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l’impact de ces actions sur la santé de personnes qui y interviennent en tant que personnes
vivant avec un trouble psychique et usagers de la psychiatries.
Ceci fait le lien avec la deuxième partie de notre travail, qui illustre et enrichit notre réflexion
sur la place des usagers dans la déstigmatisation par deux recherches menées autour de
journées de sensibilisation à la maladie mentale, effectuées auprès de professionnels de
l’insertion professionnelle en Ile-de-France. Ces journées ont fait cointervenir un usager
formateur rémunéré conformément aux recommandations de la littérature internationale [11].
Elles se sont déroulées en 2009, et ont été organisées par le laboratoire de recherche de
l’Etablissement public de santé Maison Blanche, dans le cadre du Plan Départemental
d’Insertion des Travailleurs Handicapés (PDITH) et le projet de recherche européen EMILIA
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(Empowerment of Mental Health Service Users through Life Long Learning, Integration and
Action, Autonomisation des usagers des services de santé mentale par l’accès à la formation
tout au long de la vie et l’intégration active) [30].
Une première étude quantitative mesure les effets de ces journées sur les croyances et
connaissancessur la maladie mentale et le sentiment de distance sociale par rapport aux
malades mentaux de 89 professionnels de l’insertion parisiens ayant assisté aux journées. Une
deuxième étude qualitative et rétrospective évalue le vécu des usagers de la psychiatrie qui
sont intervenus en tant que formateurs rémunés pendant les journées. Deux objectifs
secondaires sont d’évaluer l’effet de leur participation aux journées sur leur santé psychique et
d’éventuels obstacles qu’ils ont pu rencontrer.
Pour finir, nous discutons du thème de l’exposé en soulignant l’intérêt de l’intégration des
usagers en tant qu’acteurs du système de santé et aussi des actions de déstigmatisation,
confirmé dans les études de ce travail. Nous rappelons cependant la complexité des enjeux de
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EMILIA est un projet de recherche financé par le 6e cadre de recherche de la Commission
européenne (contrat CIT3-513435). Associé à ETER Mental Health, un réseau
d’établissements publics de santé et d’universités spécialisé dans la formation et à la
recherche en santé mentale, le projet EMILIA réunit 16 partenaires institutionnels dans 12
pays différents. Le site représentant la France est l’Établissement public de santé Maison
Blanche, qui s’occupe des secteurs psychiatriques pour une population d’environ 700 000
habitants du quart nord-est de Paris intra-muros. La recherche, initiée en septembre 2005 et
qui s’étend sur une période de 54 mois, s’appuie sur deux aspects de la politique européenne
que représentent le principe d’inclusion sociale et le droit à l’éducation et à la formation tout
au long de la vie (Conseil de Lisbonne, mars 2000). L’objectif général du projet est de
développer, de mettre en place et d’évaluer une stratégie d’accès à la formation tout au long
de la vie en vue de lutter contre l’exclusion sociale des personnes vivant avec un trouble de la
santé mentale. EMILIA avance l’hypothèse que l’accès à la formation et à l’emploi
améliorera l’inclusion sociale et la qualité de vie des participants et diminuera leur utilisation
des services sanitaires et sociaux.