’autre
(l’estime de soi est corrélée négativement avec le désir de rupture en
cas d’infidélité)
Les « coups » pour l’estime de soi sont ceux qui remettent en question
les chances de succès de la reproduction (infidélité, abus physique,
remise en question de la « durabilité » d’une relation)
Selon les perspectives évolutionnistes: l’infidélité sexuelle du partenaire
est la plus coûteuse pour l’estime de soi des hommes



Temps, effort fourni pour assurer la fidélité du partenaire remet en question
sa capacité de reproducteur
Culturellement l’homme valorise la capacité reproductrice de la femme
au travers de son attrait physique
La femme valorise moins le critère physique chez son partenaire

Mais elle sera davantage affectée dans son estime de soi si son partenaire
préfère une concurrente pour son attrait physique (qu’il y ait relation sexuelle
7
ou pas avec elle)
Méthode




Participants: couples, 214 personnes, moins d’1 an de mariage 96%
sans enfants, concubins pendant 2 ans en moyenne (âge moyen
femmes = 26, hommes = 27 ans)
Questionnaires: estime de soi (globale, physique, sociale,
intellectuelle), satisfaction maritale (relationnelle, sexuelle, émotionnelle)
et sources de conflits maritaux (condescendance, jalousie, possessivité,
négligence, abus physique, infidélité sexuelle, ménage, apparence
physique -trop ou pas assez préoccupé-, humeur, sexualité, attirance
autre femme/homme, alcool, abus sexuel), évaluation de la probabilité
que l’autre demande le divorce en cas d’infidélité de sa part (flirt, baiser
passionné, RDV romantique, une nuit d’attente, un « accident », une
affaire plus sérieuse)
Deux entretiens individuels avec 1 homme et 1 femme (10 interviewer
hommes et femmes entraînés): comment s’est fait la rencontre avec le
partenaire, source d’attirance, sources de conflits
Après chaque entretien les interviewer répondent à un questionnaire sur
l’impression que donne la personne interrogée (attrait physique, estime
sociale, estime de soi et du potentiel de succès, importance accordée à
la vie de couple par la personne)
8
Résultats: Je me plains du fait qu’il(elle) a …
est corrélé avec « je suis … »
Elle m’a trompé
Corrélations
importantes
avec les
appréciations
des interviewers
Je ne lui plait
pas
physiquement
Je me sens pas beau
(soi physique)
On m’apprécie pas trop
(soi social)
Je suis pas très
intelligent (intellectuel)
Je me sens pas belle (soi
physique)
On m’apprécie pas trop
(soi social)
Je suis pas très
intelligente (intellectuel)
9
Résultats: La plainte de l’épouse/époux et son
estime de soi
Elle est jalouse, possessive,
Elle Abuse
Elle évite les rapports sexuels
Elle me trompe
Elle me soutient pas
Elle se fait pas belle
Elle allume
Il est mal luné,
Il allume
Il me trouve pas belle
Il est violent
(sexuellement)
Je me sens pas bien (soi
global)
Je suis pas bien belle
(soi physique)
On m’apprécie pas trop
(soi social)
Je me sens pas bien (soi
global)
Je suis pas bien beau
(soi physique)
On m’apprécie pas trop
(soi social)
10
Résultats: La satisfaction maritale des époux et
l’estime de soi des époux
Le couple va bien
Sexuellement c’est OK
Il/elle me soutient bien
Je me sens bien (soi
global)
Je suis bien beau/belle
(soi physique)
On m’adore (soi social)
Je suis intelligente (soi
intellect)
11
Résultats: L’estime de soi de l’époux est corrélée négativement avec son
sentiment qu’elle rompra en cas d’infidélité :
ou le coût accepté par l’épouse quand l’époux est un bon « gars »
Flirt
Baiser passionné
RDV Romantique
Une nuit…
Je me sens bien (soi
global)
Je suis bien beau (soi
physique)
On m’adore (soi social)
Je suis intelligent (soi
intellect)
…entre copains?,
pas trop de complicité émotionnelle
même si pas de relation sexuelle
pas d’accident de parcours et pas
d’affaire sérieuse
12
En définitive, implications pour les relations maritales






