
II. PROBLEMATIQUE :
Les lésions kystiques pancréatiques sont fréquentes, elles regroupent
essentiellement les PKP (85 à 90% des cas), les tumeurs kystiques
pancréatiques (10 à 15% des cas) et les kystes vrais qui sont beaucoup
plus rares . Le principal problème de la prise en charge est de
différencier un faux kyste d’une lésion néoplasique kystique caractérisée
par son potentiel dégénératif .En fonction du diagnostic ,
le traitement sera différent allant de la simple surveillance à la chirurgie
d’exérèse en passant par un geste de dérivation per endoscopique ou
chirurgicale .En présence d’un pseudokyste , la question essentielle est
d’éliminer une néoplasie sous-jacente bilio-pancréatique à l’origine de la
poussée de pancréatite aigue, et secondairement les PKP rétentionnels
survenant chez des sujets ayant une pancréatite chronique. Il est
important de connaitre l’histoire naturelle des PKP qui va dicter la prise
en charge thérapeutique et de déterminer s’il faut intervenir ou non et à
quel moment. Parmi les critères prédictifs d’intervention, on retient la
taille du PKP, la survenue d’une complication (biliaire, digestive
,vasculaire) .Pour les tumeurs kystiques du pancréas (TKP), le principal
problème de la prise en charge est la difficulté à établir un diagnostic de
nature avec certitude. Il convient alors de définir les critères cliniques,
morphologiques, endoscopiques, biologiques (dosage enzymatique ,
marqueurs tumoraux), et cytologiques qui conduisent à la chirurgie.
Jusqu’à une période récente, l’exérèse chirurgicale de principe était de
règle, sauf contre indication d’ordre générale, en raison des incertitudes
sur la nature de la tumeur. Cette attitude est encore préconisée pour
certains, en raison de la sécurité acquise en chirurgie pancréatique. Mais
actuellement, pour la majorité des auteurs, la surveillance peut constituer
une alternative raisonnable à la résection chirurgicale pour une tumeur
asymptomatique dont la nature bénigne peut être affirmée avec un
niveau de preuve suffisant.