Transformation génitale femme-homme : phallopoièse par lambeau

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Transformation génitale
femme-homme
:
phallopoièse par lambeau antébrachial
radial et phallopoièse par lambeau
antérolatéral de cuisse
!
!
J.-P. Binder, F. Desgrandchamps, M. Revol
!
La chirurgie de réassignation génitale est effectuée chez les patients transsexuels dans le cadre
d’un
protocole
multidisciplinaire spécialisé
associant psychiatres, psychologues, endocrinologues et chirurgiens.
La transformation
chirurgicale
génitale a lieu après un suivi psychiatrique et une hormonothérapie, et
en
général après la
mastectomie,
l’hystérectomie et l’annexectomie.
L
’évolution
des techniques chirurgicales
a permis de
créer
des organes génitaux masculins de plus en plus ressemblant et fonctionnels.
La
technique
la plus sophistiquée est la phallopoïèse par lambeau radial antébrachial qui permet de
réaliser
un urètre
qui s’abouche au bout du gland et la mise en place d’implants péniens. La procédure de
phallopoïèse
par lambeau radial antébrachial n’est pas sans complications, en particulier urologiques au niveau
de
l’anastomose urétrale. La phallopoïèse par lambeau antérolatéral de cuisse pédiculé est une
alternative
pour les patients ne souhaitant pas de séquelles
cicatricielles
à l’avant-bras ou de reconstruction
de
l’urètre.
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Plan
!
Introduction
1
Histoire
2
Critères d’éligibilité
2
Technique chirurgicale
de la
phallopoïèse
2
Objectifs
2
Phallopoïèse
par
lambeau
radial
antébrachial
libre
3
Phallopoïèse
par
lambeau antérolatéral
de cuisse
pédiculé
6
Implants péniens
8
Conclusion
10
!
!
!
!
Introduction
!
Phénomène troublant,
de cause
encore inconnue,
le
trans-
sexualisme
est
ni
par trois
critères dans
la 10e
version
de
la
Classication
internationale
des
maladies,
de
l’Organisation
mon-
diale de la
santé
(OMS) qui est
actuellement
en
cours
de
révision :
le désir de vivre et d’être
accepté comme un membre
du
sexe
opposé,
avec le désir
habituel
de
transformer
son corps par
la
chirurgie
et les
hormones ;
la
persistance
de ce désir
pendant
au
moins
2 ans
;
l’absence
de
troubles mentaux
et
d’anomalies chromosomi-
ques.
En
pratique,
les
choses sont
loin d’être aussi
simples, et
il
n’existe
pas de
critère formel
de
diagnostic positif. Aucun
test,
aucune
prise de sang,
aucune imagerie
ne
permettent en
effet de
contribuer
à
établir
ce
diagnostic.
Le «
transsexualisme
»
n’est par
ailleurs qu’un aspect d’une problématique sociétale
«
transidentitaire
» ou «
transgenre
» plus vaste. Il
n’entre
pas
dans
l’objet
de cet
article
de
détailler
le
cadre nosologique
des
troubles
de
l’identité
de
genre auxquels
il
s’applique.
Malgré leur
grande
interférence
avec la
médecine,
et en
raison
des
polémiques qu’ils
suscitent actuellement
en
France,
les
aspects politiques
et
socié-
taux
de la
question
ne
sont
pas
abordés non plus.
En l’état
actuel
de nos
connaissances,
la
souffrance
intense qui
est
engendrée
par l’état de
transsexualisme
ne
peut
être
soulagée,
chez les
personnes
qui en
font
la
demande,
que par
une trans-
formation hormonochirurgicale.
La
gravité
et
l’irréversibilité
de
ce
traitement exigent
que le
diagnostic différentiel
soit
solide-
ment établi,
par les
psychiatres
et par les
endocrinologues. Les
psychiatres sont indispensables, d’une part parce
que
beaucoup
de
troubles psychiatriques
graves
peuvent prendre l’apparence
du
transsexualisme,
alors que leur
traitement
est
évidemment très
différent
;
d’autre part pour évaluer
les
éventuelles fragilités
et
les
facteurs
de
comorbidité
qui
nécessitent
d’être pris en
compte
et
en
charge avant
la
transformation hormonochirurgicale.