L’estime de soi est le baromètre de l’état relationnel du couple, est le
baromètre de ce que l’une et l’autre supposent qu’il/elle acceptera
avant de décider d’une rupture, d’un divorce
Elle constitue une piste des ratio coûts (et bénéfices) que l’on veut
bien supporter dans le maintien et la durée des relations maritales
Une réduction de l’estime de soi peut motiver des actions qui visent à
réduire le coût infligé ou qui visent à se prémunir pour le futur
L’infidélité sexuelle est la plus coûteuse du point de vue de l’homme
(« propriété » sexuelle)
La non reconnaissance de l’attrait physique de sa femme est la plus
coûteuse du point de vue de la femme (critère de sélection que
l’homme utilise préférentiellement dans ses choix, ce que ne fait pas
forcément sa partenaire)
Le lien causal n’est pas établi entre : estime de soi--baisse de l’estime
de soi--séparation
13
La confirmation comportementale
Snyder, Tanke et Berscheid, 1977
Quels sont les mécanismes au niveau comportemental?
Bof
…
OUAH
…
OUAH…
Photo Pas Attirante
Photo Attirante
Bof…
14
Drigotas : L’effet Michelangelo
« je fais ressortir la perle d’une pierre brute » et le « soi
pour deux »
Il me voit
…comme je
voudrai que
l’on me voit
OUAH…
Elle
correspond
à mon idéal
Emet Comportements
en adéquation avec le
soi
soi idéal
idéal qui
et sollicite
sollicitent
le
lecomportement
comportement
Pré-requis: vouloir se connaître, poursuivre la relation, le haut
statut doit relancer le bas statut, vouloir changer son image
15
Berk et Anderson, 2000: 240 participants:
Faire connaissance avec quelqu’un qui nous
rappelle un proche
Cible naïve
N = 60
Sujet naïf
testé
Cible naïve
N = 60
A lu le portrait
positif qui
rappelle un
proche
A lu le portrait
négatif qui
rappelle un
proche
Deux
semaines
avant a fait
un portrait
d’un proche
+/-
N = 120
A lu le
portrait positif
d’un inconnu
A lu le portrait
négatif d’un
inconnu
Mesures: Evaluation de la cible, Motivation à faire davantage connaissance,
Attribution de traits + et -, Inférence de personnalité à partir de traits liés au
profil du proche (présentés dans le portrait, pas présentés dans le portrait) et
pas liés au profil du proche
16
Berk et Anderson, 2000: 240 participants:
Faire connaissance avec quelqu’un qui nous
rappelle un proche (suite méthode)
5 juges : Evaluation de la cible,
Exprime t-elle des affects +/-
17
Résultats: Evaluation par des juges du caractère
positif du comportement de la cible à l’égard du sujet.
Résultat identique
quand le portrait
activé était celui
d’un membre de
la famille ou le
petit ami ou un
ami
Sont sûrs d’avoir vu des traits
du profil donné par
l’expérimentateur alors qu’ils
sont extraits du portrait qu’ils
ont fait il y a deux semaines
Même résultats
lorsque le sujet
testé évalue la
cible, envie de
rencontrer etc
18
En définitive, implications pour les relations
interpersonnelles

Même si la personne avec laquelle on interagit ne ressemble pas à un
proche, le fait de rendre active la représentation de ce dernier joue
sur le comportement de celui ou celle avec qui l’échange a lieu

Les connaissances que nous avons de nos proches sont rendues
accessibles et viennent combler le portrait (l’idée) que nous nous
faisons de l’autre

On tend à se convaincre des caractéristiques de l’autre et ce dernier
nous renvoie des informations qui corroborent cet état de fait
19
L’inclusion de l’autre dans le soi
« Dis moi qui est ton ami(e), je dirai qui tu es »

Les représentations cognitives de l’autre et de soi se recouvrent

On incorpore en soi les ressources matérielles et sociales des autres,
leurs perspectives et leurs identités
Echelle d’inclusion de l’autre dans soi (IOS-scale: Inclusion of
Other in Self Scale) de Aron et al. (1992)
Soi
3
2
1
Autre
Soi
Autre
Autre
6
5
Soi
Soi
4
Autre
Soi
Autre
Soi
Autre
7
Soi
Autre
20
Les travaux de Aron et collègues: L’inclusion de l’autre dans le soi
« Dis moi qui est ton ami(e), je dirai qui tu es » (suite)
Objectifs:
1-vérifier l’inclusion cognitive de soi et la comparer à l’échelle d’inclusion
de l’autre en soi (IOS-scale) et d’autres mesures de la proximité
perçue (closeness) et de la relation amoureuse (étude de Aron et
Fraley,1999)
2- l’inclusion de l’autre dans le soi n’est pas qu’un effet de familiarité
(fréquences des contacts) ou de durée (temps passé ensemble):
(étude de Aron et Fraley, 1999)
3- l’inclusion de l’autre dans soi est observée pour l’in-group (étude de
Smith, Coats et Walling, 1999)
21
Procédure- Etude 1 (Aron et Fraley, 1999)

Auto évaluation sur une liste de 90 traits ainsi que leur partenaire
amoureux (échelle en 7 points)

(1H et 1/2 après) Présentation aléatoire sur ordinateur des 90 traits (2
fois): Réponse sur clavier « S: Moi » ou « L: pas Moi » (répondre
rapidement)


Calcul d’un indice cognitif de recouvrement soi autrui (1- faire peu
d’erreurs et répondre très vite « moi » ou « pas moi » sur les traits que
les sujets avaient attribués à la fois à soi et à l’autre. 2- faire beaucoup
d’erreurs et répondre lentement « moi » ou « pas moi » sur les traits que
les sujets n’avaient pas attribués à la fois à soi et à l’autre)
Echelle IOS, degré de complicité et de proximité (closeness) de
l’autre avec soi, mesure de familiarité (fréquence des contacts), durée
de la relation
22
Résultats: le recouvrement cognitif entre soi - autrui et les
autres mesures d’inclusion et de proximité du soi:
corrélations entre les variables
Indice cognitif de recouvrement de soi
(score élevé: recouvrement cognitif fort)
Echelle
IOS
Echelle IOS
Relation
amoureuse
Sentiment de
closeness
(proche)
Durée de la
relation
Familiarité
(fréquence
des contacts)
Corrélé
Non Corrélé
23
Procédure- Etude de Smith et al., (1999)

