philes et d’anticorps anti-TSH sont exceptionnelles. L’intervalle de référence communé-
ment admis de 0,4 à 4,0 mUI/L peut être adapté en fonction de la technique utilisée.
Les immunodosages de T4L, et plus encore de T3L, sont techniquement délicats. En effet,
la dilution induite par l’addition des réactifs (anticorps et ligand) et la captation d’une cer-
taine quantité d’hormone par l’anticorps ne doivent pas déplacer significativement l’équili-
bre préexistant dans le sérum entre l’hormone libre et liée aux protéines de transport. De
plus, le ligand, compétiteur de l’hormone vis à vis des sites anticorps, ne doit pas interagir
avec les protéines de liaison. Ces exigences sont délicates à satisfaire lorsque la capacité de
fixation des hormones par les protéines vectrices est abaissée (hypoalbuminémie, patients
hospitalisés). Dans ces situations, la plupart des méthodes présentent un biais négatif par
rapport à la dialyse à l’équilibre technique de référence et des discordances inter-méthodes
sont fréquentes. Ce biais est renforcé par l’addition d’albumine dans les réactifs. Les va-
leurs de référence sont très dépendantes de la méthode. Les dosages en deux étapes sem-
blent à l’abri d’une interférence d’anticorps anti-T4 ou T3. Par contre l’interférence de la
dysalbuminémie familiale hyperthyroxinémique (FDH) qui n’est pas systématique peut
être observée avec des dosages en une ou deux étapes.
La bonne connaissance de la technique de dosage et de ses limites peut aider le biologiste à
dialoguer avec le clinicien qui l’interroge sur un bilan discordant. De plus le biologiste ne
doit pas hésiter, si nécessaire, à solliciter ses collègues pour contrôler par une autre métho-
de un résultat suspect (les interférences sont très dépendantes de la méthode) et à se retour-
ner vers le fabricant de réactifs pour caractériser une interférence.
Les marqueurs biologiques de l’autoimmunité thyroïdienne.
Catherine Massart, UF d’Hormonologie, INSERM 0203 Centre d’Investigation
Clinique, CHU de Rennes
Les anticorps (Ac) dirigés contre la thyroglobuline (anti-Tg), la thyroperoxydase (anti-
TPO), le récepteur de la TSH (anti-RTSH) et les hormones thyroïdiennes (anti-T3 et anti-
T4) représentent les marqueurs biologiques circulants des maladies autoimmunes thyroï-
diennes (MTAI). Le dosage des Ac anti-Tg est essentiellement utilisé pour la validation
des résultats de Tg [1]. La présence des Ac anti-T3 et anti-T4 entraîne bien souvent une
interférence dans les immunodosages en une étape des hormones thyroïdiennes libres cir-
culantes. Les Ac anti-TPO et anti-RTSH restent les paramètres principaux qui doivent être
dosés dans l’exploration des MTAI. Le dosage des Ac anti-TPO s’impose notamment pour
le diagnostic des thyroïdites autoimmunes. Les méthodes par hémagglutination passive
devenues obsolètes par leur manque de sensibilité doivent être remplacées par des techni-
ques par immunoanalyse pour la mesure des Ac anti-TPO. A cet effet, il convient 1) de
choisir une méthode utilisant une TPO humaine hautement purifiée ou recombinante 2)
d’éviter les comparaisons de résultats obtenus avec des techniques différentes en l’absence
d’étalon recombinant 3) de citer la limite de détection fonctionnelle (au détriment de la
limite de détection analytique) comme valeur basse du dosage 4) de s’assurer que les va-
leurs de référence aient bien été déterminées chez des sujets de sexe masculin selon les
critères annoncés par le consensus américain [1]. Les Ac anti-RTSH représentent les mar-
queurs sériques de la maladie de Basedow. Ils sont dosés par une technique de seconde
génération (2G) utilisant un RTSH humain fixé sur les parois des tubes et de la TSH bovi-
ne radiomarquée comme traceur. L’apparition de nouvelles trousses de dosage 2G ou de
3ème génération (3G) justifie d’une extrême prudence en pratique de routine. En effet, nous
venons de démontrer dans une étude multicentrique récente qu’il était prématuré d’aban-
donner le dosage 2G isotopique compte-tenu de la variabilité des résultats obtenus avec les
autres techniques 2G ou 3G qu’elles soient manuelles ou automatisées [2].
Références
1. Demeers LM, Spencer CA. Laboratory Medecine Practice Guidelines Laboratory Thyroid
Support for the Diagnosis and Monitoring of Thyroid Disease. Thyroid 2003;13:45-50.
2. Massart C, Sapin R, Gibassier J, Agin A, d’Herbomez M. Inter-method variability in TSH-
receptor antibody measurement : implication for the diagnosis of Graves’ disease and for the
follow-up of Graves’ ophthalmopathy. Clin Chem 2009; 55:183-186.
Côté Bio, n°13
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AG 2008 :
toujours
autant
d’affluence !