ASSOCIATION MÉDICALE DU QUÉBEC JUIN 2011 info VOLUME 16 • NO 2 Transformer la pratique médicale… ou transformer le système? A u fil des années, de nombreux groupes de travail ont été créés afin de réfléchir aux problèmes relatifs à notre système de santé et pour envisager des pistes de solutions. Nous pouvons notamment penser aux commissions et aux groupes de travail Clair, Ménard, Romanow ou Castonguay, pour ne nommer que ceux-là. S’ils se sont succédé en martelant toujours le même message, soit l’urgence d’apporter des correctifs à la façon de gérer notre système de santé et de prodiguer les soins, plusieurs rapports se sont malheureusement retrouvés sur les tablettes des gouvernements. L’Association médicale du Québec est bien consciente des enjeux liés à la complexité que représente la gestion du changement tant pour les médecins que pour tous les professionnels du milieu. Cependant, traduire en réalisations concrètes des recommandations découlant d’une observation et d’une analyse attentive d’une problématique nécessite non seulement des outils, mais également une volonté et un leadership provenant de la communauté médicale. C’est pourquoi l’AMQ a choisi de traiter de la nécessité d’adopter des approches novatrices dans notre système de santé en réunissant, lors de son 14e Congrès annuel les 15 et 16 avril dernier, quelques acteurs impliqués de près dans plusieurs commissions et groupes de travail sur le sujet. Animée par un souci constant de faire progresser la recherche et la réflexion, l’AMQ prend plus que jamais les devants dans les discussions entourant l’avenir de la profession médicale. Son leadership, désormais reconnu par les leaders et les décideurs du réseau de la santé, me permet de terminer fièrement mon mandat à la présidence de cette association tournée vers l’avenir. En guise de clôture de ce dernier papier, je tiens sincèrement à vous remercier pour votre fidélité et votre soutien à l’Association médicale du Québec et à vous offrir mes meilleures salutations. Dr Jean-François Lajoie Président sortant Les conférences sont disponibles en ligne sur : www.amq.ca. Rapport de missions : Faire confiance à son patient ASSOCIATION MÉDICALE DU QUÉBEC info ASSOCIATION MÉDICALE DU QUÉBEC L’expérience de la Colombie-Britannique en matière de rémunération La Dre Jean Clarke a donné le coup d’envoi aux activités de l’après-midi, articulées autour du thème « Les modalités de la rémunération médicale : leviers de changement? ». La médecin de famille de Vancouver est membre du General Practice Services Committee (GPSC), le groupe de travail formé de médecins et de représentants du ministère de la Santé et chargé d’implanter la réforme des soins de première ligne en Colombie-Britannique. Délégation de Colombie-Britannique De gauche à droite : Dr Alain Larouche, Diane Lamarre, Dr David Beaulieu, Fabienne Papin, Dr Jean-François Lajoie, Dre Johanne Frégeau, Dr Robert Charbonneau, Dr Robert Perreault, Dr Claude Rivard, Dre Isabelle Samson, Marc Beaudet, Dr Pierre Harvey Délégation de Cleveland Gyslaine Desrosiers, Claude Sicotte, Diane Lamarre, Dr Laurent Marcoux, Fabienne Papin, Dre Marie Hayes, Dre Ruth Vander Stelt, Martin Trépanier, Dr Gaétan Barrette, Dr Alain Larouche I l’instauration d’outils technologiques permettant d’évaluer les patients et de suivre les traitements de façon adéquate. Cela procure donc une économie directe sur les coûts engendrés et une nette amélioration de la qualité des soins prodigués. l y a quelques semaines, l’AMQ a lancé, en partenariat avec Bell, deux missions d’étude à Vancouver et à Cleveland afin de s’inspirer de pratiques performantes. C’est avec un enthousiasme contagieux que les participants sont venus nous présenter leurs observations, insufflant du même coup à l’auditoire un agréable vent d’optimisme. Nous avons également eu droit à un débat animé entre les participants, car si l’on s’entend sur la nécessité de changer les choses, les points de vue divergent sur les moyens d’y parvenir. La Colombie-Britannique se démarque