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25 août 2015
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Que s’est-il passé vendredi et qu’arrivera-t-il ensuite?
Le vendredi 21 août dernier, la chute de 531 points (3,13 %) de l’indice Dow Jones, et celle de 65 points (3,19 %) de l’indice S&P ont été
éclipsées par le repli de 3,5 % du NASDAQ, qui a clôturé à 4706, soit 171 points de moins qu’à l’ouverture des marchés.
Ailleurs, les marchés ont été tout aussi agités : l’indice composite de Shangai a poursuivi sa dégringolade, entraînant avec lui les indices
TOPIX et Nikkei au Japon (les deux ont perdu environ 3 % au cours de cette journée) et pratiquement tous les autres marchés boursiers de
la zone Asie-Pacifique. Les bourses européennes ont également plongé du côté négatif, alors que des marchés émergents ont continué de
se replier, tendance qui avait été amorcée plus tôt, l’an dernier.
Au Canada, les investisseurs en actions ont continué à grincer des dents lorsqu’ils ont vu l’indice composé S&P/TSX clôturer la journée à
13 473, soit une chute de près de 2 %, vendredi dernier. Déjà malmené par le marché baissier de l’énergie et des produits de base, cet indice
s’est soudainement retrouvé à plus de 2 000 points sous son sommet de l’été dernier.
Et, au moment où nous avons les yeux lundi matin, il était clair que les investisseurs n’étaient pas allés à la chasse aux aubaines au cours du
week-end : les marchés asiatiques ont ouvert en forte baisse (la bourse de Shanghai a finalement clôturé en baisse de 8,5 % lundi) et ont été
imités par les marchés européens quelques heures plus tard. De plus, les indices des contrats à terme des bourses qui n’étaient pas encore
ouvertes de notre côté de l’Atlantique, laissaient présager d’autres chutes. À l’ouverture lundi, l’indice du Dow Jones étaient en baisse de
1000 points. L’indice très volatile pendant la journée a finalement clôturé en perte de 588 points. Les marchés des contrats à terme hier soir,
après la fermeture des marchés, enregistraient d’autres baisses avant que les mesures annoncées par le gouvernement chinois ce matin ne
renversent la vapeur : l’indice du Dow Jones sur le marché des contrats à terme étaient en hausse de 3,35 % à 9 h 20 ce matin avant
l’ouverture des marchés.
Qu’est-il arrivé et que se passe-t-il maintenant?
La semaine dernière avait bien débuté pourtant. La plupart des indices des marchés développés avaient rebondi, même si les marchés
asiatiques, et particulièrement celui de la Chine, continuaient d’être durement touchés. La semaine précédente, les marchés des pays
développés avaient péniblement encaissé la dévaluation surprise du yuan, mais semblaient avoir repris du poil de la bête à la suite des
multiples interventions de la Banque centrale de Chine (PBOC) visant à soutenir sa monnaie.
La dévaluation du yuan du 10 août semblait avoir ébranlé la confiance des investisseurs qui effectuaient massivement des opérations de
portage depuis des années: en contractant des emprunts en dollars américains (ou en euros ou en yens) et en investissant en Chine, ou tout
simplement en consentant des prêts en yuans, il était facile d’enregistrer des bénéfices. La logique de l’opération était facile à comprendre :
tant que le yuan était lié au cours du dollar américains (et qu’il s’appréciait même au fil du temps comme il l’avait fait depuis des années,
jusqu’au 10 août, grâce au soutien tacite de la PBOC), l’arbitrage serait rentable. Mais, dès que cette hypothèse a été mise à l’épreuve et a
flanché sous la pression du marché, les investisseurs se sont tous rués vers la sortie en même temps. Heureusement pour eux, la PBOC est
submergée de dollars américains et de titres du Trésor américain et elle a pu intervenir pour adoucir ou ralentir l’exode et restreindre leurs
pertes. Cette intervention semblait avoir calmé les marchés. Du moins, jusqu’à jeudi, lorsque les pressions à la baisse ont vraiment
commencé à s’amplifier. Vendredi après-midi, l’heure de la correction avait sonné pour les marchés. Et la dégringolade se poursuit depuis.
Mais pourquoi la PBOC a-t-elle d’abord laissé le yuan chuter, pour le soutenir ensuite, au cours des jours
suivants?
Personne ne croyait, le 10 août dernier, et personne ne croit encore aujourd’hui qu’une dévaluation de 1,9 % du yuan (et qui a atteint 3 %,
quelques jours plus tard, pour se stabiliser par la suite) permettra à la Chine de recouvrer sa compétitivité, alors que lié au cours du dollar
américain depuis un certain temps, le yuan s’est fortement et rapidement apprécié par rapport à l’euro, au yen et à la plupart des monnaies
des pays avec lesquels la Chine entretient des relations commerciales.
L’explication relativement crédible fournie par la PBOC, lors d’une rare conférence de presse donnée le 11 août, était qu’elle se pliait au désir
du FMI de voir la PBOC moins intervenir sur son marché des changes, en relâchant graduellement ses contrôles sur les flux de capitaux. En
principe, cela démontrerait que le yuan mérite de faire partie des monnaies qui constituent les droits de tirage spéciaux (DTS), monnaie
virtuelle que le FMI utilise en tant que point de référence pour jouer son rôle stabilisateur sur l’échiquier financier mondial.