Le rôle
du
psychiatre
n’est
donc
pas
d’afrmer
le
transsexualisme comme
étant une maladie mentale,
mais de le
différencier
des
troubles
!
1
2
!
!
!
identitaires s’intriquant dans
des
maladies mentales sévères. Les
endocrinologues doivent
aussi
éliminer
ce qui ne relève pas
du
transsexualisme (anomalies chromosomiques, hormonales, etc.),
et
apprécier l’absence
de
contre-indications
à
un traitement sub-
stitutif hormonal
à
vie.
Sans ce
bilan indispensable,
qui est
appliqué selon
les
recom-
mandations internationales,
les
équipes médicales feraient courir
un risque
très
important
aux
personnes
prises en
charge
si
elles
intervenaient
sur
un simple autodiagnostic.
L
’importance
d’un
travail
en
équipe multidisciplinaire spécialisée
est
donc particu-
lièrement fondamentale pour
le
chirurgien.
Le
chirurgien
est le
dernier intervenant dans
ce
processus par-
fois
long
qui
suscite une espérance
très
importante
et
parfois
irrationnelle
du
patient concernant
le
résultat esthétique
et
fonc-
tionnel
de la
transformation chirurgicale.
La
chirurgie
de
réassignation sexuelle
«
femme/homme
»
est
effectuée d’une part pour supprimer
les
attributs féminins (seins,
utérus, ovaires, organes génitaux externes)
et
d’autre part pour
créer des
organes génitaux masculins
(verge et
scrotum).
L
’objectif
de la
phallopoïèse
est de créer
une
verge
esthétique, sensible et
fonctionnelle permettant d’uriner debout
et
d’avoir
des
rapports
sexuels, tout
en
minimisant
les
complications.
L
’évolution
des
techniques chirurgicales
a
permis d’obtenir
des
résultats
de plus
en
plus
sophistiqués. Néanmoins, l’anatomie complexe
de la
verge,
l’absence
de tissu
érectile
de
substitution,
et les
complications fré-
quentes
de
l’urétroplastie (stules
et
sténoses)
sont une limitation
à la
réalisation d’une phallopoïèse
«
idéale
»,
aucune
technique ne
permettant d’obtenir l’ensemble
des
critères
de
fac¸on réellement
satisfaisante.
!
!
Histoire
!
La
première phallopoïèse
a été
décrite
par Bogoras [1] en
1936,
qui l’a
réalisée
au
moyen
d’un
lambeau abdominal tubulé avec
greffe
cartilagineuse costale
sans
reconstruction urétrale.
La
tech-
nique
fut
améliorée
par Malz
[2]
, et Gillies
[3]
, qui
utilisèrent
un lambeau abdominal
avec
néo-urètre
(au
moyen
d’un
tube
interne). Cette technique nécessitant
de
multiples
inter
ventions,
le
lambeau était dépourvu
de
sensibilité tactile
et
érogène. Elle
resta la plus
populaire jusqu’à
la
description
du
lambeau radial.
Le
lambeau abdominal suprapubien
est
prélevé
à
partir
du
niveau
du
clitoris
et
s’étend jusqu’au-dessus
du
pubis.
Il
incorpore si
possible
les
vaisseaux pudendaux externes
superciels
[4]
. Il
s’agit
d’une procédure simple
qui a été
améliorée
par la mise en
œuvre
de
l’expansion cutanée.
Il est
possible d’incorporer un néo-urètre
aux
dépens
des lèvres. Le
lambeau inguinal
[5, 6]
présente un risque
de
nécrose distale non négligeable
[7] et
l’urétroplastie
est
difcile
en
raison
de la
difculté
de
plicature
d’un
tube interne.