essentiellement par la collaboration qui s’est installée entre les membres de la communauté médicale, facilitant du même coup la coordina« O n n e v e u t p a s q u e l e tion entre les services. La p a t i e n t p a r t e n a i r e , m a i s a u s s i transformation du système est née d’abord et avant l e m é de ci n pa r t en ai r e . » tout d’une volonté collective D re Ra y mo n d e V a i l l a n c o u rt suite à un réel dialogue entre toutes les parties concernant les diverses problématiques du milieu, ce qui a facilité l’empowerment et l’émergence du leadership médical. Si cette province compte 5% de moins de médecins que le Québec, ils réussissent cependant à mieux connaître leur clientèle grâce à À la Cleveland Clinic en Ohio, c’est surtout les technologies de l’information déployées qui permettent d’en faire un système performant. Promenez-vous dans cet hôpital et vous n’y trouverez pas un seul bout de papier. Tout est informatisé et standardisé, ce qui permet de mesurer la qualité des soins prodigués. Aussi, la prise en charge du patient est le cheval de bataille que poursuit cette organisation, toutes les actions étant orientées de manière à en faire un partenaire. Dans ces deux environnements, le taux de satisfaction des médecins dépasse largement les normes habituelles car leur travail est continuellement valorisé. Formation, rémunération adéquate et rétroaction sont au cœur des préoccupations. Consciente que nous ne pouvons transposer l’intégralité de ces systèmes chez nous, l’AMQ est convaincue que plusieurs initiatives observées, combinées à des méthodes de travail actuelles nous permettraient d’améliorer grandement notre système de santé. Les conférences sont disponibles sur : http://www.amq.ca/fr/en-action/congres-annuel-amq/congres-amq-2011 2 À la question « Transformer la pratique médicale… ou transformer le système ? » : la Dre Clarke répond que ce ne peut, à son sens, être ni totalement noir, ni totalement blanc, mais qu’il est évident qu’en transformant les soins de première ligne, on transformera le système. Cette conclusion devient plus tangible quand elle dévoile les résultats de l’évaluation de l’efficacité du modèle de rémunération développé en Colombie-Britannique, effectuée par la firme Hollander Analytical Services. On y apprend qu’aujourd’hui, les médecins touchés par cette réforme d’incitatifs voient plus de patients qu’avant, et que les coûts d’hospitalisation ont diminué. Par ailleurs, le fait d'associer un patient à un médecin ou à une équipe de soins renforce l'efficience du système en diminuant les coûts et en augmentant l'espérance de vie du patient. Enfin, 80% des médecins de famille qui ont répondu à l’enquête de la firme disent qu’ils se considèrent satisfaits de l’évolution du système. info Les modalités de la rémunération médicale : Leviers de changement? Débat sur la rémunération des médecins Le débat autour de la question de la rémunération des médecins constitue certainement l’un des moments phares du Congrès. C’est Marie Grégoire, vice-présidente HKDP et membre du Club des ex, qui a tenu la barre de l’animation (avec un grand sérieux teinté d’humour !), face à une table ronde d’une grande richesse, composée de membres de tous les horizons : les docteurs Gaétan Barrette, Louis Godin, Amir Khadir, Claude Saint-Laurent et le consultant expert dans le domaine de la santé, Léonard Aucoin. Les docteurs Barrette et Godin ont dit croire que la rémunération est un des vecteurs les plus puissants de la transformation et que le paiement à l’acte pourrait être positif dans la mesure où le libellé est justifié. D’autres participants ont insisté sur le fait que la rémunération ne devrait pas constituer la motivation première du médecin, et qu’au-delà de la question de l’incitatif de la rémunération, ce sont les conditions de l’organisation du système qu’il faut nécessairement questionner. Le débat en quelques mots : Ce qu’ils ont dit… Dr Gaétan Barrette – Président de la FMSQ « Tout passe par la rémunération. Je suis un protagoniste