Auto évaluation sur une liste de 90 traits ainsi que leur partenaire
amoureux et évaluation du même groupe linguistique que soi (échelle
en 7 points)

Auto assignation pour soi (moi, pas moi), pour l’amoureux(e) (elle,
pas elle ou lui, pas lui, le même groupe linguistique (oui, non) des
mêmes traits sur ordinateur
Calcul du temps de réaction
Traits soi et autrui
partagés (oui aux deux, ou
non aux deux)
Réponses rapides
Traits soi et autrui non
partagés (oui pour l’un et
non pour l’autre)
Réponses lentes
24
Résultats: l’inclusion de l’autre en soi - l’in group et
l’amoureux (se)
Les représentations
mentales du soi
recouvrent les
représentations de l’autre
Je réponds plus vite quand les traits
sont les mêmes pour
soi et pour l’autre (oui aux deux, non
aux deux) que quand ils
ne sont pas partagés par l’un et
par l’autre (oui à l’un et non à l’autre)
25
3.2. Effet du soi sur les relations avec les proches

La façon dont on se voit et dont on comprend ses motivations affecte notre
relation aux autres :

L’estime de soi positive est importante (bénéfique) pour la vie de couple, pour
les relations interpersonnelles, cela n’est plus le cas quand les sujets
commencent à vivre des événements menaçants :
• Par exemple le sujet à forte estime de soi se focalisera sur le problème et oubliera
son partenaire (Schutz, 1998): ruptures?
• Par exemple un collégien à forte estime de soi qui a blessé ou rendu malheureux un
de ses camarades cherchera à justifier son comportement négatif (but:
protection) alors qu’il se focalisera sur ce que lui apporte et sur les conséquences de
son bon geste (but: être admiré pour ses compétences).
• A l’inverse le collégien à faible estime de soi admettra qu’il a mal fait dans le
premier cas et cherchera à s’excuser (but: protection) alors qu’il se décrira comme
altruiste et bienveillant dans le second cas (but: être admiré pour ses qualités
humaines) (Schutz, 1998).

Etudes de Heatherton et Vohs, (2000) et de Vohs et Heatherton, (2001)
26
Les travaux de Heatherton et Vohs (2000) et de Vohs et Heatherton (2001):
« Si cela va mal pour moi et si je ne fais pas attention aux autres, ils me le
feront payer cher… »
Objectifs:
Forte estime de soi: je suis bien vu, aimé,
apprécié. Conséquences: je néglige
d’entretenir mes relations à l’autre quand cela
est parfois nécessaire
1- Le fait de subir une menace du soi contribue à l’adoption de
comportements de protection.
2- Les conséquences sociales des protections de soi ne sont pas
toujours mesurées de la même façon par les sujets à faible et à forte
estime de soi
3- Les sujets à faible estime de soi veillent à ne pas altérer leur relation à
l’autre quand ils se protègent, alors que les sujets à forte estime de
soi négligent les risques qu’ils encourent d’être rejetés par autrui
Faible estime de soi: je peux être rejeté
Conséquences: je fais attention à ne pas
me faire d’ennemis
27
Procédure- Etude de Heatherton et Vohs, 2000
Echelle
d’estime de soi
Cible à part
réalise
Epreuve dure indice de
réussite académique,
insoluble: échec
Epreuve moyenne, voir
sa validité, soluble, pas
de feed-back
Deux
personnes ne
se connaissant
pas
Conversation
avec l’autre
partenaire 1/4
d’heure
Evaluateur:
Evaluation
respective
- traits de
personnalité
- appréciation
-Débriefing
Echelles
d’estime de soi
état et d’humeur
28
Résultats: Comment l’évaluateur perçoit la cible (appréciation
et comportements d’opposition): comment se faire mal aimer
Les comportements
d’opposition des sujets à
forte estime de soi
affectent fortement le
contenu de la
conversation: ils se font
mal aimer
29
Vohs et Heatherton (2001):
4 études pour expliquer pourquoi « Après mon échec, on me le fait payer
cher »
Hypothèses
Les sujets à forte estime de soi se focalisent sur les aspects positifs
d’eux-mêmes et font preuve d’indépendance alors que les sujets à
faible estime de soi s’investissent dans la relation à l’autre et
développent une relation d’interdépendance.
Les sujets à forte estime de soi ne feront pas attention aux mêmes
informations sur les autres (leurs aptitudes) que les sujets à faible
estime de soi (leurs compétences sociales)
30
Procédure- étude 1 de Vohs et Heatherton (2001): Qu’est ce que je veux
savoir : mieux comprendre mes compétences ou ma relation à l’autre?
Epreuve dure indice de
réussite académique,
insoluble: échec
Echelle
d’estime de soi
Epreuve moyenne, voir
sa validité, soluble, pas
de feed-back
Opportunité offerte de mieux
se connaître quant à :
-ses compétences
-ses relations aux autres
-divers
Echelles
d’estime de soi
état et d’humeur
31
Résultats: Préférences pour ses compétences
personnelles versus sa relation à l’autre
32
Procédure - étude 2 de Vohs et Heatherton (2001)
Echelle
d’estime de soi
Sujet naïf:
Epreuve dure indice de
réussite académique,
insoluble: échec
Deux
personnes
-Un compère
-Sujet naïf
Sujet naïf:
Epreuve moyenne, voir
sa validité, soluble, pas
de feed-back
Echelles
d’estime de soi
état et d’humeur
et échelle
d’indépendance
du soi
Conversation
avec le compère
1/4 d’heure
Compère
Compère donne
réponses
consistantes
préparées
Tâche de rappel
des réponses du
compère par le
sujet naïf
33
Résultats : Le sujet à forte estime de soi, après un échec: valorise
l’indépendance de soi, et se rappelle des motivations à l’accomplissement de
l’autre (ce qu’il sait faire, ce dont il est fier)
34
Procédure - étude 3 : Et on n’aime pas quand il se montre indépendant,
on le trouve arrogant et pas à notre écoute…
Echelle
d’estime de soi
Deux
personnes ne
se connaissant
pas
Qu’est ce qui te rend
différent des amis et de
la famille
Cible à part
« priming »
Qu’as tu de commun
avec tes amis ta famille
Evaluateur
Penser à son trajet
de la maison à la
salle
Conversation
avec l’autre
partenaire
1/4 d’heure
Evaluation
respective
- traits de
personnalité
- appréciation
-Débriefing
Mesure de
l’indépendance/in
terdépendance
35
Résultats : Le sujet qui fait preuve d’indépendance de soi (priming) est moins
bien apprécié et on a le sentiment qu’il est plus agressif, plus arrogant, moins
amical qu’un sujet qui fait preuve d’interdépendance de soi.
Résultats
observés quelle
que soit
l’estime de soi
des sujets
36
Procédure - étude 4 : Synthèse des études
Echelle
d’estime de soi
Cible à part
réalise
Deux
personnes ne
se connaissant
pas
Evaluation
respective
- traits de
personnalité
- appréciation
-Débriefing
Evaluateur:
Epreuve dure indice de
réussite académique,
insoluble: échec
Epreuve moyenne, voir
sa validité, soluble, pas
de feed-back
Conversation
avec l’autre
partenaire 1/4
d’heure
Echelles
d’estime de soi
état et d’humeur
Et Mesure de
l’indépendance
interdépendance
37
Synthèse des résultats
Estime de soi
forte et échec
Concept de
soi
d’indépendan
ce activé
Interaction
avec
partenaire
Cible jugée
peu agréable
et arrogante
Estime de soi
faible et
échec
Concept de
soi d’interdépendance
activé
Interaction
avec
partenaire
Cible jugée
agréable à vivre
et peu arrogante
38
En définitive, implications pour les relations
interpersonnelles

