Corrigé (Centrale-Mines)

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MP1&2 2016 - 2017
Correction - DS n°5bis (Centrale - Mines) : Électromagnétisme
Correction - DS n°5bis (Centrale - Mines)
Samedi 7 janvier 2017 - Durée : 2 heures
1
Relations fondamentales de la magnétohydrodynamique (d’après
Centrale-PC-2016)
1.
(a) Équations de Maxwell :
→
−
div B = 0
ρe
→
−
div E =
ϵ0
équation de Maxwell-Gauss (MG)
équation de Maxwell-Thomson (MT) ou Maxwell-flux (Mϕ)
→
−
∂B
−
−
→→
rot E = −
équation de Maxwell-Faraday (MF)
∂t
→
−
∂E
→
−
−
−
→→
rot B = µ0 j + µ0 ϵ0
équation de Maxwell-Ampère (MA)
∂t
(b) D’après les ordres de grandeur :
V∼
L
T
Or d’après Maxwell Faraday en ordre de grandeur,
E
∼
B
E L
∼ ∼V
B T
soit
L T
Attention, on n’a pas ici E/B = c !
(c) Dans Maxwell-Ampère, si les courants de déplacements sont négligeables par rap→
−
−
−
→→
port aux autres termes, alors rot B ≈ µ0 j (sinon il n’y a plus d’influence des
→
−
→
−
→
−
−
−
→→
courants). Dans ce cas || j || ≪ || j d || ⇔ ||µ0 j d || ≪ ||rot B ||, soit en ordre de grandeur
µ0 ϵ0
2.
E
T
≪
B
L
VE
soit
c2 B
≪1
en utilisant µ0 ϵ0 = 1/c2 . En utilisant la relation de la question précédente, on obtient
donc :
V2
≪1
c2
ce qui correspond bien à une hypothèse d’écoulement non relativiste.
(a) Par invariance de la force et de la charge par changement de référentiel, on a alors
−v dans le
la même valeur de la force de Lorentz pour toute charge q de vitesse →
référentiel R, qu’on l’exprime dans les deux référentiels :
(→
(→
− − →
−)
−
− ′)
−v ′ ∧ →
q E +→
v ∧ B = q E′ +→
B
−v la vitesse de la charge dans la référentiel R. Sa vitesse →
−v ′ dans le
On note →
−v (P, t) notée →
−v (vitesse d’entraînement)
référentiel R′ se déplaçant à la vitesse →
P
dans le référentiel R est telle que
→
−v = →
−v ′ + →
−v
P
−
−v ′ = →
En particulier pour →
0 (particule au repos dans son propre référentiel), on en
déduit
→
−′ →
− −
→
−
E = E +→
vP ∧ B
1
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(b) Par définition d’un courant volumique de charges dans un milieu où des porteurs
−v dans le référentiel
« i »en densité volumique de charge ρi se déplacent à la vitesse →
i
R
∑
→
−
−v
j =
ρi→
i
i
R′ ,
Dans le référentiel
la densité volumique de charge est identique (charge invariante, et volume invariant en mécanique classique) donc le courant volumique
associé est


∑ (
) ∑ →
∑  →
→
− ∑ →
−
→
−
→
−
−
′

j =
ρi v i =
ρi v i − v P =
ρi v i − 
ρi  −v P
i
Or par hypothèse
Donc
i
∑
i ρi
i
i
= 0 car le milieu est localement neutre (fluide non chargé).
→
− →
−
j = j′
(c) On en déduit immédiatement la relation attendue d’après la loi d’Ohm locale dans
−v = →
−v :
le référentiel R′ et les résultats précédents, avec →
P
(→
→
− →
−
→
−
− − →
−)
j = j ′ = σE′ = σ E +→
v ∧B
3.
(a) L’équation de conservation de la charge s’écrit :
∂ρe
∂t
→
−
+ div j = 0
→
−
En injectant directement l’expression de j de la question précédente et en utilisant
Maxwell Gauss
∂ρe σ
−
−v ∧ →
+ ρe = −σdiv(→
B)
∂t
ϵ0
On notera que le terme de droite apparaît ici comme un terme de disparition de
charge.
−
−v = →
(b) Au repos →
0 l’équation se ramène au cas classique, dont la solution est
( )
t
ρe (t) = ρe (0) exp −
τ
Le temps caractéristique d’évolution est τ =
le cuivre
ϵ0
σ
par identification, l’AN donne pour
τ = 1, 48 × 10−19 s
Donc au bout d’un temps très court, le milieu est localement de charge nulle, tant
que les champs varient sur des échelles de temps plus longues, à de plus basses
1
fréquences que fc = ∼ 1019 Hz, ce qui est une très haute fréquence par rapport aux
τ
fréquences habituellement accessibles en TP (ARQS) ou visiblement en jeu dans la
magnétohydrodynamique lorsque l’on sort de l’hypothèse du repos.