Le
lam-
beau antérolatéral
de cuisse [8, 9] basé sur la
branche descendante de
l’artère fémorale circonexe latérale peut
être
utilisé
en
lambeau
pédiculé,
mais la
réalisation
d’un
tube interne urétral
est
dif-
cile. Il est
actuellement utilisé dans
les cas de
contre-indication
au
lambeau radial antébrachial
[10] ou
quand
le
patient souhaite
réduire
soit les
séquelles esthétiques
d’un
prélèvement
à
l’avant-
bras, soit le
risque
de
complication urologique
et se
limiter
à
la
pose
d’implants péniens.
L
’expansion
de la
microchirurgie amena une nouvelle
ère.
Le
lambeau radial
[1114] est
une technique
able
permettant d’uriner
debout
et de
restituer
des
sensations érogènes.
Grâce à ses
facul-
tés de
modelage,
il est facile de
réaliser
des
tubes concentriques
et
d’obtenir un aspect esthétique ressemblant
à
une
verge. Le
bran-
chement artériel peut
se faire sur
l’artère fémorale
ou sur
l’artère
épigastrique.
La
possibilité
de
réinnerver
le
lambeau
est
un atout
également pour
la
protection
des
implants péniens.
Pour
pal-
lier au
problème
de la
brièveté
de
l’urètre natif, l’allongement
peut
se faire par
un lambeau vaginal
[15] ou
un lambeau de
petites
lèvres [16] . Le
branchement
d’un nerf
cutané
de
l’avant-
bras sur
un
nerf du
clitoris
et
l’enfouissement
de
celui-ci
à
la
base du
lambeau
[17] est
une amélioration susceptible
de
créer
des
sensations érogènes.
Les
complications
en
particulier urolo-
giques
(de 25 à 60 %) [18]
sont néanmoins une limitation
de
cette
procédure.
Dans
l’optique
de
minimiser
les
séquelles
du site
donneur, les
lambeaux bulaires ont
été
décrits
[19, 20] .
L’urétroplastie
est
dif-
cile et
l’incorporation
de la
bula comme implant pénien amène
plus
d’inconvénients
que
d’avantages.
En
marge
des
techniques
de
phallopoïèse,
la
métoïdioplastie a
une
place à
part. Cette technique
est
possible pour
les
patients
chez qui
l’hormonothérapie
a
stimulé
la
croissance
du
clito-
ris
sufsamment pour
que
celui-ci ressemble
à
un petit pénis.
L
’inter
vention
qui
peut
être
réalisée
en
une
ou
deux étapes
[21,
22]
consiste
à
allonger
le
clitoris
en
libérant
ses
ligaments
ventraux, et
à
confectionner une urétroplastie
au
moyen
de
lambeaux
de
lèvre
et de
muqueuse vaginale,
ce qui
permet
au
patient
de
pouvoir
uriner debout.
!
!
Critères
d’éligibilité
!
La
chirurgie
de
réassignation génitale
est
effectuée dans le
cadre
d’un
protocole multidisciplinaire associant psychiatres,
psychologues, endocrinologues
et
chirurgiens.
Ce
protocole
comprend
en
particulier une période d’évaluation psychiatrique
de 2 ans en
situation
de vie réelle, puis
une hormonothérapie
pendant
1 an. À l’issue de
cette période,
la
chirurgie
de
trans-
formation
est
décidée
en
réunion
de
concertation multidiscipli-
naire.
Les
critères d’éligibilité pour
la
chirurgie
de
transformation
génitale sont, selon
la
World Professional Association
for
T
rans-
gender Health
(WPATH)
:
une dysphorie
de
genre persistante
et
bien documentée ;
la
capacité pour
la
personne concernée,
après
information
complète,
de
prendre une décision
et de
consentir
au
traite-
ment ;
avoir l’âge de la
majorité
légale
;
un bon contrôle
des
éventuels problèmes médicaux associés,
somatiques
ou
psychiques ;
en
l’absence
de
contre-indication,
d’être
depuis
12 mois
consé-
cutifs sous
hormonothérapie appropriée
au sexe
désiré, dans le
but
d’entraîner un blocage hormonal réversible
des
hormones
du sexe
d’origine.