pur du paiement à l’acte dans la mesure où, comme Louis (Godin) l’a dit plus tôt – Voyez on est d’accord là-dessus ! – rien n’a plus de pouvoir et d’effet que le libellé d’un acte. (…) La problématique du système, ce n’est pas le mode de rémunération, c’est le libellé. (…) La meilleure façon de faire est le paiement à l’acte dans la mesure où le libellé est approprié. Et ça, c’est la responsabilité des Fédérations. » Léonard Aucoin – Consultant, Info Veille-Santé « Qu’on le veuille ou non - et c’est la différence à mon avis entre le médecin et l’infirmière ou le psychologue -, le médecin génère l’activité clinique. (…) À cause de cela, il faut qu’il y ait un lien entre la rémunération et l’ensemble des coûts du système. » 3 ASSOCIATION MÉDICALE DU QUÉBEC info Thomas Goetz et la médecine du futur Après avoir discuté des éléments de succès rencontrés à l’extérieur du Québec et débattu de ce qu’il était possible ou non de s’approprier, il ne restait plus qu’à projeter notre système de santé et nos façons de faire dans l’avenir! Les modalités de la rémunération médicale : Leviers de changement? (Suite de l’article) Dr Louis Godin – Président de la FMOQ « La rémunération est probablement le vecteur le plus puissant pour influencer notre façon de faire les choses. (…) Tout réside dans l’équilibre entre l’inscription et la dispensation des soins, ce qu’on appelle traditionnellement le « fee for service. » (…) On se rend compte actuellement que probablement que ce qui est le meilleur, c’est la rémunération mixte qui reconnaît la prise en charge. » Dr Amir Khadir – Microbiologiste-infectiologue et député de la circonscription de Mercier « Les changements que l’on doit apporter à notre système (…), ça ne peut pas passer uniquement par le financement ou par la rémunération des médecins. Il y a une série d’autres mesures qui vont dans l’organisation des soins, dans l’importance qu’on accorde à la prévention, à d’autres interventions, autres que curatives. (…) Chacun des modes de rémunération a ses désavantages et peut entraîner des aberrations, peut donner des effets inverses, paradoxaux face aux buts recherchés.(…) D’abord et avant tout, partons des patients, des besoins de la population. Il faut qu’on réfléchisse aux meilleurs moyens d’offrir des soins accessibles à tout le monde, de manière universelle, et aussi de qualité (…). » Dr Claude Saint-Laurent – Psychiatre retraité « Pour moi, la rémunération n’est pas la motivation du médecin. Pour moi, la motivation du médecin, c’est ce qu’il veut faire de sa vie comme médecin, c’est à dire : secourir le malade. (…) Tout ce qui vient essayer de motiver le médecin en tant que vendeur d’actes rémunérés risque de fausser la réalisation de lui-même. (…) La rémunération ne doit pas être à l’acte, mais devrait être à la consécration même du médecin à ses malades (…), à salaire. » Animatrice : Marie Grégoire – Vice-présidente HKDP et membre du Club des Ex (Radio-Canada) « Il y a de la passion concentrée ici, mes amis !… Alors je vais essayer de gérer la passion…Ce qui n’est pas évident dans mon cas, à moi non plus ! » Les conférences sont disponibles sur : 4 ASSOCIATION MÉDICALE DU QUÉBEC Et pour porter un regard clairvoyant sur la médecine du futur, qui de mieux que la vedette américaine des technologies, Thomas Goetz. Éditeur du Wired Magazine, auteur, journaliste, détenteur d’une maîtrise en Santé publique de l’Université de Berkeley de Californie, celui dont on dit qu’il a écrit sur le futur de la médecine avec plus de prescience que quiconque, a soulevé un réel enthousiasme chez les participants. qu’on lui donne des moyens d’action et de contrôle sur sa propre condition, il prend de bonnes décisions, et sa santé s’améliore! Par exemple, des études canadiennes démontrent qu’en informant bien les patients des avantages et inconvénients liés à une chirurgie, le taux de chirurgies baisse de plus de 24%! Plus qu’un outil donc, les technologies de l’info rmation impliquent une nécessaire rétroaction : il faut intégrer l’information dans