L’orientation relationnelle est un vecteur de renforcement des liens
entre les personnes

La façon dont ces aspects du soi relationnel sont activés dans le
contexte de la relation va affecter l’issue de la relation entre les
protagonistes

Des armes (estime de soi forte) peuvent devenir des faiblesses
lorsque, après une menace du soi (échec), nous interagissons avec
autrui et qu’il peut être un soutien social (nous négligeons l’aide qu’il
peut nous apporter)
39
3.3. Les structures cognitives relationnelles reliées au soi

Comment les représentations que l’on se fait de notre partenaire
sont elles organisées? En compartiments ?



Les aspects positifs et les aspects négatifs qui le caractérisent sont ils
réunis de façon mixte?
Ou sont-il séparés en compartiments : aspects positifs vs. aspects
négatifs
Etudes de Showers et Kevlyn (1996):


Lors d’une première rencontre, la relation à l’autre est de bonne qualité
quand les aspects négatifs de ce dernier sont compartimentés à la
périphérie de la représentation que l’on se fait d’elle
Après une relation durable, la relation à l’autre est de bonne qualité
quand les aspects positifs et négatifs sont réunis de façon mixte
• Les aspects négatifs du soi sont contrebalancés par les aspects positifs qui
leur sont associés

Validation de Murray et Holmes (1999)
40
Les travaux de Murray et Holmes (1999): Ses grosses bêtises sont
petites si l’on regarde tout ce qu’il y a de bien en lui (elle)…
ou : « Oui.. Mais je résiste, il (elle) est bien »
Objectifs:
1-vérifier comment la structure des représentations de l’autre (et pas
seulement le contenu positif ou négatif) permet de rendre compte
de la façon dont les relations interpersonnelles se passent
(satisfaction, bien être et stabilité de la relation)
2- Vérifier qu’une structure intégrative de l’autre dans soi (aspects positifs
et négatifs mixés plutôt que séparés) est nécessaire pour une vie de
couple de qualité (durable, satisfaisante)

Cela permettrait de rehausser les aspects positifs de l’autre et de
minimiser ses aspects négatifs du fait de leur association en un même
réseau
3- La compartimentation de l’autre en + et en - rehausse le risque de ne
penser qu’aux aspects les moins agréables de ce dernier (les
aspects négatifs ont plus de poids que les aspects positifs : 1 pour
5)
41
Méthode- Murray et Holmes 1999



145 personnes: 15 mois de vie de couple en moyenne (âge moyen : 19.5 ans)
Première session : mesure du bien être relationnel (satisfaction: bonheur,
confiance: on s’aime, réciprocité, ambivalence: expérience et incertitudes et
sentiments liés aux conflits, fréquence des conflits ouverts), illusions positives
(perception du partenaire: traits interpersonnels, optimisme: événements positifs
et négatifs futurs de la vie de couple, efficacité: créer et maintenir relation
satisfaisante)
1 semaine après : Mesure de la structure des représentations


