tirant leur subsistance de l’agriculture, qui représente toujours plus de 20 % du PNB. Les
avancées indiennes dans le secteur des hautes technologies sont notables, mais encore
souvent dans la sous-traitance ou l’externalisation; cependant, ces opérations donnent lieu
à des transferts de technologies et confortent les progrès réalisés.
... OU DES COLOSSES AUX PIEDS D’ARGILE
qLes fragilités du dynamisme chinois
Le dynamisme chinois est davantage tiré par les exportations que par le marché inté-
rieur, en dépit de la taille de celui-ci. En effet, la faiblesse des salaires ne permet pas à l’en-
semble de la population de consommer.
Des inégalités croissantes expliquent des
conflits sociaux en forte hausse. En l’ab-
sence de protection sociale, la population
épargne beaucoup. Les exportations, à
moitié composées d’assemblages de pro-
duits importés, sont de plus dépendantes
du cours du yuan, qui en dépit d’une
légère réévaluation en 2005, reste notoi-
rement sous-évalué compte tenu du solde
positif des transactions courantes et des
IDE entrants. Enfin, les besoins en
matières premières alimentent une
demande mondiale en forte hausse, ce qui
pourrait provoquer un accroissement de
leur prix, avec de possibles effets inflation-
nistes. La croissance chinoise devra à la
fois composer avec le rééquilibrage en
faveur de la demande, en particulier inté-
rieure , les tensions sur le cours du yuan et
la dépendance de ses marchés vis-à-vis
des pays développés (les exportations vers les États-Unis représentent 15 % du PIB!).
qLes difficultés du développement en Inde
La croissance de l’Inde bute sur plusieurs obstacles. D’abord, son industrie ne s’est pas
suffisamment modernisée, si bien que les gains de productivité y sont assez faibles. Ensuite,
elle est traversée par des inégalités sociales, entre les sexes mais aussi d’un État à l’autre :
atténuer ce développement inégal nécessitera un accroissement des dépenses dans les sec-
teurs de la santé et de l’éducation; pourrait alors se produire un effet d’éviction vis-à-vis des
investissements plus directement dynamisants pour l’économie (infrastructures), d’autant
que le poids des déficits publics reste élevé. Enfin, la transition démographique semble en
marche, mais la réduction de la fécondité, condition nécessaire pour l’amélioration des
conditions de vie, entraîne un déficit de naissances féminines (IVG après échographie
annonçant une naissance féminine), compte tenu du statut social dévalorisé des femmes, ce
qui à terme freinera la croissance de la population en âge de travailler et de consommer.
155
Les investissements
à l’étranger des groupes
indiens
En ce début d’année 2007, deux entre-
prises indiennes ont payé le prix fort pour
acquérir des groupes occidentaux. Tata
Steel s’est en effet emparée, le 1er février,
pour 13,7 milliards de $ de l’aciériste an-
glo-néerlandais Corus. En mettant la main
sur un groupe presque quatre fois plus
gros que lui, le conglomérat indien se his-
se parmi les leaders mondiaux du secteur
et réussit la plus importante acquisition
jamais réalisée à l’étranger par une socié-
té indienne. Hindalco, le 1er producteur in-
dien d’aluminium s’est offert pour 6 mil-
liards de $, Novelis, le n° 1 mondial des
produits laminés en aluminium.
Source :
Problèmes Économiques
, n° 2919,
14 mars 2007.