la vie du patient, en faire une inforemblée, Thomas Goetz a souligné que la problémation personnalisée, pertinente. Il ne s’agit pas simmatique majeure que rencontre le système de plement de transmettre l’information : au-delà de santé est notre comportement individuel, les mauvais l’approche quantitative choix que l’on fait dans nos vies, en toute connaissance des risques encourus (fumer, en- C ’ e s t l a p e r c e p t i o n d e l ’ e f f i - et rationnelle, l’informavoyer des textos en conduisant, etc.) et qui sont c a c i t é r e s s e n t i e , l a c r o y a n c e tion doit être ancrée dans une émotion afin à l’origine de plus de 50% du taux de mortalité. q u ’ o n p e u t c h a n g e r n o t r e v i e que le patient ait une e t a v o i r u n e i n c i d e n c e s u r entrée, une prise sur Autre constat : la technologie n’est pas encore intégrée, imbriquée dans le milieu de la santé. n o t r e é t a t d e s a n t é q u i s e r a i e n t celle-ci et qu’il se l’approprie. Il faut que cette Or, plus que de simples outils ou gadgets, les m o t e u r s d e c h a n g e m e n t . information soit claire, technologies de l’information et des communiqu’elle ait tout à voir avec les choix qu’il fait et qu’il y cations (TIC) constituent un impératif réel pour nous ait un lien direct avec l’action. aider à faire ce vers quoi toute organisation ou système médical doit tendre : la qualité des soins de santé. Il Aujourd’hui, beaucoup d’économies d’échelle sont rennous faut encore trouver comment utiliser les technodues possibles par plusieurs gadgets technologiques, logies, et les rendre accessibles à la masse, pour aider de plus en plus accessibles au large public, qui incitent les gens à prendre de meilleures décisions. les gens à agir sur leur vie. On n’a qu’à penser au Goetz a rappelé IPhone, un dispositif étonnant qui n’est pas un outil cliA u - d e l à d e l ’ a p p r o c h e q u a n t i - certains acquis nique… Et pourtant, on peut maintenant se procurer t a t i v e e t r a t i o n n e l l e , l ’ i n f o r m a - is sus d’études une application gratuite afin de calculer notre rythme t i o n d o i t ê t r e a n c r é e d a n s u n e cli niques sur cardiaque! On prévoit que le téléphone pourra servir é m o t i o n a f i n q u e l e p a t i e n t des groupes sous peu de sonde cardiaque… a i t u n e e n t r é e , u n e p r i s e s u r tests, afin de c e l l e - c i , e t q u ’ i l s e l ’ a p p r o p r i e . souligner que Bref, au-delà du système de santé dans lequel notre l’on sait depuis société évolue, la réorganisation devra venir égalelongtemps déjà que la qualité de vie et l’espérance de ment de la base même de ceux pour qui nos systèmes vie des patients sont réellement diminuées quand existent : les patients. Ces puissants vecteurs de ceux-ci n’ont pas l’impression de contrôler leur destin. connaissance que sont les TIC devront alors être imAinsi, c’est la perception de l’efficacité ressentie, la briqués dans nos façons de pratiquer la médecine, croyance qu’on peut changer notre vie et avoir une inafin que le patient puisse agir pleinement, à titre de cidence sur notre état de santé qui seraient moteurs partenaire, dans le monitorage de son état de santé et de changement. Et il y a plus! Quand le patient devient avoir une incidence réelle sur sa qualité et son espéun acteur au cœur du monitorage de son état de santé, rance de vie. info La Dre Ruth Vander Stelt accède à la présidence de l’AMQ L’ Association médicale du Québec a intronisé sa nouvelle présidente, la Dre Ruth Vander Stelt lors du banquet de clôture de son Congrès. Lors de son discours d’intronisation, la Dre Vander Stelt a évoqué le problème d’accessibilité à la médecine familiale et a insisté sur l’importance de l’intégration des technologies à la pratique médicale. « L’un des phénomènes les plus inquiétants est la difficulté qu’ont les citoyens à avoir accès à un médecin de famille. On doit s’attarder sérieusement à cette problématique, notamment en misant davantage sur l’accès à une équipe de soins