Décrire sa vie relationnelle (rencontre, intimité, émotionnelle aspects + et -): analyse de
contenu
Décrire ses fautes les plus grandes et celles de son partenaire (sentiments, effet sur
relation.
•

Présentation d’une liste de 21 vertus et 18 défauts: choisir et trier les items descriptifs
du partenaire en groupes de qualités descriptifs, évaluer les aspects +, - des éléments
retenus, leur importance chez le partenaire
•
•

Calcul Indice de pensée intégrative: indiquer si les caractéristiques (+ ou -) du partenaire puis les
siennes sont liées au conflit, et ont eu du poids sur leur relation
Calcul indice de compartimentation : tendance à placer les vertus et défauts en groupes séparés
Calcul indice d’intégration: placer des vertus et défauts dans des catégories communes
12 mois plus tard: mesure de la persistance de la vie du couple
42
Résultats: Les structures narratives et le bien être
dans le couple: contre balancement oui…. mais
Je pense qu’il n’y a pas de
doute à avoir sur le fait qu’il
m’aime, car il fait tout pour me
Bien sûr il…
mais
Il me contredit sur
tout, c’est infernal,
frustrant
Il est vraiment
impatient quand
il s’y met
rendre heureuse, par exemple…
Corrélations
importantes avec le
sentiment de bien
être, les illusions
positives, la stabilité
du couple
Mais cela nous permet aussi
d’éviter de tomber dans
l’escalade dans le conflit
Mais c’est parfois pour mon
bien qu’il le dit
Mais il fait des efforts et
bon c’est pas trop grave
-diminuer les défauts
-augmenter les vertus
-trouver des vertus dans les défauts
43
Résultats: Les structures narratives et le bien être
dans le couple: contre balancement oui…. mais
Il manque de profondeur
pour que je m’ouvre à lui…
Bien sûr il…
mais
Il me fait rire, il est
marrant
Il est patient
Corrélations
négatives avec le
sentiment de bien
être, les illusions
positives, la
stabilité du couple
Mais ce n’est pas assez pour
que notre relation devienne
vraiment sérieuse
Mais c’est une vrai chiffe
molle, çà va pas faire
- augmenter les défauts
- diminuer les vertus
- trouver des défauts dans les vertus
44
Résultats: Les indices de compartimentation et de
pensée intégrative
Description
des défauts
Les doutes ont un
poids accru car
dissociés des
points positifs
Les doutes sont
accrus
Points positifs et vertus
associées aux défauts
sentiment de bien être, les illusions
positives, la stabilité du couple
Description
des défauts
Les doutes sont
mitigés car
associés à des
points positifs
Les espérances
sont renforcées
Points positifs et vertus
peu associées aux défauts
Faible sentiment de bien être, les
illusions positives, la stabilité du
couple sont remises en question
45
Pour aller plus loin

Les personnes qui ont une tolérance faible à
l’incertitude seront plus à même d’organiser leur
représentation de l’autre sous des séquences
compartimentées et simplifiées (blanc/noir)

Le fait d’avoir une conception de l’autre complexe et
ambivalente (mélange d’impressions positives et
négatives) renforce le sentiment que les ressources
positives de ce dernier vont compenser ses défauts
46
3.4. La révélation de soi à l’autre (self-disclosure) et la séparation
entre soi et l’autre

La révélation de soi à l’autre a des conséquences positives





On aime davantage et on est davantage aimé par ceux à qui on a
parlé de soi
Permet d’améliorer la qualité relationnelle, la collaboration
Permet de renforcer le sentiment de connexion à l’autre ou sa
proximité (l’intimité),
Augmente le sentiment d’inclusion de l’autre en soi (ISO)
La révélation de soi à l’autre (Reis & Shaver, 1988) c’est:




Une révélation de soi émotionnelle (« j’ai pensé, ressenti etc.) et pas
seulement factuelle (« il m’est arrivé »)
Possible quand l’autre est perçu comme un soutien et qu’il montre sa
compréhension et porte attention au soi
Possible quand l’autre est apprécié
Possible quand il y a réciprocité dans l’échange
47
Fréquence, Diversité et importance des contacts et interactions

La probabilité qu’il y ait self-disclosure dépend


De la fréquence et de la diversité des interactions entre les personnes
Des sentiments de proximité éprouvés envers autrui

La proximité de l’autre (l’intimité) se fait en fonction de l’importance
que le sujet accorde à la relation qu’il entretient avec l’autre

Cependant un niveau trop élevé de connexion renforce le risque de
sentiment de perte de contrôle personnel vis-à-vis de l’autre


Sentiment d’être surveillé, contrôlé (possessivité)
Il y aurait un niveau optimal de connexion à l’autre au delà duquel le
sujet recherchera une différenciation (indépendance)
• Par exemple, dans les familles trop possessives où les membre sont
« emmêlés » dans le nœud familial et ont le sentiment de perdre leur
identité
48
4-Illustration vidéo

