68 Économie et Solidarités, volume 36, numéro 1, 2005
© 2006 – Presses de l’Université du Québec
Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Québec, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca
Tiré de : Économie et Solidarités, vol. 36, no 1, C. Saucier et M.J. Bouchard, responsables • EES3601N
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés
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s’impose à la suite d’au moins deux constats : 1) la nécessité de se doter d’indica-
teurs et d’outils de mesure sectoriels de rentabilité sociale et 2) les limites, pour
ne pas dire les difficultés rencontrées lors de tentatives de proposition de ce type
d’indicateurs à vocation essentiellement sociale ; difficultés se répercutant dans
la mesure6 même de ce social par le biais de tels indicateurs : ils se révèlent alors
plus proches de l’outillage quantitatif que de l’outillage qualitatif. Ces limites
nous semblent être rattachées à une faible caractérisation de la rentabilité, de
l’impact ou de l’apport social et nous semblent être plus axées sur une caracté-
risation du contexte ou du milieu dans lequel les activités et actions du secteur
de l’économie sociale sont posées. Ce qui, en soi, n’est pas inintéressant, bien
que cela puisse être considéré, de façon directe, comme un exercice contribuant
à la détermination d’indicateurs de rentabilité sociale, à moins que la preuve et
la mesure d’impact du secteur sur les contexte et milieu n’en soient établies. Ce
qui nous ramènerait au point de départ : quels indicateurs pourraient rendre
compte de l’impact du secteur de l’économie sociale sur le milieu dans lequel
sont portées ses actions ? Les difficultés nous paraissent, quant à elles, relever
d’un glissement involontaire du social vers l’économique ; l’objectif visé est celui
de la rentabilité sociale, les résultats s’apparentent à une mesure de l’impact
économique. Évidemment, cela ne vient en rien invalider les travaux menés
autour de la question des indicateurs tant sociaux qu’économiques.
Voilà qui résume les tentatives et rejoint les défis reconnus par les
nombreux acteurs impliqués dans la détermination d’indicateurs sociaux spéci-
fiques à l’économie sociale. La majorité des essais, des écrits et des synthèses
qui y sont consacrés identifient clairement le défi posé par l’« hétérogénéité »
du secteur, une hétérogénéité qui « recoupe des réalités parfois très contrastées
[…] et un défi à la lisibilité de ce qui fait la cohérence de l’économie sociale »
(Rondot et Bouchard, 2003, p. 6). Le second défi est, quant à lui, rattaché « au
développement d’indicateurs qui rendent justice aux particularités de l’éco-
nomie sociale » (Neamtan, 2001, p. 6). L’enjeu est alors celui d’asseoir l’évalua-
tion sur « des indicateurs pluriels de richesse qui rendent compte, notamment,
de la dimension non monétaire de ses activités » (Fraisse, 2001, p. 7). « Le bilan
comptable, les ratios d’endettement capitalisation, les rapports coûts-bénéfices
et même les mesures d’impacts économiques, font plus facilement l’objet d’un
large consensus que le bilan social, la mesure des biens publics, des externalités
positives ou des impacts intangibles tels la démocratie, l’empowerment ou le lien
social . » (Rondot et Bouchard, 2003, p. 7.) Ce problème, nous dit-on, « n’est pas
exclusif à l’économie sociale, mais le résoudre peut paraître plus urgent puisque
les entreprises d’économie sociale intègrent le social dans leur mission et dans
leurs règles de fonctionnement » (Ibid.). Il faut donc, selon Viveret (2000, p. 15),
« identifier et approfondir les indicateurs existants, cerner les obstacles ayant
empêché leur emploi pour enfin trouver les moyens de surmonter ces obstacles
et de définir un projet et une stratégie à moyen terme ».