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le shofar
par Philippe Lewkowicz
Chers amis,
Le mot du président exécutif, comme celui
du président du Conseil d’administration,
mon ami Gilbert Lederman, sont des pho-
tographies instantanées de situations, qui
traduisent une ambiance soit inquiète soit
joyeuse au sein de notre communauté. Aussi
à l’occasion de ce premier numéro de l’an-
née civile, je crois utile de jeter un regard
en arrière, et de constater que 2009 fut une
période importante et difficile sur le plan
séculier pour la communauté juive. L’année
écoulée a mal commencé avec la manifesta-
tion anti-israélienne haineuse de janvier. La
participation de nombreuses personnalités
politiques et l’absence de condamnation de
leur part des slogans antisémites proférés
à cette occasion ont laissé une amertume
certaine au coeur de nombreux membres du
Ychouv. Il est possible que ce « laisser-dire
» a créé une apparente immunité ouvrant
la voie à la prolifération des actes anti-juifs
tout au long de l’année.
Il y eut aussi l’affaire Flahaut et la polé-
mique suscitée par la nouvelle politique de
communication du CCOJB. Heureusement
de récentes rencontres ont montré les ver-
tus du dialogue.
Cependant tout n’est pas noir ou gris et la
communauté juive de Bruxelles, bien qu’elle
soit petite, peut se prévaloir d’une excep-
tionnelle richesse. En témoignent ses très
nombreuses activités. Et Beth Hillel n’est
pas en reste, pour ne citer que le récent
concert du rabbin Dahan avec Mousta Largo
qui connut un très grand succès.
Espérons que 2010 sera plus serein. Mais on
peut craindre qu’un point important de l’ac-
tualité de 2009 continuera à nous interpeller
au cours des mois à venir. Il s’agit du projet
de béatification du pape Pie XII. Notre com-
munauté ne peut que s’associer aux diffé-
rents communiqués et messages émis par
tant d’organisations et d’intellectuels juifs
de par le monde. On peut en tout cas dire
que ces paroles ont été entendues puisque le
porte- parole du Vatican en a accusé récep-
tion (La Libre Belgique du 24.12.2009).
Mais le problème demeure, l’Eglise a beau
affirmer que le titre de « saint » ne concerne
que l’attitude « religieuse » du candidat et
qu’en cela seulement il s’agit d’un exemple à
suivre, il n’en reste pas moins que l’attitude
« humaine» ne peut être laissée de côté. Je
ne crois pas faire erreur en affirmant que
c’est là l’enseignement premier de Jésus.
Bien sûr l’Eglise est indépendante et souve-
raine dans ses choix, mais elle doit savoir
qu’il peut y avoir des contradictions entre
eux. Si le dialogue judéo-chrétien lui tient à
coeur, que le pape actuel fasse comme son
prédécesseur qui avait promis que ce dos-
sier serait mis en attente jusqu’à l’ouverture
des archives. Nous ne comprenons pas la
raison de cette soudaine urgence à béatifier
le pape de la seconde guerre mondiale.
Hanouccah, une résistance
toujours d’actualité
LE MOT DU PRÉSIDENT EXÉCU TIF