(c) Si le conducteur est en mouvement et qu’on est en régime stationnaire
−
−v ∧ →
ρe = −ϵ0 div(→
B)
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−
−v ∧ →
ρe est non nul car div(→
B ) est non nul à cause de l’effet d’induction. La nécessité d’une charge volumique non nulle peut s’interpréter par le fait que dans le
référentiel au repos, où il n’y a pas de champ électromoteur, des charges sont en
mouvement dans le fluide, elles-même à l’origine des courants de charge et donc
du champ magnétique. Or ces charges ont été mises en mouvement uniquement
par l’existence d’une force électrique, qui ne peut elle-même qu’avoir été produite
→
−
que par un champ électrique E conséquence d’une distribution de charge locale
non nulle : ρe .
(d) En ordre de grandeur, on obtient ρe ∼
ϵ0 VB
L
∼ ϵ0 ωB, soit (attention aux unités !) :
ρe ∼ 5 × 10−12 C.m−3
L’ordre de grandeur du nombre de charges libres dans un métal est de 1030 m−3 ,
donc la densité volumique de charge libres est de l’ordre de
ρl =
NA ρNa e
MNa
∼ 1011 C.m−3
On a donc ρe ≪ ρl , les charges mises en jeu par le phénomène magnétohydrodynamique sont une très faible portion des charges présentes dans le sodium, mais
elles restent à l’origine de l’effet dynamo !
4. On procède comme pour une équation d’onde. D’après Maxwell Ampère en négligeant
courant de déplacement et en utilisant la loi d’Ohm locale, et Maxwell Flux :
(→
−
− − →
−)
→
−
−
→→
rot B = µ0 σ E + →
v ∧B
et
div B = 0
−−−→
−
→
−
→
−
−
→−
→→
En utilisant rot(rot( B )) = grad(div B ) − ∆ B , alors
[−
− )]
→
−
− −
→→
→ (− →
v ∧B
−∆ B = µ0 σ rot E + rot →
D’après Maxwell Faraday alors :
 →

−
)
(→
 ∂ B −
→
−
→
−
→
−
−∆ B = µ0 σ −
+ rot v ∧ B 
∂t
C’est-à-dire l’équation demandée :
→
−
∂B
∂t
−)
→
−
−
→ (− →
= rot →
v ∧ B + λ∆ B
1
.
µ0 σ
• Le terme laplacien s’identifie à un terme diffusif car il est relié à une dérivée temporelle première du même objet (le champ magnétique), avec λ un « coefficient de
diffusion magnétique »en m2 .s−1 .
• L’autre terme est celui d’origine inductive, car il est lié aux mouvements du fluide
−v .
conducteur par le champ de vitesses →
avec par identification λ =
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1→
−
B pour avoir une équation homogène à une puissance
µ0
volumique puis en intégrant sur un volume V quelconque pour faire apparaître une
équation homogène à une puissance
[$
]
$
$
d
→
−) →
−
→
− →
−
1 2
1
λ
−
→ (→
−
B dτ =
rot v ∧ B · B dτ +
∆ B · B dτ
dt
µ0
µ0
V µ0
V
V
5. En multipliant scalairement par
#
1 2
B dτ
µ0
• Le premier terme du membre de droite est une puissance reçue PI d’origine inductive
• On travaille sur le second terme du membre de droite, où on cherche à faire réapparaître
→
−
la source j et une divergence liée à l’induction
(→
(→
− −
− →
− →
−
−
→
− −
−
− ))
→
− →
−
→→
→→
−
→ →
∆ B · B = − rot(µ0 j ) · B = −µ0 B · rot j = −µ0 j · rot B + div j ∧ B
(
(→
− →
− ))
= − µ0 µ0 j2 + div j ∧ B
• Le membre de gauche est la dérivée temporelle de l’énergie magnétique Um =
V
– Le second terme est une divergence, donc intégré sur le volume donne un flux sur la
surface extérieure d’après le théorème d’Ostrogradsky
$
(→
− →
→
− →
−)
−
j ∧ B · dS
div j ∧ B dτ =
Σ
V
intégrale qui est nulle si on prend le volume assez grand de sorte que les bords du
volume voient un champ magnétique nul à l’infini : l’intégrant est alors nul en tout
point de la surface.
– Le premier des deux termes donne les pertes par effet Joule, une fois multiplié par
λ/µ0 = 1/(µ20 σ) et intégré
∫ 2
j
dτ = P J
V σ
Ce terme d’effet Joule intervient dans l’équation globale avec un signe négatif : c’est
une perte de l’énergie magnétique dans le milieu conducteur sous forme thermique
du fait du couplage inductif. En effet, l’équation énergétique s’écrit au final :
dUm
= −P J + PI
dt
faisant apparaître deux origines au stockage global de l’énergie magnétique : une
puissance reçue d’origine inductive et une puissance perdue par effet Joule.
−) →
−
−
→ (− →
6. • On a une équation de diffusion si le terme inductif rot →
v ∧ B = 0 est négligeable
devant le terme diffusif. En particulier s’il est nul, dans le cas par exemple d’un fluide
−
−v = →
est complètement au repos →
0.
