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directeurs d’hôpitaux pour rester dans la sphère hospitalière). L’éthos est évidemment
lié aux processus de socialisation de la profession,… pour le dire simplement à leur
formation à son contenu mais aussi aux modalités notamment de sélection (une
première année médecine n’a rien à voir avec une première année d’IFSI !)
Cette digression sur l’étymologie du mot d’éthique pourrait sembler à première vue
hors sujet. Elle ne l’est pas, car elle me permet de répondre à ma question de départ : à
quoi sert un formateur en institut de formation comme sur le terrain ? Et bien la
réponse semble évidente : il sert à faire acquérir un éthos. En effet, au-delà de l’apport
de connaissance ou de savoir-faire (évidemment utile), la mission implicite d’un
formateur de soignant est d’apporter à celui qu’il forme, en référence à Héraclite, une
manière d’habiter son métier… certains parlent du « cœur de métier »
Acquérir un éthos
Il reste que la construction d’un éthos est un processus souvent long et rarement aisé.
Certains y verront une forme de formatage. Il s’agit, de manière souvent non
consciente, de transférer ainsi un ensemble de valeurs afin de crée un éthos, un habitus
aurait dit Bourdieu. L’effet est bien de réduire les comportements déviants et de les
homogénéiser.
En visant à transformer les individus, les instituts de Formation peuvent dès lors vus
comme des dispositifs au sens qu’en donne Michel Foucault, c’est-à-dire « un
ensemble […] hétérogène comportant des discours, des institutions, des lois, des
mesures administratives, des énoncés scientifiques, des propositions philosophiques,
morales, philanthropiques, des modes d'emploi aussi. »
Il est vrai qu’entre intégration d’une culture professionnelle et formatage des esprits la
frontière s’avèrent parfois mince. Il s’agit de se « conformer », littéralement « se
former avec ». Il reste que cette transformation est nécessaire et qu’en cas d’échec, le
professionnel, sans repères, se retrouvera en souffrance, inadapté à son milieu. A cet
égard, l’intégration réussie d’un éthos professionnel n’empêche pas d’avoir ensuite un
regard critique sur sa propre profession. C’est le méta-professionnel qui, en prenant du