La
première étape chirurgicale
est la
mastectomie,
qui
est
demandée
en
tout premier
lieu par les
patients.
L’idéal
est
d’y
associer dans
le
même temps opératoire l’hystérectomie
et
l’annexectomie,
qui
sont réalisées
sous
cœlioscopie
par le
chirur-
gien
urologue. Quant
à la
phallopoïèse,
elle n’est pas
demandée
systématiquement
par les
patients,
qui en
connaissent bien les
difcultés,
les
risques
et les
insufsances.
!
!
T
echnique
chirurgicale
de la
phallopoïèse
!
Objectifs
!
L’objectif
est de créer
une
verge
esthétique
et
fonctionnelle,
minimisant
les
complications
et
permettant d’uriner debout
tout
en
camouant
la
zone cicatricielle
[23] . Dans l’idéal, la
phallo-
poïèse devrait
avoir
une
taille
adéquate
et être
dépourvue de
pilosité pour
avoir
un aspect
le plus
proche d’une
verge
nor-
male,
et être
sufsamment
rigide
pour permettre
les
rapports
sexuels
par
l’insertion d’une prothèse pénienne.
Le site
donneur
devrait pouvoir
être
camoué
et
présenter une
faible
morbidité.
La
fonction urinaire devrait
être
assurée
par
un néo-urètre per-
mettant d’uriner debout
et
doté
d’un
méat
situé à
l’extrémité
du
gland.
Le
nombre d’interventions devrait
être
réduit.
Malgré
les
rafnements
des
techniques chirurgicales,
il
n’existe
pas de
tech-
nique parfaite
:
chacune
a ses
avantages
et ses
inconvénients. La
technique
du
lambeau radial antébrachial
est la
technique
qui
per-
met
d’atteindre
le plus
grand nombre
de ces
objectifs
et
surtout
d’obtenir
à la fois
un aspect esthétique réaliste
ainsi que des
fonc-
tions urinaires
et
érectiles.
L
’obtention
d’une sensibilité érogène
permettant
des
orgasmes
est
aléatoire.
L
’enfouissement
du
clitoris
et la
conservation
d’un de ses nerfs
peuvent contribuer
à
atteindre
une sensibilité érogène.
Les
patients doivent
être
prévenus des
3
!
!
!
limites
de la
technique dans
ce
domaine même
si des
anastomoses
nerveuses sont réalisées.
La
technique
du
lambeau antérolatéral
pédiculé
est plus
simple
et
comporte moins
de
complications car
l’épaisseur
des tissus de la cuisse ne
permet
le plus
souvent
pas
de
réaliser un tube interne urétral. D’autre part
le site
donneur est
moins souvent
visible et de ce fait
moins stigmatisant
sur le
plan
social.
!
!
Phallopoïèse
par
lambeau radial antébrachial
libre
Bilan
préopératoire
Le test d’Allen
contrôle
la
perméabilité
de
l’artère ulnaire
et de
l’arcade palmaire profonde.
L
’échographie-Doppler
des
avant-bras explore
les
réseaux artériels
et
veineux
an de
véri-
er que
l’intervention
est
possible,
et de
déterminer
le
côté
du
prélèvement
(côté
non dominant quand
c’est
possible). Les
données suivantes sont contrôlées
:
niveau d’origine
de
l’artère
radiale, absence d’anomalie vasculaire
des
artères
de
l’avant-bras,
perméabilité
des
veines supercielles.
L
’épilation
laser
nitive
préopératoire
est
utile pour supprimer
les poils sur
l’avant-bras.
Cette épilation prend
en règle 6 mois et n’est pas
toujours pos-
sible car
l’épilation
est
d’autant
plus
efcace
que le
contraste entre
la
couleur
de la
peau
et la
couleur
du poil est
important.