→
−
• Dans ce cas la diffusion pure fait disparaître le champ B (pas de champ aux limites à
l’infini) sur une échelle de temps τ qui dépend de l’échelle spatiale R telle que
R2
∼λ
τ
• En prenant comme échelle spatiale la taille typique de la coquille fluide du noyau
(externe), R = 2 × 103 km, on obtient
τ ∼ R2 µ0 σ ∼ 7 × 104 ans
Ce résultat n’a de sens qu’en années pour pouvoir être comparable.
4
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• C’est un temps long à l’échelle humaine mais court à l’échelle géologique (âge de la
Terre : 5 milliards d’années). Cela confirme donc que le champ magnétique terrestre
est entretenu par des phénomènes inductifs. Un champ fossile éventuel aurait disparu
depuis longtemps.
2
Solénoïde en régime lentement variable
1.
(a) τ =
L
= 10−5 s = 10 ms.
R
(b)
→
− ∂ E ε0 →
−
∂t || j D ||
≪ 1 implique
→
− =
→
−
γ|| E ||
|| j ||
→
− ε0 E →
− ≪1
γτ|| E ||
et donc
ε0
γτ
≪1⇒ τ≫
ε0
γ
Pour du cuivre, dont la conductivité électrique vaut γ = 6 × 107 Ω−1 .m−1 , on obtient :
τ≫
1
6 × 107 × 36π × 109
≃ 10−19 s
Cette condition est vérifiée très largement dans le cas du solénoïde, donc on pourra
effectivement négliger le courant de déplacement dans l’équation de MaxwellAmpère.
⃗ se calcule comme
(c) Puisque le courant de déplacement est négligeable, le champ B
en statique, avec i(t) :
t
− →
⃗ = µ0 ni(t)⃗
B
uz = µ0 nI0 e τ −u z
à l’intérieur du solénoïde, ⃗0 à l’extérieur.
2. Par invariance par rotation d’angle θ et translation selon Oz car le solénoïde peut être
⃗
⃗
considéré comme infini, E(r).
Dans la région sans charges, la seule source de champ E
⃗
−→ ⃗
∂B
⃗ via l’équation −
⃗ est
est le champ B,
RotE
= − . Par analogie avec la magnétostatique, E
∂t
⃗
∂B
⃗r , u
⃗z )
donc orthogonal à un plan de symétrie de
. En un point M donné, le plan (M, u
∂t
⃗
∂B
⃗ = E(r, t)⃗
, d’où E
uθ .
est plan de symétrie de
∂t
3. La loi de Faraday donne :
("
)
I
dB(t)
d
⃗
⃗
⃗
⃗
B.dS = −πr2
E.dl = E(r, t)2πr = −
dt
dt
S
Γ
en choisissant comme contour Γ le cercle d’axe Oz et de rayon r, orienté dans le sens
trigonométrique autour de Oz.
t
µ0 nI0 r − →
→
−
E =
e τ −u θ
2τ
5
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4.
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( )
B2 (t)
ϵ0 r 2 2
(a) ue =
B (t), et um =
.
2 2τ
2µ0
( )
ue
vaut donc :
Le rapport
um
a
(
)
ue
r 2
=
um
2cτ
10−2
= 5 m.s−2 ≪ c = 3 × 108 m.s−1 , donc dans ce cadre (qui
2τ 2 × 10−3
correspond ici à celui de l’ARQS), ce rapport est négligeable, et
avec |r| ≤ a. Or
≤
uem ≃ um =
B2 (t)
2µ0
→
−
B
→
−
r B2 (t)
⃗r .
⃗ = E∧
(b) π
=
u
µ0 τ 2µ0
⃗ = 0.
(c) L’espace à l’intérieur du solénoïde est vide, donc Pv = ⃗j.E
( ) B2 (t) ( ) B2 (t)
− 2 B2 (t)
∂uem
⃗ =
(d) On a div Π
div r⃗
ur =
. De plus,
=
×
.
2µ0 τ
µ0 τ
∂t
τ
2µ0
On vérifie donc bien l’équation de Poynting à l’intérieur du solénoïde (r < a) :
∂uem
⃗
div⃗
π+
= −⃗j.E.
∂t
B2 (t) 2
ϵ0 πa4 h 2
πa h.
5. (a) Pour une portion de solénoïde de longueur h, Ue =
B
(t)
et
U
=
m
2µ0
16τ2
( )
1 a 2
Ue
=
≪ 1 à nouveau.
D’où
Um 8 cτ
1
(b) Par identification avec l’expression Um = Li(t)2 , on obtient : L = µ0 n2 πa2 h . On
2
retrouve bien la même expression qu’en calculant directement L à partir de l’autoinduction :
(
)
N
Φtot = Li(t) = NΦ1 spire = N B(t)πa2 = Nµ0 πa2 i(t) = µ0 n2 πa2 hi(t)
h
(c) Φ(t) =
!
Slat
(d) On a bien
⃗ = πa2 h
⃗ (r = a, t).dS
π
B2 (t)
τµ0
dUem (t)
+ Φ(t) = 0. L’énergie est donc bien conservée.
dt
6
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