ASSOCIATION MÉDICALE DU QUÉBEC ASSOCIATION MÉDICALE DU QUÉBEC
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DrLouis Godin – Président de la FMOQ
« La rémunération est probablement le vecteur le plus puissant pour
influencer notre façon de faire les choses. (…) Tout réside dans
l’équilibre entre l’inscription et la dispensation des soins, ce qu’on
appelle traditionnellement le « fee for service. » (…) On se rend
compte actuellement que probablement que ce qui est le meilleur,
c’est la rémunération mixte qui reconnaît la prise en charge. »
DrAmir Khadir – Microbiologiste-infectiologue et député de la
circonscription de Mercier
« Les changements que l’on doit apporter à notre système (…), ça
ne peut pas passer uniquement par le financement ou par la ré-
munération des médecins. Il y a une série d’autres mesures qui
vont dans l’organisation des soins, dans l’importance qu’on accorde
à la prévention, à d’autres interventions, autres que curatives. (…)
Chacun des modes de rémunération a ses désavantages et peut
entraîner des aberrations, peut donner des effets inverses, para-
doxaux face aux buts recherchés.(…) D’abord et avant tout, partons
des patients, des besoins de la population. Il faut qu’on réfléchisse
aux meilleurs moyens d’offrir des soins accessibles à tout le monde,
de manière universelle, et aussi de qualité (…). »
DrClaude Saint-Laurent – Psychiatre retraité
« Pour moi, la rémunération n’est pas la motivation du médecin.
Pour moi, la motivation du médecin, c’est ce qu’il veut faire de sa
vie comme médecin, c’est à dire : secourir le malade.
(…) Tout ce qui vient essayer de motiver le médecin en tant que
vendeur d’actes rémunérés risque de fausser la réalisation de
lui-même. (…) La rémunération ne doit pas être à l’acte, mais
devrait être à la consécration même du médecin à ses malades
(…), à salaire. »
Animatrice :
Marie Grégoire – Vice-présidente HKDP et membre du Club des
Ex (Radio-Canada)
« Il y a de la passion concentrée ici, mes amis !… Alors je vais es-
sayer de gérer la passion…Ce qui n’est pas évident dans mon cas,
à moi non plus ! »
Après avoir discuté des éléments de succès rencon-
trés à l’extérieur du Québec et débattu de ce qu’il
était possible ou non de s’approprier, il ne restait plus
qu’à projeter notre système de santé et nos façons
de faire dans l’avenir!
Et pour porter un regard clairvoyant sur la médecine
du futur, qui de mieux que la vedette américaine des
technologies, Thomas Goetz. Éditeur du Wired Maga-
zine, auteur, journaliste, détenteur d’une maîtrise en
Santé publique de l’Université de Berkeley de Califor-
nie, celui dont on dit qu’il a écrit sur le futur de la mé-
decine avec plus de prescience que quiconque, a
soulevé un réel enthousiasme chez les participants.
D’emblée, Thomas Goetz a souligné que la problé-
matique majeure que rencontre le système de
santé est notre comportement individuel, les mauvais
choix que l’on fait dans nos vies, en toute
connaissance des risques encourus (fumer, en-
voyer des textos en conduisant, etc.) et qui sont
à l’origine de plus de 50% du taux de mortalité.
Autre constat : la technologie n’est pas encore
intégrée, imbriquée dans le milieu de la santé.
Or, plus que de simples outils ou gadgets, les
technologies de l’information et des communi-
cations (TIC) constituent un impératif réel pour nous
aider à faire ce vers quoi toute organisation ou système
médical doit tendre : la qualité des soins de santé. Il
nous faut encore trouver comment utiliser les techno-
logies, et les rendre accessibles à la masse, pour aider
les gens à prendre de meilleures décisions.
Goetz a rappelé
certains acquis
is sus d’études
cli niques sur
des groupes
tests, afin de
souligner que
l’on sait depuis
longtemps déjà que la qualité de vie et l’espérance de
vie des patients sont réellement diminuées quand
ceux-ci n’ont pas l’impression de contrôler leur destin.
Ainsi, c’est la perception de l’efficacité ressentie, la
croyance qu’on peut changer notre vie et avoir une in-
cidence sur notre état de santé qui seraient moteurs
de changement. Et il y a plus! Quand le patient devient
un acteur au cœur du monitorage de son état de santé,
qu’on lui donne des
moyens d’action et de
contrôle sur sa propre
condition, il prend de
bonnes décisions, et
sa santé s’améliore!