Thème; discrimination sociale en fonction
des appartenances groupales (à venir
dans la foulée de la partie 5)
49
Un exemple de discrimination sociale en lien avec les
appartenances sociales : l’œil dans la tourmente
50
5. Soi et Autrui : les aspects collectifs du soi et l’identité
sociale






Les groupes humains sont le cœur de la vie sociale (famille, classes,
groupes de pairs, équipes et partenaires, organisations, comités) et des
prises de décisions individuelles et collectives
Nous appartenons à des groupes professionnels et nous identifions à des
groupes de genre (sexe), ethnique, politique et nationaux
Ces groupes varient en taille, homogénéité, fonction, cohésion,
Ces groupes d’appartenance influencent profondément la façon dont les
autres nous voient et la façon dont on se voit (attitudes, comportements,
valeurs, croyances envers soi et envers les autres)
AUTREMENT DIT
Le sens de soi dérive de nos appartenances sociales
Notre individualité est le produit de nos différentes appartenances sociales
CELA NOUS PERMET DE NOUS CONSTRUIRE UNE IDENTITÉ SOCIALE
51
5.1. Soi et identité Sociale (et Théorie de l’identité Sociale
-TIS- de Tajfel: Tajfel et Turner, 1979)

Définition de l’identité sociale



Connaissances que les individus ont d’eux-mêmes (concept de
soi) au regard de leurs appartenances sociales
Des liens émotionnels et des valeurs les relient à un ou des
groupes dont ils reconnaissent leur appartenance
La théorie de l’identité sociale de Tajfel



Théorie du soi du point de vue de sa nature collective et sociale
Théorie qui permet de savoir comment et pourquoi il importe
aux individus de s’identifier à des groupes sociaux et de tisser
des liens interpersonnels au sein d’un même groupe
Permet de rendre compte des comportements et conduites de
discriminations à l’égard d’autres groupes sociaux
52
Soi et identité Sociale (suite)

La théorie de l’identité Sociale permet de compléter la définition que l’on
peut faire d’un individu, et que ce dernier fait de lui même, tant du point de
vue des aspects qui lui sont propres (identité personnelle) et de ceux qui
relèvent de ses appartenances sociales (identité sociale)




Les aspects personnels de l’individu relèvent des composantes du soi qui vont
le distinguer d’autrui et vont le conduire à engager des relations spécifiques
avec d’autres personnes indépendamment de ses appartenances sociales (de
soi et des autres)
Les aspects collectifs du soi, reliés aux appartenances sociales, mobilisent les
aspects du soi en lien avec ses appartenances sociales
Ces appartenances sociales confèrent au soi une identité et des
caractéristiques qui leur sont communes et qui le distingueront d’autres
personnes qui ne font pas partie des mêmes groupes sociaux
Les aspects personnels et collectifs du soi participent conjointement à la
définition du soi
53
Principes de base de la TIS

Nous avons besoin d’une identité personnelle et sociale
positives

L’estime de soi et la (re)valorisation de soi se font
également au travers des appartenances sociales

Les affiliations sociales positives sont nécessaires pour
se forger une identité positive de soi

La valorisation des groupes sociaux d’appartenance et la
dévalorisation (discrimination etc.) des autres groupes
sociaux permettent aux sujets de se construire une
identité positive de soi
54
Trois Principes: catégorisation sociale,
identification sociale, contexte social
Catégorisation
sociale
Attribution de
traits liées à sa
catégorie
sociale
d’appartenance,
traits communs
à soi et aux
autres membres
du groupe
Différenciation
sociale vis-à-vis
des personnes
qui
appartiennent à
des groupes
différents
Attachement
émotionnel, implication
et défense du groupe
et membres du groupe,
comportements progroupe, valorisation
Identification
sociale
Dévalorisation du hors
groupe, discrimination,
usage de préjugés,
déligitimation, infrahumanisation du hors
groupe
55
Contexte social
Contexte social
des relations
intra et
intergroupes
Détermine la
promotion de
soi et sa défense
personnelle au
dépens du
groupe
Quand il est peu probable que
les choses vont s’améliorer
pour le groupe
d’appartenance, ou que les
différences entre les groupes
sont légitimes (hiérarchie dans
une organisation et peu de
promotions de corps)
Croyances
subjectives sur
les relations
entretenues
entre les
groupes
Stratégies individuelles pour
sa mobilité personnelle:
risque de marginalisation si
échec, exclusion de l’intra et
du hors groupe
Mobilité sociale
Amélioration de son sort
personnel dans la société,
changement de groupe social
d’appartenance, promotion
personnelle, désolidarisation
Une forme extrême de désir
de changement social est la
révolte, la confrontation
directe, la lutte armée
Quand les différences sont
perçues comme illégitimes,
injustes,
Détermine la promotion et la
défense du groupe et de
l’identité sociale, le sacrifice de
soi pour le groupe
Changement
social
Amélioration du
sort du groupe
dans la société,
promotion
sociale
56
Un exemple d’effet des appartenances sociales: l’infrahumanisation de l’autre; Leyens et al (voir Mazas et
Licata, 2005)



L’ethnocentrisme est le propre du fonctionnement des groupes sociaux:
exemple ; on tente d’expliquer la différence de l’autre plutôt que la sienne,
les out-group paraissent homogènes et le sien composé d’individualités,
infériorisation du hors groupe (du dominé)
Les effets de l’ethnocentrisme
Le nom d’être humain était réservé aux intragroupes et le qualificatif «
animaux » s’appliquait aux groupes étranges et inconnus (la controverse
de Vallalolid et les indiens du nouveau monde, les esclaves noirs sont ils
humains?, les femmes ont-elles une pensée? etc.)
La déshumanisation est une forme extrême de déni de l’autre (membre du
hors groupe),
 Par exemple les nazis à l’égard des victimes des camps de
concentration (Primo Levi, « Si c’est un homme ».)
Mais existe-t-il des racines moins extrêmes que la
déshumanisation, qui pourraient l’alimenter?

