La transmission par voie sanguine du VHB est bien connue.
Cependant, en général, cette transmission s’effectue lors
d’une exposition au sang par l’intermédiaire d’un matériel
souillé ou directement après contact avec le sang d’une
personne virémique pour le VHB.
Ce mode d’exposition explique la plupart des contaminations
du personnel soignant, ainsi que les transmissions soignants-
soignés. Le risque de transmission d’un patient à un autre est
théoriquement possible par le partage de matériel invasif mal
ou non stérilisé.
La génération de l’usage unique a largement contribué à
réduire le risque de transmission du VHB de patient à patient.
Cependant, dans les structures de soins en France, la
fréquence de ce risque, considéré comme très faible, n’a pas
été évaluée ni documentée.
La découverte d’un taux de prévalence élevé de l’antigène
HBs chez les transplantés cardiaques de l’hôpital de la Pitié-
Salpétrière a conduit à la réalisation d’une très importante et
prolongée enquête épidémiologique et virologique qui a
démontré la transmission du virus VHB à plusieurs patients à
partir d’autres patients.
Pendant la période juillet 1984-mai 1994, 770
transplantations cardiaques ont été effectuées et 86
transplantés sont devenus porteurs de l’antigène HBs après la
transplantation, soit une densité d’incidence globale de 3,45
infections à VHB pour 100 transplantations cardiaques/année.
90% des acquisitions de l’antigène HbS se sont produites
après le 217e jour suivant la transplantation. L’étude
virologique des souches a identifié 8 groupes différents de
virus. Parmi ceux-ci, il a été possible de reconstituer la
transmission de 2 groupes distincts à partir d’un porteur pré-
transplantation. L’hypothèse d’une transmission à partir d’un
membre du personnel a été écartée ainsi qu’une transmission
transfusionnelle ou à partir du greffon.
L’analyse cas-témoin a montré que le risque d’acquérir le
VHB augmentait avec le nombre de sujets porteurs ayant
partagé la même séance de biopsie endomyocardique par voie
endovasculaire (BEV) et avec le nombre de BEV après un
porteur de l’antigène HbS. Il est donc apparu que les séances
de BEV pouvaient être responsables de la transmission du
VHB d’un patient à l’autre. Le matériel utilisé lors des
http://publications.crips.asso.fr/transcriptase/73_1063.htm (2 sur 3) [23/06/2003 14:42:51]