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IMAGERIE SCINTIGRAPHIQUE
I. Introduction
A. Principe
On va administrer (injecter +++) au patient une molécule(le radiopharmaceutique) qui est :
Spécifique de l'organe à étudier
Marquée par un radioélément émetteur γ (ou β+)
Au bout d'un temps variable, ce radiopharmaceutique se fixe sur l'organe-cible qui devient
émetteur γ (ou β +)
Une fois que le rapport signal / bruit est suffisant on a une détection de ce rayonnement par
une gamma-caméra (ou caméra à position). On aura une imagerie numérique de la distribution du
radiopharmaceutique.
B. Imagerie par émission et par transmission
L'imagerie scintigraphique est ce qu'on appelle une imagerie par émission. En effet, c'est
l'organe qui fixe le radiopharmaceutique qui devient la source du rayonnement qui est reçu par les
détecteurs. Ainsi on parle d'émission car le détecteur reçoit des "émissions".
On l'oppose à l'imagerie radiologique conventionnelle ou la source de rayon X se trouve à
l'extérieur du sujet. Ce faisceau de rayons X traverse le sujet. Ainsi, le détecteur reçoit du
rayonnement transmis. On parlera donc d'imagerie par transmission.
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C. Axes de développement
Cette imagerie se développe selon un axe :
Technologique avec une recherche de l'amélioration des performances des caméras
Biologique avec la mise au point de nouveaux radiopharmaceutiques
D. Les radiopharmaceutiques
1. Généralités
Les radiopharmaceutiques sont des molécules radiomarquée administrée à un patient en vue :
D'un examen scintigraphique
D'une thérapie (Radiothérapie interne vectorisée)
Ce radiopharmaceutique est un médicament. Il a donc une AMM (Autorisation de Mise sur le
Marché) et une RCP (Résumé des Caractéristiques du Produit). L'utilisation de ces
radiopharmaceutiques oblige à la présence d'un radiopharmacien.
Ces radiopharmaceutiques sont des sources radioactives non scellées. Ainsi, on a risque de
contamination interne mais aussi externe.
Il existe plusieurs dizaines de radiopharmaceutiques spécifiques d'un organe ou d'une
fonction. De plus, pour certains organes, on a plusieurs radiopharmaceutiques différents pour
étudier plusieurs fonctions.
Par exemple : Il existe des radiopharmaceutiques qui permettent de voir la perfusion du cœur et
d'autres qui permettent de calculer le volume d'éjection sanguin du ventricule gauche.
Attention, les radiopharmaceutiques ne sont pas l'équivalent des produits de contraste en
radiologie qui servent à améliorer le contraste entre plusieurs tissus.
2. Structure
a. En général
C'est un atome d'un radioélément associé à une molécule vectrice qui est spécifique de
l'organe-cible. Ainsi elle véhiculera le radioélément vers l'organe voulu.
Exemple : Les agrégats d'albumine associé au technicium 99m dans la scintigraphie de perfusion
pulmonaire
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b. Parfois
On peut utiliser le radioélément seul si ses propriétés physico-chimiques sont suffisantes
pour qu'il soit véhiculé.
Exemple : L'iode 123 dans la scintigraphie thyroïdienne
Exemple : Le krypton 81m dans la scintigraphie de ventilation pulmonaire
3. Mécanisme de localisation sur l'organe cible
Il existe 4 mécanismes qui vont permettre au radioélément d'aller se fixer sur l'organe cible
a. Selon un phénomène métabolique actif
Exemples :
123I dans la scintigraphie de la thyroïde.
18F-désoxyglucose dans les TEP-Scan des tumeurs.
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b. Selon un phénomène passif
Exemples :
81mKr dans la ventilation pulmonaire
99mTC agrégats d'albumine dans la scintigraphie de la perfusion pulmonaire
c. Selon une fixation sur des récepteurs spécifiques
Exemple :
111In (Indium) octréotide (OCTREOSCAN®) qui se fixe sur le récepteur de la somatostatine
dans la recherche de tumeur neuroendocrines
123I ioflupane (DATSCAN®) qui se fixe sur des récepteurs dopaminergiques des noyaux gris
centraux.
4. Selon une fixation d'un anticoprs sur un antigène
Exemple :
99mTc Anticorps antigranulocytes (LEUKOSCAN®) qui se fixent sur les foyers septiques
permettant de localiser les sites infectieux.
90Y Anticorps antiCD20 (ZEVALIN) dans le traitement de certains lymphomes B
Le 90Y (Yttrium) est un émetteur spécifique β. Il va permettre une action thérapeutique via la
destruction des lymphocytes cancéreux.
E. Imagerie scintigraphique
Le contraste est du aux différences de concentration tissulaire du radiopharmaceutique.
La concentration du radiopharmaceutique dans l'organe-cible reflète son fonctionnement,
physiologique ou pathologique.
On a donc une imagerie "fonctionnelle".
Elle s'oppose à l'imagerie par les rayons X dont le contraste est du aux différences de densité
tissulaire.
On a donc une imagerie "morphologique" ou "anatomique".
Sur ce type d'image on verra bien les détails anatomiques de l'organe.
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On a ici une coupe TDM passant par les noyaux gris centraux. On discerne bien les différentes
structures.
A côté on a une image scintigraphie au DATSCAN qui fixe les noyaux gris centraux. L'intérêt
de cette dernière image est qu'elle est fonctionnelle.
Par exemple : La maladie de Parkinson due à une dégénerescence des noyaux gris centraux avec une
perte de synapses dopaminergique. Au scanner, on aura une image morphologique normale. Par
contre sur la scintigrapghie on aura une moins bonne fixation sur le snoyaux gris centraux, signant le
diagnostique.
F. Sémiologie
Quand on regarde une image scintigraphique ou regarde où se fixe le radiopharmaceutique.
La localisation est elle physiologique ou pathologique ?
Attention cependant aux organes impliqués dans l'élimination du radiopharmaceutique (reins,
vessie, …)
Il faut aussi regarder l'intensité de la fixation du radiopharmaceutique.
La fixation est elle d'intensité normale ? A-t-on une hyperfixation ou une hypofixation ?
SI on a une anomalie, il faut se demander si elle est significative ou non ? Il faudra donc la quantifier.
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