La discrimination inconsciente des membres des autres groupes comme
moins humains que les membres de son groupe: l’infra humanisation
57
L’infra humanisation : Les « autres » ont-ils des sentiments
(humanité) ou sont-ils des « barbares » (animalité)?
On attribuerait à chaque groupe une « essence » qui lui serait spécifique

Cette « essence » contribuerait à la différenciation sociale et à la création de
groupes « supérieurs » et de groupes « inférieurs », à la discrimination sociale

La référence aux différences biologiques, culturelles et linguistiques, est une forme
d’essentialisme

Une autre forme d’essentialisme serait de dire que l’autre éprouve ou non des
« sentiments » qui lui son spécifiques
ELABORATION DU MATERIEL
Population: français, anglais, espagnols hollandais
Tâche: sélectionner des termes émotionnels (selon qu’ils sont spécifiquement humains
ou partagés par l’homme et l’animal)
Les termes (affects et sentiments) jugés spécifiquement humains sont évalués comme
plus invisibles que les émotions (affects partagés avec les animaux), causés de
manière interne (produit par le sujet), de durée plus longue que les émotions, de
moindre intensité et davantage reliés à la morale et à la cognition que les
émotions dites associées à la condition d’animal

On ferait donc une distinction entre émotions primaires (partagées avec l’animal)
et émotions secondaires (propres à l’homme)
Ces distinctions entre émotions primaires et secondaires pourraient être utilisées pour
58
discriminer l’autre et lui conférer ou non un degré d’humanité
Exemple de distinctions naïves établies par les sujets entre des
émotions spécifiques à l’homme et d’autres communes à l’homme et à
l’animal
Emotions
primaires
Partagées avec
les animaux
Joie
Plaisir
Attraction
Colère
Dégoût
Peur
Surprise
Douleurs
---
Emotions de bases,
jugées non
spécifiques à
l’homme
Constructions sociales
destinées à définir les états
induits par les interactions
humaines
Emotions secondaires
(sentiments)
Bonheur
Compassion
Sérénité
Amour
Honte
Culpabilité
Amertume
Mépris…
59
Procédure - étude 1 sur l’infra humanisation Leyens et al. (2001)
Deux populations
étudiantes
espagnoles
Etudiants de la
métropole dont 90
catalans (Barcelone) et
99 castillans (Madrid)
Choisir les mots
nécessaires pour
définir une
personne de l’intra
groupe ou du hors
groupe
72 Etudiants
des îles
canaries
Lisent une liste de 8 émotions : 4 primaires et 4
secondaires positives
Lisent une liste de 8 traits : compétence et
désirabilité (items de remplissage)
60
Résultats : Mon groupe a plus d’émotions secondaires et moins d’émotions
primaires que le hors groupe
61
Résultats étude 2 : Même si mon groupe a autant d’émotions primaires
(positives et négatives) que le hors groupe, il a en tout cas davantage
d’émotions secondaires (positives et négatives) que lui
62
Oui, il a exprimé des sentiments, mais ce n’est pas de son fait, (Gaunt, Leyens
et Sindic, 2004, dans Revue Internationale de Psychologie sociale, tome 17,
n°1 page 5)

On aurait du mal à reconnaître qu’un membre d’un hors groupe a
des sentiments (émotions secondaires)

On est prêt à tenir compte de certaines informations (que l’on
ignore d’habitude) pour nier qu’autrui (d’un hors groupe) a des
sentiments

Ce problème ne se poserait pas quand il s’agit d’émotion primaires

Autrement dit, si un membre du hors groupe exprime des émotions
secondaires, je vais utiliser l’information à disposition pour
minimiser la réalité de cette émotion, alors même que je n’ai
pas pour habitude d’utiliser cette information pour faire de tels
jugements à propos d’autrui
63
Procédure - Comment je dénie les sentiments de l’autre
Gaunt, Leyens et Sindic, 2004
Sujets lisent un
manuscrit, ils
sont sensés se
former une
impression de
la personne
Écrit par un
membre de
l’intra groupe
(belge)
Plaisir
éprouvé
Tâche des participants:
-Estimer si l’écrivain a ressenti ces émotions,
-évaluer si contenu positif ou négatif, bien ou
mal écrit,
La personne qui était sensée avoir écrit le
manuscrit avait pour consigne d’exprimer des
émotions fortes, intenses (condition non choix)
Ecrit par un membre du
hors groupe (Turque)
Exprime des émotions secondaires
Ou
Exprime des émotions primaires
La personne qui
était sensée avoir
écrit le manuscrit
était libre
d’exprimer des
émotions fortes,
intenses ou non
(condition choix)
Douceur,
fragilité
ressentie
64
Résultats étude : Le hors groupe exprime des émotions secondaires, mais
c’est parce qu’on le lui a demandé (condition non choix), il les a pas vraiment
ressenties
Niveau de reconnaissance des
émotions exprimées par
l’écrivain quand il avait pour
consigne d’exprimer des
émotions d’intensité forte
(condition non choix)
Niveau de reconnaissance
des émotions exprimées par
l’écrivain quand il a le choix
d’exprimer des émotions
d’intensité forte ou non
(condition choix)
65
Conclusion sur l’étude de Gaunt, Leyens et Sindic, 2004



