Toutefois, dans ce cas, une autre caractéristique du peuplier devient désavantageuse. Ainsi,
comme le rappelle l’AFOCEL dans son dossier peupliers et eau : « L’enracinement des
peupliers cultivés n’est pas adapté à une stabilisation des berges des cours d’eau. La
plantation de peupliers à proximité immédiate des cours d’eau est donc à éviter (comme le
conseille la circulaire DERF du 11 Septembre 1998), surtout lorsqu’il s’agit de la seule
végétation ligneuse ». En effet, si le peuplier a une croissance rapide, il a relativement peu
de racines. A titre de comparaison, un saule aura environ deux fois plus de racines qu'un
peuplier de la même taille.
Or, sur les bords de cours d'eau, le courant érode la berge sous le peuplier et puisqu’il n'a
pas assez de racines pour freiner l'érosion et « armer » le sol, la berge se déstabilise. De
plus, le peuplier grandit vite et haut et se retrouve souvent exposé aux vents. Comme il est
fragilisé à sa base, le vent aura moins de mal à le coucher, le déraciner, le rendant ainsi
menaçant pour le cours d’eau, les ouvrages, et les hommes.
Le robinier faux acacia (robinia pseudoacacia)
Comme le rappelle l’Agence
Méditerranéenne pour l’Environnement
(AME) : « Le robinier (ou Acacia) fut importé
d'Amérique du nord en 1632. Il n'est
naturellement pas présent en Europe ». Il
donne un bois d'une bonne durabilité et qui
« ne travaille pas ». Il est utilisé comme
piquets de parc ou de vigne, mais aussi
comme traverses de chemin de fer ou pilotis.
C’est aussi une espèce invasive qui
conquiert très rapidement les espaces
disponibles. Cela banalise le paysage en
créant des espaces ou seul cet arbre est
présent. De plus, il enrichit les sols en nitrate.
Ainsi, des espèces comme les orties sont
favorisées sous les robiniers. Les espèces
normalement présentes (érable sycomore,
aulne, frêne ou saule) ne peuvent plus
s'installer car elles ne sont pas adaptées aux
nouvelles conditions du sol.
Comment lutter ?
La coupe conduit à des rejets de souche et des drageonnements très actifs.
A préconiser : la coupe (en hiver) suivie d’une coupe des rejets deux fois par an et ce,
pendant plusieurs années. A poursuivre sur les souches encore vigoureuses.
Prévoir aussi un arrachage des jeunes plants.
Figure n° 38 : robiniers faux acacias