Corrigé (plan détaillé) 1. Oui, être juste c`est être dans son droit 2

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Corrigé (plan détaillé)
Introduction1
1. Les titres en gras servent à guider la lecture et ne doivent en aucun cas figurer sur la copie.
1. Oui, être juste c’est être dans son droit
A. L’absence de lois (de droit positif) engendre l’injustice absolue :
– à l’échelle de l’État, car cela mène au despotisme, à l’“ esclavage politique ” (Montesquieu) et au favoritisme,
la vie de la communauté étant réglée par le caprice du despote ;
– à l’échelle de l’individu, car recourir à la violence en pensant faire justice soi-même est contradictoire : la
vengeance entraînant la vengeance, “ justice ” ne sera jamais faite.
B. Le droit ne peut être “ notre ” droit, au sens où le droit serait relatif à chaque individu. Si c’était le cas,
on retomberait alors dans l’injustice radicale, c’est-à-dire l’absence d’égalité devant la loi, équivalente à
l’absence de loi comprise comme règle stable et stricte. Le droit est en effet la condition de la coexistence des
libertés individuelles. Il n’a de valeur que s’il s’applique de manière égale à tous.
C. Etre juste, c’est agir conformément aux lois. Le rôle des lois est de définir ce qui est interdit et ce qui est
permis. Par ailleurs, c’est le rôle du juge que de mesurer la conformité aux lois des actions des citoyens. On a là
une définition de la justice comme conformité extérieure au droit (l’intention n’est pas prise en compte).
2. Non, être juste ce n’est pas seulement être dans son droit
A. La question de la justice se pose à propos des lois elles-mêmes. Des lois injustes existent ou ont existé (les
lois fascistes par exemple). La justice n’est pas une simple question de légalité ; il faut encore interroger la
légitimité des lois. L’idée d’un “ droit de résistance ” face à une légalité pervertie ou injuste révèle l’insuffisance
de la simple conformité au droit à définir la justice.
B. La justice excède le droit positif, c’est-à-dire le droit tel qu’il est posé de fait dans une société. Le droit
positif doit garantir et respecter le droit naturel imprescriptible, ce droit pouvant être fondé rationnellement
(Rousseau, Du contrat social, I, 2). Cette fondation implique une réflexion sur la nature de l’homme et ses droits
inaliénables, le résultat de cette réflexion étant formulé par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de
1789.
C. Dans l’application de la loi par le juge, le respect “ à la lettre ” de la loi peut conduire à en nier
complètement l’esprit : “ summum jus, summa injuria ” (Cicéron, Traité des devoirs, I, 10). La jurisprudence
est indispensable pour adapter la généralité de la loi aux cas particuliers (Aristote, Éthique à Nicomaque, V).
3. Pour être juste, le respect du droit est une condition nécessaire mais non suffisante
A. La justice est une catégorie juridique, mais aussi morale. Or le respect du droit ne suffit pas à caractériser
l’homme juste moralement. Tous les impératifs moraux n’ont pas à être réglés juridiquement (ex. : cultiver ses
talents, la condamnation du mensonge).
B. La justice comme bonté morale implique que l’on considère l’intention qui gouverne l’action. Le critère
de la moralité est en effet dans la pureté de l’intention (on agit moralement lorsque l’on se détermine à agir par
pur respect du devoir dicté par la raison. La crainte de la punition, du remords, l’amour-propre ou tout autre
intérêt d’ordre sensible ou “ sentimental ” doit être exclu). On peut respecter la loi par crainte du châtiment, mais
cela ne suffit pas à qualifier notre action de juste moralement.
Conclusion
Si “ être dans son droit ” signifie respecter une loi, la conformité de nos actions au droit qualifie la seule légalité
de notre comportement. Nos actions sont véritablement justes si on obéit à un droit lui-même juste, c’est-à-dire
légitime. Mais pour être juste, il faut non seulement respecter les lois, mais encore agir moralement dans les
domaines qui ne sont pas régis par la loi. Faire simplement son devoir de citoyen ne suffit pas à dire que l’on a
fait son devoir.
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Ouvertures
LECTURES
– Rousseau, Du contrat social, Hatier, coll. “ Classiques ”, livres I et II.
– Aristote, Éthique à Nicomaque, Garnier-Flammarion.
– Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs, Delagrave.
– Cicéron, Traité des devoirs, I, 10.
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