Congrès Marx International VI, septembre 2010,, Section Etudes marxistes, Gandler Stefan Réflexions sur une Théorie critique non eurocentrique Stefan Gandler Congrès Marx International VI Crises, Révoltes, Utopies Université de Paris-1 Sorbonne et Paris-Ouest Nanterre 22-25 Septembre 2010 Résumé Dans les dernières années, l'Amérique latine a commencé, dans le terrain social, à se distancer des centres mondiaux de pouvoir, réorganisant les relations économiques et politiques; cette tendance, cependant, est à peine évidente dans le domaine de la philosophie sociale. Il est maintenant urgent de réorganiser la discussion internationale philosophique et des sciences sociales, utilisant la Théorie Critique comme point de départ. La Théorie Critique (comme partie de la tradition non dogmatique de marxisme) est une des théories sociales existantes qui ont la capacité de développer et reconstruire les éléments restantes des possibilités pour l'autocritique dans société mondiale contemporaine. Un résultat de cette réorganisation théorique, pourrait être surmonter la dominance continue de l'eurocentrisme philosophique; une dominance qui n'est réellement pas moins virulent aujourd’hui que dans les années du colonialisme. Seulement par une réorganisation ouverte et non eurocentrique de la discussion internationale sur la théorie et la philosophie sociales, il sera possible de donner à société les outils conceptuels qu'elle a besoin pour surmonter la stagnation de la réflexion théorique dans laquelle elle a été emprisonnée pendant les dernières trois décennies. Cette stagnation, visible dans notre incapacité de abandonner la soi-disant idéologie néo-libéral, nous a poussé a réaliser nôtres vies quotidiennes dans un monde où les conséquences sociales et écologiques de cette idéologie deviennent irréversibles. La Théorie Critique, à l'origine développée par l'école de Francfort dans les années 20, 30, 40, 50 et 60 du vingtième siècle, a une certaine tendance décisive qu'elle partage avec la grande majorité d'autres philosophies européennes ; à savoir, la tendance vers généraliser son point d'origine de deux manières distinctes. D'abord, elle considère seulement des théories provenant du continent européen comme ‘fondamentaux’, et en second lieu, elle prend en considération comme « normalité humaine » seulement les réalités sociales de l'Europe et des Etats-Unis. En dépit de cette limitation cruciale, cependant, nous restons profondément convaincus que cette école de pensée est la meilleure manière d’interpréter correctement le monde de real. Dans la tradition de l'école de Francfort, le concept principal pour comprendre la dynamique spécifique de la formation de la conscience (partiellement constituée par la subconscience collectif et également par les formes spontanées d'organisation dans la vie collective) est celui du réification, hérité de George Lukács et son livre Histoire et conscience de classe, particulièrement le chapitre sur la Réification et la conscience du prolétariat. En dépit de la grande pertinence de cet oeuvre pour la compréhension de la société capitaliste, un de ses inconvénients est son incapacité de décrire de manière significative la grande diversité des formes de vie quotidienne qui existent dans les conditions de la reproduction capitaliste. Dans un certain sens, nous pouvons voir le concept du réification capable de comprendre et décrire une forme spécifiquement présente en nord-ouest européen, une forme que le philosophe marxiste non dogmatique, mexicain-équatorien Bolívar Echeverría conçoit comme éthos réaliste. -C'est en raison de la réification qu'on ne peut pas percevoir des contradictions existants dans les formes sociales d’aujourd'hui. Au même temps, l’éthos réaliste redéfinit ces formes sociales comme choses (dans le sens Kantienne) indiscutables, éternelles et ne pas sujet au changement. Le éthos baroque d'autre part, nous permet de percevoir et au même temps vivre avec ces contradictions sans les ignorer ou nier ; à la différence de l'éthos réaliste, il joue avec elles et, dans un certain sens, les refunctionalise. (Par conséquent, certains phénomènes sociaux proviennent de l'éthos baroque, comme un soupçon permanent de la possibilité de la corruption, combinée avec la croyance qui sans cette corruption les choses peuvent devenir même plus compliquées, ou l'utilisation des double sens et les jeux ironiques avec la langue etc.) D'une part, ce lui que Echeverría appelle l'éthos baroque, qui en Amérique Latine et au Mexique coexiste avec l'éthos réaliste, n'est pas entendu réellement par la critique classique de l'idéologie fondé seulement sur le concept du réification; d’autre part, il est nécessaire de remarquer que la théorie d'Echeverría de l'ethe historique paye un certain prix pour les contributions qu'il apporte, en perdant certaine radicalité dans la critique de l'idéologie déjà réaliser dans le marxisme non dogmatique ou « occidental ». L'intention de ce document est la de reprendre le développement interrompu de cette tradition philosophique sans reprendre ses limitations née de son eurocentrisme, avec l'aide théorique de certains théories et philosophies sociales produites en Amérique Latine, comme celui de Bolívar Echeverría. Au même temps, les limitations de ces dernières théories peuvent, peut-être, être surmontés en les confrontant avec la Théorie Critique « classique ». Dans cet contexte nous essayerons de développer un concept critique de la modernité (capitaliste) qui respecte différentes identités culturelles, sans perdre de vue la réclamation universaliste de la justice et de l'égalité des droits. Littérature : Stefan Gandler, Fragmentos de Frankfurt. Ensayos sobre la Teoría Crítica. México, D.F.: Siglo XXI Editores, 2009.