et non seulement à un médecin de famille », a souligné la Dre Vander Stelt. « L’amélioration du fonctionnement de la première ligne doit aussi passer par un meilleur accès aux plateaux techniques et par des mécanismes de référence plus fluides vers les spécialistes. » D’ http://www.amq.ca/fr/en-action/congres-annuel-amq/congres-amq-2011 Des réalisations significatives… Nommée médecin de l’année 2010 par le Collège québécois des médecins de famille, lauréate du concours Personnalités 2010 Le Droit, la Dre Ruth Vander Stelt a été honorée à plusieurs reprises pour la qualité de son travail. Depuis qu’elle occupe le poste de chef du département de médecine familiale au Centre de santé et de services sociaux (CSSS) du Pontiac, le tiers des patients qui n’avaient pas de médecin de famille en ont désormais un. La clinique de transition qu’elle a créée pour ces « patients orphelins » a eu des retombées si importantes que l’on a noté un désengorgement significatif de l’urgence de l’Hôpital de Shawville. Cette réalisation lui a d’ailleurs valu le prix Coup de cœur du ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec en 2010. Grâce à l’ardeur avec laquelle elle défend ses convictions ainsi qu’à son leadership, elle a également été sacrée Personnalité de la semaine La Presse/Radio-Canada, le 2 mai dernier. L’Association médicale du Québec est fière, à l’aube de ses 90 ans d’existence, d’accueillir la Dre Ruth Vander Stelt à titre de 70e président. La nomination de cette femme d’exception, de vision et d’action est riche de promesses dans l’évolution des dossiers mis de l’avant par l’AMQ et de retombées positives sur l’ensemble de la communauté médicale. 5 info ASSOCIATION MÉDICALE DU QUÉBEC Projet de transformation du système de santé de l’AMC L e système de santé actuel ne suffit pas pour répondre aux besoins du 21e siècle et le reste du Canada n’échappe pas à la nécessité de le réformer. L’Association médicale canadienne pilote actuellement un projet de transformation visant à moderniser la culture même de la pratique, en l’axant essentiellement sur le patient. En misant sur un dialogue national qui a déjà engagé plus de 50 000 personnes, l’AMC cherchait à soulever les besoins et les préoccupations principales du public et des professionnels du milieu. De ces multiples discussions, sont ressortis trois principes qui devront nécessairement guider l’implantation d’un nouveau système : améliorer l’expérience des patients, améliorer la santé des populations par la prévention et optimiser les ressources. Les réactions des participants de la table ronde de cette conférence ont été mitigées. S’ils ont pour la plupart salué l’initiative de l’AMC, les experts se sont entendus pour dire que plusieurs des recommandations que l’on retrouve dans ce projet avaient déjà noirci le papier de leurs rapports au tournant des années 2000 et que c’est le manque de volonté politique qui a empêché leur réalisation. Tous ont abordé la nécessité d’implanter un processus d’évaluation du système. Saviezvous que près de 30% des activités cliniques effectuées sont inutiles? En plus de permettre une réduction de coûts, un tel processus permettrait d’impliquer directement les médecins dans le processus de gestion, ce qui procurerait le leadership médical nécessaire à la transformation du système. Si l’on se réfère au fonctionnement des CSSS par exemple, c’est l’émergence du leadership médical qui a permis d’améliorer les résultats obtenus. Aussi, les intervenants ont largement souligné la notion de « value for money » comme indicateur de base à l’évaluation des résultats. Puisqu’il existe une forte corrélation entre le mode de budgétisation et l’efficience d’un système, ils sont d’avis qu’une budgétisation par épisode de soins (ou financement par activité) permettrait de recentrer notre attention sur le patient et augmenterait directement le « value for money ». L’accord de financement actuellement en vigueur qui atteindra son échéance en 2013-2014, offrira une belle opportunité pour modifier les