Il
est
également important
de s’assurer
comme pour toute
inter
vention
de
microchirurgie programmée
en
dehors
de
l’urgence,
de
l’arrêt
préopératoire complet pendant
6 à 8
semaines d’une
intoxication
tabagique éventuelle.
Colpectomie
On
procède
de la
fac¸on suivante.
Inltration
sous la
muqueuse vaginale pour faciliter
sa
dissec-
tion
(Fig.
2
).
Incision circonférentielle
du
vestibule vaginal
(Fig.
3A
).
Décollement progressif
de la
muqueuse vaginale
par
traction
douce
et
coagulation
(Fig.
3B
).
Hémostase
des
pédicules vaginaux latéraux
par
deux points de
Vicryl® 0 (Fig.
3C).
Section complète
du
vagin.
!
Préparation,
installation
Les gestes
sont
les
suivants.
Anesthésie générale
avec
intubation trachéale.
Installation
en
position gynécologique
avec des
repose-jambes
garnis
de
coussins
de
silicone,
et
une table
à bras du côté
prélevé.
Antibioprophylaxie.
Mise en place d’un
garrot pneumatique
et
badigeon
de la
tota-
lité du
bras.
Badigeon depuis l’ombilic jusqu’à l’extrémité
des
cuisses.
Mise en place des
champs stériles
en
laissant
les
cuisses
complètement dans
le
champ
(Fig.
1A
).
Pose
d’une sonde urinaire
à
ballonnet.
Incision prépubienne
à 2 cm du
clitoris
(Fig.
1B
)
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Figure
2.
Colpectomie
: inltration sous la
muqueuse vaginale.
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Figure
1.
A. Mise en place des
champs stérils.
B. Incision
prépubienne
à 2 cm du
clitoris.
4
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Figure
3.
Colpectomie.
A. Incision
circonférentielle
du vestibule
vaginal.
B.
Décollement
progressif de la
muqueuse vaginale.
C.
Hémostase
des
pédicules
vaginaux
latéraux.
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Mise en place d’un
spéculum.
Vérication
de
l’hémostase
pelvienne.
Rapprochement
des
releveurs
en
deux plans
à
points séparés
de
Vicryl® 1 sur
un drain
(Fig.
4
).
La
colpectomie
est
un
geste
hémorragique.
!
Urétroplastie
Sont réalisés les gestes
suivants.
Traction
du
clitoris
vers le
haut
et
incision
du tiers
supérieur
de la crête et des
petites
lèvres
jusqu’au clitoris
et
poursuite de
l’incision muqueuse au-dessus
de
celui-ci
(Fig.
5
).
Décollement
de la face
interne
des
petites lèvres.
Suture
de celles-ci
autour
de la
sonde vésicale
à
points séparés
de PDS® 5/0
pour allonger l’urètre
de 5 cm (Fig.
6
).
Passage de
huit
à 12 ls de PDS® 5/0
d’attente
sur
l’urètre.
Dissection
du
clitoris
en le
tractant
vers le
haut. Inltration
sous-muqueuse
(Fig.
7A
).
Exérèse de la
muqueuse. Incision latérale
du
clitoris
et
dissec-
tion
de l’un des nerfs
pudendaux
(Fig. 7B à
D
).
Passage du
clitoris
et du
néo-urètre adhérent
en
sus-pubien par
l’incision prépubienne
(Fig.
8
).
Le
clitoris
est par
un point
de
Mersuture®
2/0 à
l’aponévrose
des
muscles grands droits
en
prépubien.
Il sera
enfoui ultérieu-
rement
en
profondeur
sous la base du
lambeau,
de
fac¸on
à
rester
sensible
au
moyen
de l’un de ses nerfs resté
intact.
!
Scrotoplastie
Les
étapes suivantes sont réalisées.
Incision cutanée circonscrivant
les
grandes
lèvres qui
sont dis-
séquées
en les
relevant
(Fig. 9A, B).
Fermeture
des tissus
sous-cutanés vulvaires
(Fig.
9C).
Fermeture
du
périnée
à
points séparés
après avoir
resserré les
cuisses (Fig.
