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SEMIOLOGIE GERIATRIQUE
I. Interrogatoire
A. Cohérence du patient
Il reste un temps primordial de l'examen clinique y compris chez la personne âgée.
La difficulté est que, du fait du vieillissement, on peut avoir des difficultés à procéder à un bon
interrogatoire.
On distingue toujours chez les personnes âgées les effets du vieillissement à proprement dit de
l'effet des pathologies.
On a un vieillissement intellectuel avec
Une diminution des capacités mnésiques, surtout au niveau de la mémoire de travail et de la
mémoire épisodique. Plus rarement on a une diminution de la mémoire sémantique et
procédurale.
On a aussi des cadres pathologiques le patient ne peut pas raconter son problème avec
cohérence comme dans la maladie d'Alzheimer.
Il faut donc apprécier en parallèle les fonctions cognitives.
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B. Recherches de déficiences
On va rechercher si le patient n'a pas un déficit sensoriel, qu'il soit :
Visuel : Cataracte, presbytie
Auditif : presbyacousie (perte de l'audition des sons aigus), bouchons, Quand le patient
entend mal, il faut se mettre du côté où il entend mieux et parler lentement et distinctement
(bien articuler).
Il faut donc que le patient n'oublie pas ses prothèses auditives ou ses lunettes.
Pour combler ces lacunes, il ne faut pas hésiter à utiliser un volume vocal plus élevé avec un timbre
plus grave.
Il faut poser des questions simples, pas multiples ou avec des doubles interrogations. Il faut attendre
la réponse du patient avant de reformuler.
C. Signes fonctionnels
Il faut rechercher les signes fonctionnels selon l'expression du patient et selon un interrogatoire
systématique. La recherche de ces signes fonctionnels est parfois difficile car le sujet âgé considère
certaines anomalies comme "normales", par exemple dans le cas de pathologies chroniques.
Il faut toujours préciser si ces troubles :
Sont récents ou anciens. On va donc essayer de distinguer l'aigu du chronique.
Ont bénéficié d'investigations médicales
Sont la cause de prise de traitements particuliers
Il faut identifier la plainte principale : MDH (motif de l’hospitalisation)
A l'hôpital, la plainte du patient âgé est parfois différente du motif d'hospitalisation.
D. Antécédents
1. Antécédents médicaux
Il faut rechercher le long passé médical du sujet âgé :
Les nombreuses interventions chirurgicales
Les nombreuses hospitalisations
Les nombreux épisodes médicaux
Il faut démêler les informations en ayant des faits précis, les dates ainsi que les noms des médecins
et les hôpitaux où se sont déroulés les soins.
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Il ne faut pas oublier que ce qui est le plus important pour le médecin ne l'est pas forcément pour le
patient âgé.
Par exemple, le patient se plaindra de son arthrose qui le fait souffrir tous les jours, mais il ne se
plaindra pas de son HTA ou de son diabète alors que ce sont des pathologies très importantes. En
effet, ces pathologies ne le touchent pas directement et quotidiennement.
2. Antécédents médicamenteux
Il faut pouvoir dresser la liste exhaustive des prises médicamenteuses qui sont souvent multiples. Il
faudra vérifier l'observance de ces traitements c'est-à-dire si le patient consomme bien le
médicament.
Il faudra vérifier si le patient consomme des psychotropes :
Benzodiazépines, neuroleptiques, antidépresseurs
Attention aux molécules cachées
Il faudra aussi vérifier si le patient utilise des traitements en automédication comme :
Les laxatifs irritants pris lors d'une constipation chronique
Les AINS dans les douleurs articulaires (arthrose). Il ne faut pas en prescrire et en utiliser
après 75 ans.
3. Antécédents et médicaments
Il faut regrouper les pathologies par groupe et mettre en face les médicaments.
Maladies cardiovasculaires
Traitement basic
AOMI, IDM, AVC
Facteurs de risques : HTA, Hypercholestérolémie
β bloquants, AAP, statine.
Inhibiteurs de l'enzyme de conversion, ARA2
Ostéoporose
Fractures
Calcium, vitamine D
Biphosphonate
On va donc regarder si tous les médicaments sont expliqués et si toutes les pathologies sont
traitées.
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E. Contexte social
Le contexte social conditionne la possibilité du maintien à domicile ou doit elle être placé en EPHAD
: Etablissement d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (Maison de retraite).
On va se demander si :
Le conjoint a un bon état de san, permettant de l'aider
Quel est l'entourage familial et les proches
La présence continue d'un proche
Quel est le type d'habitation (escaliers, étages, sanitaires, isolement…)
Exemple :
S'agit-il de Mme X qui est bien entourée par son mari, ses trois filles et ses petits enfants et qui
dispose d'un appartement spacieux et confortable avec une présence de quelqu'un 24h/24.
Ou s'agit-il de Mme Y, habitant seule, isolée dans une chambre de bonne vétuste au sixième étage
sans ascenseur avec un point d'eau et des toilettes sur le palier, et un poêle dont le charbon est situé
à la cave.
On va réaliser un interrogatoire de l'entourage pour savoir ce que le patient âgé peut faire et le
contexte social exact dans lequel il vit.
On devra réaliser une évaluation de l'autonomie, de la dépendance à l'aide de deux grilles :
La grille AGGIR
La grille ADL / IADL
1. ADL de Katz (Activities of Daily Living)
On va regarder si le patient peut :
Se laver
S'habiller
Se rendre aux toilettes
Se déplacer
S'alimenter
Être continent
On réalise une cotation qui est de 0 0,5 ou 1 pour chaque item. Grâce à cette cotation on
détermine un score global allant de 0 : dépendance complète à 6 : autonome.
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2. IADL de Lawton (de 0 à 14) (Instrumental Activities of Daily living)
Entretien quotidien (/6)
Activités courantes (/8)
Propreté
Alimentation
Habillage
Soins personnels
Déplacements
Bains
Utilisation du téléphone
Courses
Préparation des aliments
Entretien ménager
Blanchisserie
Moyens de transport
Gestion de son traitement
Gestion de son budget
Il y a 4 items à demander en priorité que sont : l'utilisation du téléphone, les moyens de transport,
la gestion de son traitement et la gestion du budget. Ces 4 IADL, si elles ne sont pas bien réalisées
sont des signes précoces de la maladie d'Alzheimer.
3. Evaluation AGGIR
a. Définition
C'est l'Autonomie Gérontologique Groupe Iso Ressources
Le conseil général utilise cette grille pour déterminer le montant du plan d'aide qu'on peut donner
aux personnes âgées.
Pour 10 variables, c'est-à-dire des actes de la vie quotidienne il faut quantifier si le patient le fait :
Totalement
Spontanément
Habituellement (temps)
Correctement (conforme aux mœurs).
A côté des cette quantification, on va regarder si :
A : Fait seul
B: Fait partiellement
C : Ne fait pas
b. Les variables du modèle
La cohérence : Converser et/ou se comporter de façon logique et sensée
L'orientation : se repérer dans le temps, les moments de la journée et dans les lieux
La toilette du haut et du bas du corps, on va s'assurer de son hygiène corporelle.
Habillage (haut, moyen, bas), c'est-à-dire s'habiller, se déshabiller, se présenter
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