L`éthique évolutionniste : de l`altruisme biologique à la

L’éthique évolutionniste :
de l’altruisme biologique à la morale
Thèse réalisée en cotutelle aux
Institut de philosophie
Faculté des lettres et sciences humaines
Université de Neuchâtel
&
Institut d’Histoire et de Philosophie des Sciences et des Techniques
Université de Paris I Panthéon-Sorbonne
Présentée pour l’obtention du grade de docteur ès Lettres
par
Christine Clavien
Acceptée sur proposition du jury :
Prof. Daniel Schulthess, directeur de thèse
Prof. Jean Gayon, directeur de thèse
Prof Daniel Andler, rapporteur
Prof Ronald de Sousa, rapporteur
Prof Nicolas Perrin, rapporteur
Prof Dan Sperber, rapporteur
Soutenue le 11 janvier 2008
Université de Neuchâtel
2008
ii
iii
Mots clés en français :
altruisme, coopération, culture, émotion, éthique, éthique évolutionniste, évolution, jugement de
valeur, métaéthique, morale, motivation, norme, réalisme moral, réciprocité, sélection de
groupe, sélection de parentèle, sentimentalisme, sophisme naturaliste, théorie de l’erreur, théorie
de l’évolution, théorie des jeux, valeur
Mots clés en anglais :
altruism, cooperation, culture, emotion, ethics, evolutionary ethics, evolution, value judgment,
metaethics, morality, motivation, norm, moral realism, reciprocity, group selection, kin
selection, sentimentalism, naturalistic fallacy, error theory, theory of evolution, game theory,
value
Résumé :
Cet ouvrage est une contribution à l’éthique évolutionniste, un courant de pensée dont les débuts
remontent à la seconde moitié du 19è siècle et qui s’inspire des connaissances de la biologie de
l’évolution pour aborder les questions éthiques (genèse de la moralité, métaéthique, fondement
des principes moraux). L’éthique évolutionniste comprise dans son sens contemporain est un
domaine de pensée à la fois riche et complexe, imprégné non seulement des idées de Darwin
mais également de données et outils théoriques issus de sciences aussi variées que la biologie de
l’évolution, la théorie des jeux, la psychologie, la neurologie, l’anthropologie, l’économie
empirique ou les sciences cognitives en général. Ainsi ce courant peut être considéré comme un
emblème de l’interdisciplinarité.
Cet ouvrage présente une large palette de théories et données scientifiques sur lesquelles
reposent les réflexions menées en éthique évolutionniste. Il montre également comment ce
courant s’inscrit à l’intérieur même de la philosophie morale sans se résumer à une seule ligne
de pensée. Il s’agit plutôt d’une méthodologie originale dont il est indispensable de clarifier
l’application. C’est d’ailleurs l’objectif essentiel de l’ouvrage : mesurer les limites et les
possibilités de l’adoption d’une perspective évolutionnaire et scientifique dans le domaine
moral. Il apparaît que dans le foisonnement de voies possibles, seules certaines résistent à la
critique.
English title : Evolutionary Ethics: from biological altruism to morality
Summary :
This work is a contribution to evolutionary ethics, a particular approach to ethical questions
(origins of morality, metaethics, foundation of moral principles) that goes back to the second
half of the 19th century and is inspired by evolutionary biology. Nowadays, evolutionary ethics
has become a rich and complex interdisciplinary field that rests not only on Darwin’s ideas but
on a vast range of recent developments in research fields such as evolutionary biology, game
theory, psychology, neurology, anthropology, empirical economics, and cognitive sciences in
general.
This volume covers the main scientific theories and empirical data relevant to evolutionary
ethics. It also shows how this field remains within the scope of moral philosophy without
coming down to one single line of thought; it is best understood as a methodology, a new way
of grasping the phenomenon of morality. The main aim of this writing is to define the proper
use of this methodology, that is, to identify the limits and possibilities of an evolutionary and
scientific approach to morality. It appears that among the wide variety of possible views, few
resist criticism.
