1.4 Certaines situations peuvent faire penser aux maladies rares que sont
certaines vascularites telles que la maladie de Churg et Strauss.
Cette maladie est en principe assez bruyante, et souvent reconstitue une
histoire stéréotypée : c’est un asthmatique hyperéosinophilique qui
nécessite une corticothérapie, et qui va développer une altération de l’état
général avec des signes multisystémiques, alors même que l’asthme va
mieux et est éventuellement sevré de corticoïdes. L’éosinophilie persiste
et s’aggrave, et cet asthme hyperéosinophilique va se transformer en une
maladie générale, une vascularite de Churg et Strauss.
La fasciite avec éosinophilie est une forme rare de collagénose parfois
induite par des toxiques, qui se caractérise par une infiltration
oedémateuse cartonnée siégeant aux membres inférieurs. Le diagnostic se
fait par la biopsie qui montre l’atteinte du fascia.
1.5 Dans d’autres situations l’éosinophilie pourra faire évoquer une maladie
néoplasique soit un cancer, cela est exceptionnel, soit plutôt une
hémopathie maligne et en particulier certains syndromes
myéloprolifératifs, ou une maladie de HODGKIN.
L’éosinophilie que l’on peut voir au cours de certaines hémopathies ou au
cours de certaines thérapeutiques chimiothérapeutiques n’est qu’un
épiphénomène qui ne doit pas faire entreprendre de recherche particulière.
2. EXAMENS COMPLEMENTAIRES UTILES DANS LE
DIAGNOSTIC D’UNE EOSINOPHILIE
La démarche diagnostique est essentiellement clinique devant
une éosinophilie.
Si l’on évoque un problème allergique, c’est essentiellement par l’interrogatoire,
par l’évolution des symptômes à l’arrêt de l’allergène que l’on va faire le
diagnostic. Il n’y a quasiment pas besoin d’examens complémentaires.
Si l’on évoque une maladie parasitaire, c’est là encore la clinique qui va
orienter, en particulier le séjour en pays tropical, l’absorption de certains
poissons ou de certains aliments tels que du gibier ou du sanglier (trichinose).
C’est l’étude sérologique essentiellement, associée à l’examen parasitologique
des selles qui va permettre de confirmer les diagnostics de maladie parasitaire.
Il est important aussi de savoir si le patient a certains animaux présents à son
domicile (toxocara canis, toxocara cati).
Enfin si l’on s’oriente vers des maladies rares, la recherche d’une
hypergammaglobulinémie, des anticorps anticytoplasmes des polynucléaires
peut orienter vers une vascularite. Le myélogramme et la ponction biopsie