MAPAR 1998374
le gaz inspiré [10]. Ces différences ont été bien mises en évidence par Imanaka et al.
Comme illustré sur la figure 1, ces auteurs ont mesuré des pics de concentration en NO
dix fois supérieurs à la concentration désirée en utilisant un mode d’administration
continue. A l’inverse, en utilisant une administration séquentielle, les concentrations
mesurées étaient très proches des concentrations désirées.
2.1. ADMINISTRATION CONTINUE
2.1.1. PRINCIPE
L’administration continue consiste à délivrer un débit continu de NO régulé par un
débitmètre à azote dans une tubulure en Téflon connectant la bouteille réservoir à la
partie initiale du circuit inspiratoire du ventilateur. Le débit continu de NO est supposé
constant, se situant entre 200 mL/min-1 et 2 L/min-1 et la concentration de la bouteille
peut être de 225 ou 450 ppm (recommandation de l’ATU). Du fait de sa simplicité et de
son caractère peu onéreux, ce type d’administration prédomine largement en France. Les
utilisateurs de ce système font l’hypothèse que le NO est mélangé de manière homogène
avec les gaz inspirés provenant du respirateur et appliquent la formule suivante pour
calculer la concentration inspiratoire de NO :
[NOinsp] = VNO . V-1 . [NObout ]
- où [NOinsp] = concentration inspiratoire de NO,
- V = ventilation minute provenant du ventilateur,
-V
NO = débit de NO délivré à partir de la bouteille et
-NO
bout = concentration de la bouteille.
Au lit du malade, la concentration souhaitée est obtenue en réglant le débit de NO en
fonction de la ventilation minute du patient et de la concentration de la bouteille. La
plupart des équipes font confiance au calcul pour la détermination de la concentration
inspiratoire de NO. Si l’on mesure par chimiluminescence ou électrochimie les
concentrations réellement délivrées dans le circuit inspiratoire au cours de l’administration
continue, on constate que les concentrations mesurées diffèrent fortement des
concentrations prédites par le calcul [10].
2.1.2. MISE EN EVIDENCE EXPERIMENTALE DE «L’EFFET BOLUS»
L’administration continue en ventilation contrôlée volumétrique à débit inspiratoire
constant équivaut à mélanger un débit continu de NO avec un débit gazeux discontinu
provenant du ventilateur. Pendant l’inspiration, le mélange NO, oxygène et azote se fait
d’une manière homogène (mélange de deux débits constants). Pendant l’expiration, le
débit provenant du respirateur cesse dans la branche inspiratoire alors que le débit continu
de NO persiste. Il en résulte une accumulation de NO dans la partie initiale du tuyau
inspiratoire. Lors du volume courant suivant, ce «bolus» est propulsé vers les voies
aériennes supérieures sans pouvoir se mélanger de manière homogène dans le volume
courant (VT). Le volume et la concentration du «bolus» de NO dépendent du débit de
NO administré, du temps expiratoire et de la concentration de la bouteille [10].
Il est facile de mettre en évidence ce phénomène en échantillonnant le gaz contenu
dans le circuit inspiratoire au niveau de différents sites se situant à des multiples du
volume courant administré. Comme le montre la figure 2, les concentrations de NO
mesurées aux sites d’échantillonnage correspondant à 1 et 2 VT, sont plus élevées que les
concentrations de NO mesurées aux sites d’échantillonnage correspondant à 0,5 et 1,5
VT. L’explication est la suivante : pendant la phase expiratoire qui dure 2 secondes,