1
Remerciements
Mes premiers remerciements vont à Daniel SCHULTHESS et Jean GAYON, mes
directeurs de thèse dans le cadre d’une cotutelle entre les Universités de Neuchâtel et de
Paris I. Leur soutien et leurs encouragements ont été essentiels durant les années de
préparation de cette thèse. Je leur doit également à tous deux d’avoir orienté mes
recherches, de m’avoir conseillée dans mes lectures, et enfin d’avoir lu et commenté
dans le plus grand détail les différentes versions préliminaires de cet écrit. C’était un
réel défi de satisfaire à la demande de précision dans les explications imposée par Jean
GAYON et à la rigueur argumentative exigée par Daniel SCHULTHESS. J’espère avoir
répondu au mieux à leurs attentes.
Les idées présentées dans ce travail ont germé dans les murs de différentes
Universités. Il y a d’abord l’Université de Neuchâtel où j’ai été engagée comme
assistante doctorante. Il y a également l’Université de Lausanne où j’ai eu l’occasion de
mener des projets interdisciplinaires dans le cadre du groupe « déterminismes et
libertés ». J’ai en outre bénéficié d’excellents contacts avec les biologistes de Lausanne,
en particulier Nicolas PERRIN qui a lu et commenté différentes versions préliminaires de
la partie biologique de ce travail. Mais également avec Laurent KELLER, toujours prêt à
se lancer dans de longs échanges d’idées. C’est à eux que je dois d’avoir compris le
mécanisme de la sélection de parentèle et les limites de la sélection de groupe.
De fréquentes visites tout au long de ma thèse ainsi qu’un séjour d’un semestre à
l’IHPST (Institut d’Histoire et de Philosophie des Sciences et des Techniques) de Paris
m’ont fourni une excellente initiation à la philosophie de la biologie. Je suis
reconnaissante à toute l’équipe de l’IHPST pour leur accueil chaleureux et en particulier
à Philippe HUNEMAN qui c’est admirablement prêté à contrer mes idées.
Une gratitude toute particulière va à Peter GOLDIE qui m’a réservé le meilleur
accueil à l’Université de Manchester. C’est avec les larmes aux yeux que je suis revenue
en Suisse au terme d’un semestre intense durant lequel cet homme d’exception m’a
initiée à la philosophie des émotions et fait bénéficier de ses critiques et conseils avisés.
Merci également à la joyeuse équipe de doctorants de Manchester avec laquelle j’ai pu
échanger tant d’idées et de bons moments.
2
Je suis également extrêmement redevable à mes jurés de thèse, Daniel ANDLER,
Ronald DE SOUSA, Nicolas PERRIN et Dan SPERBER pour leurs critiques constructives à
la fois dans leurs rapports et au cours de la défense.
Mes recherches et séjours à l’étranger ont été possibles grâce aux fonds qui m’ont
été octroyés par l’Université de Neuchâtel (assistanat), l’Université de Lausanne (via
Anthropos) et la CRUS (bourse de cotutelle).
En outre, j’aimerais remercier les personnes dont les précieux commentaires ont
contribué substantiellement à mes recherches : Nicolas BAUMARD, Vasco CASTELA,
Michel CHAPUISAT, Eric CHARMETANT, Fabrice CLEMENT, Julien DEONNA, Ronnie DE
SOUSA, Jacques DUBOCHET, Michael ESFELD, Luc FAUCHER, Chloe FITZGERALD,
Laurence KAUFMANN, Christian MAURER, Jérôme RAVAT, Fabrice TERONI, Marco
TOMASSINI.
Merci également aux étudiants de l’Université de Neuchâtel sur lesquels j’ai pu
tester mes idées dans le cadre de deux séminaires avancés, l’un sur l’altruisme et l’autre
sur la métaéthique évolutionniste.
Enfin je suis redevable à mes premiers lecteurs pour avoir traqué les fautes et
coquilles de cet écrit : Michel CLAVIEN, Jacques MONNIER, Corinne PERRITAZ, Patrick
PERRITAZ.
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