Par exemple, des études
canadiennes démon-
trent qu’en informant
bien les patients des
avantages et inconvé-
nients liés à une chirur-
gie, le taux de chirur gies
baisse de plus de 24%!
Plus qu’un outil donc, les technologies de l’in fo rmation
impliquent une nécessaire rétroaction : il faut intégrer
l’information dans la vie du patient, en faire une infor-
mation personnalisée, pertinente. Il ne s’agit pas sim-
plement de transmettre l’information : au-delà de
l’approche quantitative
et rationnelle, l’informa-
tion doit être ancrée
dans une émotion afin
que le patient ait une
entrée, une prise sur
celle-ci et qu’il se l’ap-
proprie. Il faut que cette
information soit claire,
qu’elle ait tout à voir avec les choix qu’il fait et qu’il y
ait un lien direct avec l’action.
Aujourd’hui, beaucoup d’économies d’échelle sont ren-
dues possibles par plusieurs gadgets technologiques,
de plus en plus accessibles au large public, qui incitent
les gens à agir sur leur vie. On n’a qu’à penser au
IPhone, un dispositif étonnant qui n’est pas un outil cli-
nique… Et pourtant, on peut maintenant se procurer
une application gratuite afin de calculer notre rythme
cardiaque! On prévoit que le téléphone pourra servir
sous peu de sonde cardiaque…
Bref, au-delà du système de santé dans lequel notre
société évolue, la réorganisation devra venir égale-
ment de la base même de ceux pour qui nos systèmes
existent : les patients. Ces puissants vecteurs de
connaissance que sont les TIC devront alors être im-
briqués dans nos façons de pratiquer la médecine,
afin que le patient puisse agir pleinement, à titre de
partenaire, dans le monitorage de son état de santé et
avoir une incidence réelle sur sa qualité et son espé-
rance de vie.
La Dre Ruth Vander Stelt
accède à la présidence de l’AMQ
L’Association médicale du Québec a intronisé sa nouvelle prési-
dente, la Dre Ruth Vander Stelt lors du banquet de clôture de son
Congrès. Lors de son discours d’intronisation, la Dre Vander Stelt a évo-
qué le problème d’accessibilité à la médecine familiale et a insisté sur
l’importance de l’intégration des technologies à la pratique médicale.
« L’un des phénomènes les plus inquiétants est la difficulté qu’ont les
citoyens à avoir accès à un médecin de famille. On doit s’attarder sé-
rieusement à cette problématique, notamment en misant davantage
sur l’accès à une équipe de soins et non seulement à un médecin de
famille », a souligné la Dre Vander Stelt. « L’amélioration du fonction-
nement de la première ligne doit aussi passer par un meilleur accès
aux plateaux techniques et par des mécanismes de référence plus
fluides vers les spécialistes. »
Nommée médecin de l’année 2010 par le Collège québécois des mé-
decins de famille, lauréate du concours Personnalités 2010 Le Droit,
la Dre Ruth Vander Stelt a été honorée à plusieurs reprises pour la
qualité de son travail. Depuis qu’elle occupe le poste de chef du dé-
partement de médecine familiale au Centre de santé et de services
sociaux (CSSS) du Pontiac, le tiers des patients qui n’avaient pas de
médecin de famille en ont désormais un. La clinique de transition
qu’elle a créée pour ces « patients orphelins » a eu des retombées si
importantes que l’on a noté un désengorgement significatif de l’ur-
gence de l’Hôpital de Shawville. Cette réalisation lui a d’ailleurs valu
le prix Coup de cœur du ministre de la Santé et des Services sociaux
du Québec en 2010. Grâce à l’ardeur avec laquelle elle défend ses
convictions ainsi qu’à son leadership, elle a également été sacrée Per-
sonnalité de la semaine La Presse/Radio-Canada, le 2 mai dernier.
L’Association médicale du Québec est fière, à l’aube de ses 90 ans
d’existence, d’accueillir la Dre Ruth Vander Stelt à titre de 70e président.
La nomination de cette femme d’exception, de vision et d’action est riche
de promesses dans l’évolution des dossiers mis de l’avant par l’AMQ
et de retombées positives sur l’ensemble de la communauté médicale.
Thomas Goetz et la médecine du futur
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Les conférences sont disponibles sur : http://www.amq.ca/fr/en-action/congres-annuel-amq/congres-amq-2011
((SSuuiittee ddee ll’’aarrttiiccllee))
Les modalités de la rémunération
médicale : Leviers de changement?
Des réalisations significatives…