méthodes actuelles. On peut consulter le projet de transformation complet de l’AMC et y apporter vos commentaires en vous rendant au www.transformationsante.ca. « Le système a besoin d’améliorations, pas de révolution. » ASSOCIATION MÉDICALE DU QUÉBEC Assemblée générale annuelle Elle a aussi annoncé que l’AMQ travaillait actuellement de pair avec l’AMC afin d’offrir aux médecins québécois un programme de formation en gestion médicale (PMI) en français, adapté aux particularités du système de santé québécois. Retour sur l’année 2010-2011 Dès l’ouverture de la 73e assemblée générale de l’Association médicale du Québec, le président, le Dr Jean-François Lajoie, a présenté les faits saillants de l’année, faits que l’on retrouve dans le rapport annuel 2010-2011 de l’AMQ intitulé « Prendre sa place… toujours et encore. »* info Il a fait un survol des prises de position, initiatives et événements qui ont marqué l’année 2010 et ont ancré davantage encore l’AMQ dans son double rôle de rassembleur pour la profession médicale et de représentant des individus qui la composent. * Le rapport annuel est l’outil idéal pour mieux comprendre la portée de l’engagement de l’AMQ et de ses quelque 10 000 membres pour faire progresser les enjeux qui touchent le système de santé, les professionnels de la santé et leurs patients. Le rapport annuel est en ligne sur http://www.amq.ca/fr/documents/rapports-annuels/item/301-rapportannuel-2010-2011 2010-2011 : une année faste et porteuse d’avenir Annonces particulières La directrice générale a rappelé pour sa part l’augmentation constante du nombre des membres et les pas de géants réalisés lors de cette année charnière, notamment en ce qui concerne la planification stratégique, le programme des Grands Partenaires, la refonte du site Internet et les négociations entourant le programme d’assurances. L’année 2010-2011 aura aussi été marquée par le renforcement des partenariats, notamment avec Vigilis, Services aux médecins MD et l’Association médicale canadienne (AMC). La directrice générale a souligné la qualité et le succès de plusieurs événements qu’aura pilotés l’AMQ dans la dernière année, comme le colloque LEAN, le colloque « Les maladies chroniques auront-elles raison de ma pratique médicale? », le colloque médical étudiant « Droit et médecine : un mariage de raison? », le Congrès annuel 2010, etc. D’autres projets ont été menés de plein front par l’AMQ, comme les commissions parlementaires sur le droit de mourir dans la dignité et sur le projet de loi 67, créant l’INESSS, mais également les missions d’étude et d’observation à Cleveland et à Vancouver que l’AMQ a organisées afin de développer des pistes probantes de solutions face aux défis que rencontre notre système de santé. La secrétaire-trésorière, la Dre Yolande Leduc a informé l’assemblée que 44 membres de l’AMQ sont décédés durant la dernière année. À l’aube de son sixième mandat avec l’AMQ, la firme de vérificateurs externes Gosselin et Associés, spécialisée dans le domaine des organismes sans but lucratif, a été nommée à nouveau pour l’année 2011. Journées de formation Des moyens efficaces pour votre pratique médicale : Système de prise de rendez-vous à accès ouvert (« Advanced Access »), systèmes d’information, etc. Deux dates : Québec : 22 novembre Montréal : 24 novembre Chaque journée de formation est suivie du Salon des vins de D’ entrée de jeu, le ministre Bolduc a martelé le message selon lequel nous avons, au Québec et dans l’ensemble du Canada, l’un des meilleurs systèmes de santé. À la question « Transformer la pratique médicale … ou transformer le système? », le ministre de la Santé répond que notre système a certes besoin d’améliorations, mais qu’il n’est pas question d’en faire une révolution. En effet, malgré les imperfections du système, notamment le problème d’accès aux médecins de famille, plus de 90% des gens se disent satisfaits du système de santé quand ils y ont recours. Sur la question de la rémunération, le Ministre a dit qu’il fallait voir plus loin que le mode