Mathias André M1 EPP 2009
École Polytechnique – Crest
Optimisation dynamique en temps continu
Fiche sur l’Hamiltonien - Économie de la croissance
Cette fiche s’appuie en grande partie sur l’annexe mathématique 3 de Barro, R. Sala-i-Martin, La crois-
sance économique, McGraw Hill, 1995. Cette méthode s’appuie sur le principe du maximum en contrôle
optimal de L. Pontryagin généralisant le calcul des variations.
1 Problème type
L’agent économique cherche à maximiser une fonction objectif, ses décisions portant sur les variables
de contrôle. Les contraintes évoluent au cours du temps (contraintes dynamiques) : les variables d’état
permettent de décrire l’économie. Le problème type s’écrit sous la forme :
max
ctZT
0
v[k(t), c(t), t]dt sous les contraintes : (1)
˙
k(t) = g[k(t), c(t), t]k(0) = k0>0fixé k(T)e−r(T)T≥0
r(T)est un facteur d’escompte. La première contrainte est une équation d’accumulation qui traduit
l’influence du choix c(t)(variable de contrôle) sur l’évolution de k(t)(variable d’état). La deuxième fixe
la valeur initiale de la variable d’état (point de départ de l’économie) et la troisième tient compte du fait
qu’à la fin de la planification (à l’infini ou non) la variable d’état actualisée ne peut pas être négative
(par exemple, dette à la disparition de l’agent) ou doit croître à un taux inférieur à r(t).
2 Conditions du premier ordre
L’approche adoptée est heuristique (intuitive) et s’inspire du théorème de Kühn-Tucker. Il ne s’agit
donc pas d’une démonstration mais d’un parallèle explicatif avec le cas statique.
Par analogie, on définit le lagrangien associé à (1) :
L=ZT
0
v[k(t), c(t), t]dt +ZT
0
µt{g[k(t), c(t), t]−˙
k(t)}dt +νk(T)e−r(T)T(2)
µtest le multiplicateur dynamique de Lagrange associé à la contrainte d’accumulation, il correspond donc
au prix (ou à la valeur) d’une unité supplémentaire de stock de capital à t en unités d’utilité au temps
0. Dans le cas statique, on dérive le lagrangien en fonction de k(t)et c(t), ce qui ne peut être fait ici à
cause du ˙
k(t); l’idée est d’intégrer par parties le terme µt˙
k(t)dans (2) qui fait apparaître l’Hamiltonien
du problème (ceci vaut donc pour définition) :
H(k, c, t, µ) = v[k, c, t] + µtg[k, c, t]tel que (3)
L=ZT
0
H(k(t), c(t), t, µt) + ˙µ(t)k(t)dt +µ(0)k0−µ(T)k(T) + νk(T)e−r(T)T(4)
L’interprétation économique de l’Hamiltonien est la suivante : à un instant t donné l’agent consomme c(t)
et possède k(t). Son choix c(t)affecte directement l’utilité par le premier terme mais aussi indirectement
avec le second. La décision c(t)contribue à faire évoluer k(t)par la contrainte d’accumulation (cette
variation vaut g[k(t), c(t), t]) et ceci au prix implicite µt. Ainsi, l’Hamiltonien traduit la contribution
totale à l’utilité du choix c(t).
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