10A
).
Confection d’une plastie scrotale
par
rapprochement proxi-
modistal
du
bord inférieur
du
lambeau
de
grande lèvre
(Fig. 10B à
D
).
Mise en place
d’une lame
de
drainage
au
niveau scrotal.
!
Prélèvement
du
lambeau radial antébrachial
Le tracé du
lambeau
est
dessiné.
Le
lambeau
est
composé de
deux parties
:
une palette interne
qui
constituera
le
tube interne
urétral
et
une palette externe
et
postérieur
qui
constituera
le
tube
5
EMC - Techniques chirurgicales - Chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique
!
!
!
externe enroulé autour
du
tube interne pour
créer le
revêtement
externe
de la verge. La
palette urétrale mesure
16 cm de
long sur
3,5 cm de large, la
palette externe
13 cm de
long
sur 10 cm de
large
(Fig.
11
).
L
’inter
vention
commence
sous
garrot
par
un abord proxi-
mal
pour disséquer
des
veines supercielles,
la
veine communi-
cante
et
repérer l’origine
de
l’artère radiale.
Les nerfs
cutanés
antébrachiaux médial
et
latéral sont disséqués.
Le
prélèvement
du
lambeau
se fait de
fac¸on classique sus-fasciale.
Le
lambeau
est
modelé
(Fig. 12)
quand
il est
encore pédiculé
pour confectionner
le
tube interne
en le
fermant
sur
une sonde
urinaire,
et le
tube externe
est
ensuite enroulé
autour
.
Le
sillon balanopréputial
est créé par
incision arciforme avec
plicature,
et la greffe de
peau totale
est
insérée dans
le
sillon pour
éviter
la
rétraction secondaire.
Les
vaisseaux
et les nerfs du
lambeau sont sectionnés. La
perte
de
substance
est
couverte
par
une matrice dermique
et
une
greffe de
peau mince prélevée
au
niveau
de la
face
antéro-interne
de la cuisse.
L
’immobilisation
est
réalisée par
une attelle brachio-anté-brachio-palmaire,
bras en
exion à
90
.
Branchement
du
lambeau
Il se fait de la
fac¸on suivante.
Prolongation
de
l’incision pubienne
par
une incision parallèle
au pli
inguinal.
Dissection
de
l’artère fémorale commune,
de la
veine fémo-
rale, de la
veine grande saphène,
du nerf
clitoridien
et du
nerf
ilio-inguinal.
Anastomose terminolatérale
de
l’artère radiale
sur
l’artère
fémo-
rale
commune.
Anastomose terminoterminale d’une veine
du
lambeau
(le
plus
souvent
la
veine céphalique
ou
basilique)
sur la
veine grande
saphène,
ou
latéralement
sur la
veine fémorale.
Plus
rarement,
le
lambeau
est
anastomosé
au
pédicule épigas-
trique
en
particulier
si le
diamètre
de
l’artère radiale
est
faible.
Anastomose urétrale
par
points séparés entre l’urètre natif et
le
tube interne
du
lambeau
sur
une sonde urinaire
laissée
à
demeure
(Fig. 13). Le
cathéter sus-pubien
n’est pas
nécessaire.
Anastomoses nerveuses entre
le nerf
clitoridien latéral
et
l’un
des nerfs
cutanés antébrachiaux,
et
entre
le nerf
ilio-inguinal
et
un autre
nerf
cutané antébrachial.
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1
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2
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3
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4
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Figure
4.
Rapprochement
des releveurs à points séparés de
V
icr
yl
®
.
Figure
5. Traction du clitoris et incision du tiers
supérieur
de la crête
et
des petites lèvres. 1. Sonde urinaire ; 2. clitoris ; 3. dessin du
lambeau de
petites lèvres ; 4.
grandes
lèvres ; 5.
vagin.
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Figure
6.
A. Dissection du
clitoris.
B à D. Incision latérale du clitoris et
dissection
d’un des nerfs
pudendaux.
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