de paiement. La rémunération doit être ancrée dans la visée des résultats que l’on souhaite atteindre, et il faut trouver le juste équilibre entre la rémunération à l’acte et le salariat. En ce qui concerne l’informatisation, le Ministre Bolduc a affirmé « DCI, DME, DSQ… Est-ce qu’on devrait avoir plus? Moi, honnêtement, ma réponse est non. » Enfin, le Ministre a rappelé aux congressistes que le changement, au-delà de la simple notion d’idéation ou d’innovation, devait s’inscrire dans une généralisation certaine, et qu’une idée prend inévitablement une à deux décennies avant d’être appliquée. Pour écouter la conférence : 6 http://www.amq.ca/fr/en-action/congres-annuel-amq/congres-amq-2011 Dr Laurent Marcoux Administrateur Dre Geneviève Desbiens Administratrice Louis Couturier Administrateur (représentant des Regroupements) Dr Stephen Rosenthal Secrétaire-trésorier Dr François Gobeil Vice-président Nominations au Conseil d’administration Quatre postes d’administrateurs étant arrivés à terme, l’assemblée a renouvelé le mandat des D r François Gobeil et D r Stephen Rosenthal pour une durée de deux ans. En remplacement des D rs Jean-Bernard Trudeau et Yolande Leduc, la Dre Geneviève Desbiens et le Dr Laurent Marcoux se sont vus confier un premier mandat d’une durée de deux ans. En parallèle de ces nominations, notons l’entrée en fonction au Conseil d’administration de Louis Couturier, en tant que président des Regroupements des étudiants, et de la Dre Ruth Vander Stelt qui troque son siège de vice-présidente pour s’installer dans celui de la présidence. 7 Les Prix AMQ 2011 ASSOCIATION MÉDICALE DU QUÉBEC S ous le thème « Reconnaissez-vous ces médecins? », l’invitation qu’a lancée l’AMQ aux professionnels de la santé pour reconnaître l’excellence de leurs pairs a connu un vif succès. Le travail et la contribution de six médecins d’exception ont ainsi été récompensés, sous l’œil attentif du ministre de la Santé et des Services sociaux, lors du banquet de clôture du Congrès. Prix Prestige D o c t e u r A n d r é J . Lu y e t • Psychiatre, professeur adjoint à l’Université de Montréal • Chef du département de psychiatrie à l’Hôpital Louis-H. Lafontaine et directeur des services cliniques Prix de l’Engagement Prix du Professeur clinicien D o c t e u r J a c q u e s He nr i R o y • Membre du Conseil d’administration de l’AMQ depuis 1998 D o ct e u r P ie r re G a g n é • Médecin et professeur spécialiste en médecine nucléaire ; vice-doyen sortant au Campus de l’Université de Montréal en Mauricie • Président et instigateur de comités pour l’implantation du Pre-Doc à TroisRivières D o c t e u r F r a nt z - D a n i e l L a fo r t un e • Résident, président du Regroupement des étudiants de l’AMQ de 2003 à 2007 • Co-fondateur du 1er Colloque médical étudiant du Québec, qui en sera à sa 5e édition en 2012 info • Membre du Conseil d’administration de l’Association médicale canadienne (2003 à 2011) Prix Alain-Cloutier D o ct e u re Fra n c e L é g a ré • Chercheure en soins primaires et professeure titulaire en médecine familiale • Instigatrice d’un laboratoire de recherche clinique équipé d’un système de visioconférence et d’enregistrement de rencontres cliniques. Prix Relève ( ex-aequo) D o c te ur e I s a be l l e S a m s o n • Résidente et présidente du Regroupement des étudiants en médecine familiale de l’Université Laval • Instigatrice de MEDissimo et du Salon Motivation-Santé Pour mieux connaître le parcours des récipiendaires des Prix AMQ 2011, nous vous invitons à consulter notre site Internet à l’adresse : http://www.amq.ca/fr/en-action/prix-et-bourses/item/304-les-prix-de-lamq-reconnaitre-des-medecins-dexception POUR NOUS JOINDRE : 380, rue Saint-Antoine Ouest Bureau 3200 Montréal (Québec) H2Y 3X7 Téléphone : 514 866-0660 1 800 363-3932 Télécopieur : 514 866-0670 Courriel : [email protected] www.amq.ca Rédaction et coordination : Direction des Affaires publiques - AMQ Si vous souhaitez recevoir l’AMQInfo en version électronique seulement, écrivez-nous à [email protected].