patients âgés de plus de 70 ans justifiaient simplement d’un traitement palliatif
en raison de l’importance de la mortalité postopératoire et du mauvais
pronostic après exérèses pancréatiques (25). Plus récemment, une étude de
l’Association française de chirurgie (26) incluant 787 résections pancréatiques
réalisées entre 1982 et 1988 concluait que les résections pancréatiques devaient
être évitées chez les patients âgés de plus de 70 ans ayant une défaillance viscé-
rale associée. Actuellement, la mortalité et la morbidité de cette intervention
dans les centres spécialisés sont respectivement de 6 et 40 % chez les patients
âgés de plus de 70 ans (27, 28), et comparables avec ceux obtenus chez les
patients moins âgés. Cependant, la comparaison des facteurs de risque entre les
deux groupes laisse supposer que les patients âgés de plus de 70 ans ont été
soigneusement sélectionnés. Là encore, l’âge chronologique n’est pas isolément
lié de façon significative à la survenue de complications postopératoires ou à la
survie à distance.
Un tiers seulement des patients atteints d’un cancer du pancréas peut être
candidat à une chirurgie d’exérèse en raison de la découverte fréquente du
cancer à un stade avancé. Le taux de résection est plus bas chez les patients âgés
de plus de 70 ans (25 %), mais principalement parce que l’état général reste le
principal déterminant de l’opérabilité chez les patients âgés, et non pas en
raison de la découverte plus fréquente d’une maladie localement avancée ou de
métastases (29). Malgré une augmentation de la survie ces vingt dernières
années, le pronostic de ce cancer reste mauvais avec une survie globale à 5 ans
de 5 % et une survie après résection de 0 à 11 % (28-30). Cependant, dans le
sous-groupe des patients ayant des tumeurs de moins de 2 cm, sans envahisse-
ment ganglionnaire ni infiltration péri-nerveuse, le pronostic est meilleur avec
des survies aux alentours de 20 % (31).
Lorsque la tumeur est localement avancée et inextirpable, le but du traite-
ment est alors de lutter contre la douleur, l’ictère et l’obstruction digestive
éventuelle. Deux techniques sont principalement utilisées pour lever l’obstacle
biliaire, la dérivation bilio-digestive chirurgicale et l’intubation endoscopique
de la voie biliaire principale par une prothèse en Téflon ou métallique. La
comparaison entre dérivation chirurgicale et endoscopique par prothèse en
Téflon a été évaluée sur plusieurs études randomisées (32). L’efficacité de ces
techniques, jugée sur le taux de bilirubine à un mois et sur la survie à distance,
est identique. Le bénéfice principal de l’intubation endoscopique porte sur une
durée d’hospitalisation initialement plus courte. Cependant, ce bénéfice est
réduit ultérieurement par la survenue plus fréquente d’épisodes d’angiocholite,
la nécessité d’autres procédures endoscopiques nécessitant des hospitalisations
itératives pour changer de prothèse en cas de migration ou d’obstruction et la
possibilité d’apparition d’une sténose duodénale dans 15 % des cas. Plusieurs
études randomisées (33-35) ont conclu à la supériorité des prothèses métal-
liques par rapport à celles en Téflon, notamment sur la durée de vie de la
prothèse qui est en moyenne de 126 jours pour le Téflon contre 273 jours pour
les prothèses métalliques. Le coût plus élevé initial de la prothèse métallique est
à comparer avec la réduction ultérieure de 28 % de procédures endoscopiques
Chirurgie des cancers digestifs chez les patients âgés 67