Les sujets ont utilisé l’information sur la situation
(condition non choix) pour minimiser la réalité des
émotions secondaires ressenties par un membre du hors
groupe par rapport à un membre de l’intra groupe
Si la situation offre aux sujets la possibilité de nier
l’existence de sentiments chez l’autre: ils le font. Dans le
cas contraire, ils ne le font pas
Cela a pour implication que l’infra humanisation du hors
groupe peut survenir dès lors que le contexte social offre
aux sujets l’opportunité de le faire
66
Les réactions face à l’expression d’émotions secondaires
du in group: Le comportement pro-social

Les sujets du hors groupe (vs in group) qui expriment des émotions secondaires provoqueront
des réactions négatives (positives) chez les sujets
Procédure
L’émetteur exprime des
émotions secondaires
Sujets reçoivent
un mail:
Demande d’aide
scientifique. Le
destinataire du
message n’est
pas le bon
Les sujets retournentils le message en
indiquant l’erreur
d’adresse ?
Comment écrivent-ils
la réponse ? : Tu,
Vous
L’émetteur exprime
des émotions
primaires
67
Résultats étude : L’expression d’émotions
Secondaires chez un tiers (du in group) rend plus poli et plus serviable qu’un
Message exprimant des émotions primaires
Message émotions
secondaires/
primaires
Davantage de messages
retournés qui indiquent
l’erreur d’adresse
Messages exprimés
avec un style plus
familier, plus amical
68
Les réactions face à l’expression d’émotions
secondaires/primaires du in group/out group : Le
comportement pro-social
Chercheurs
reçoivent un
mail: Demande
d’aide
scientifique. Le
destinataire du
message n’est
pas le bon
L’émetteur du message fait
partie d’une société de
recherche privée (out group)
L’émetteur du
message fait partie
d’une université (in
group)
Il exprime
des émotions
secondaires
Les universitaires
retournent-ils le
message en
indiquant l’erreur
d’adresse ?
Comment écriventils la réponse ? :
Tu, Vous
Il exprime des
émotions primaires
69
Résultats : La solidarité envers le chercheur dépend de son appartenance et
de sa façon d’exprimer ses émotions
Le moins de solidarité avec
un chercheur privé s’il
exprime des émotions
secondaires
70
Les critères nécessaires pour l’infra humanisation
L’identification à l’intra groupe et le sens pour soi de l’appartenance sociale
L’identification

L’infra humanisation devrait être moins
importante dans le cas où les sujets s’identifient
peu à leur groupe

Procédure: Des étudiants Italiens doivent
Remplir une échelle d’identification à la
nationalité Italienne
Evaluer des Allemands (hors groupe) et des
Italiens (Intra groupe): Attribution d’émotions
secondaires et primaires


71
Résultats : Mon groupe a plus d’émotions secondaires que le hors groupe
quand je m’identifie fortement à mon groupe
72
L’infra humanisation et l’appartenance à un groupe qui a
du sens pour son identité

L’infra humanisation devrait être moins importante dans le cas où les sujets ne dotent
pas de sens à leur appartenance a un groupe
Procédure
Manipulation de
la nature de
l’appartenance
au groupe
Répartition
aléatoire des
sujets en deux
groupes
Répartition des sujets en
deux groupes en fonction de
leur souhait d’une carrière
professionnelle où ils
travailleront avec des
adultes ou avec des enfants
Répartition des sujets
en deux groupes en
fonction de leurs
préférences pour une
couleur
Attribution d’émotions
primaires et
secondaires
Penser et écrire ce qui
est unique dans son
groupe
Penser et écrire les
effets du gaspillage
sur l’environnement
73
L’infra humanisation est présente seulement dans le cas d’une
appartenance signifiante pour son identité (goûts et carrière
professionnelle
74
L’infra humanisation (forme mineure de discrimination) permet la
distanciation de l’autre


L’infra humanisation permet de faire une distinction entre deux
classes de personnes,
 Une qui nous est proche (in group) et pour laquelle on reconnaît
l’humanité
 Une qui nous est éloignée (out group) et pour laquelle on accorde
une humanité moindre
Cela voudrait dire que l’on se considère comme des modèles
d’humanité et que plus la distance qui nous sépare de l’autre est
grande moins nous lui accordons les propriétés constitutives de son
humanité (sentiments)
Fonctionnalité de l’infra humanisation
Les sujets peuvent relativiser dans le temps la douleur de l’autre
En minimisant les sentiments de l’autre (hors groupe) on se
 protège des effets sur soi de l’empathie (distanciation de la
souffrance de l’autre)
Cette infra humanisation n’est pas forcément volontaire
75
ou consciente mais plutôt non consciente
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