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ASSOCIATION MÉDICALE DU QUÉBECASSOCIATION MÉDICALE DU QUÉBEC ASSOCIATION MÉDICALE DU QUÉBEC
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DrJean-François Lajoie
Président
Association médicale du Québec
MARS 2011 VOLUME 16 • NO1
MISE EN CONTEXTE
Les maladies chroniques auront-elles
raison de ma pratique médicale? :
L’Association médicale du Québec anime
la réflexion sur des solutions envisageables
Les maladies chroniques affectent, et c’est peu dire, les pratiques médicales et
l’ensemble du système de santé. À titre d’exemple, la moitié de la population
nord-américaine en est atteinte et, à partir de 65 ans, deux personnes sur trois
souffrent de deux maladies chroniques. Au Québec, près de 3% de la population
accapare à elle seule 50% des journées d’hospitalisation.
Pour faire face à ce défi colossal, l’Association médicale du Québec a réuni des
représentants du milieu médical et des représentants de l’industrie des technologies
de l’information et des communications (TIC) lors du colloque LLeess mmaallaaddiieess
cchhrroonniiqquueess aauurroonntt--eelllleess rraaiissoonn ddee mmaa pprraattiiqquuee mmééddiiccaallee??le 21 janvier dernier à
Montréal, afin de déboucher sur une vision commune de la situation actuelle du réseau
de la santé, de son évolution anticipée pour les dix prochaines années, et des besoins
en TIC pour faciliter l’arrimage des stratégies et des outils technologiques.
L’intérêt soulevé par le colloque LLeess mmaallaaddiieess cchhrroonniiqquueess aauurroonntt--eelllleess rraaiissoonn ddee mmaa
pprraattiiqquuee mmééddiiccaallee??fut grand, puisque plus de 100 inscriptions ont été enregistrées
auprès des membres de la communauté médicale, du réseau professionnel de la
santé (médecins, pharmaciens, infirmières, gestionnaires, ministère de la Santé et des
Services sociaux, etc.) et de l’industrie des technologies. Plusieurs, dont la journa-
liste Fabienne Papin, de l’Actualité médicale, ont souligné la qualité de l’ambiance
que l’on sentait habitée d’une volonté de changement, d’un sentiment réel que le
mouvement est initié, irréversible, et que les améliorations sont possibles.
Toutes les conférences sont disponibles en ligne sur le site www.amq.ca.
aussi souligné l’importance de faire une analyse d’im-
pacts pour mieux cerner les actions à poser et les
pièges à éviter. Enfin, outre la préparation, la mesure
et le suivi, les conditions favorables au succès dans la
gestion du changement s’articulent beaucoup autour
des communications, dans la clarté des messages,
l’écoute et la rétroaction. Ainsi, Louise Beaudoin a
suggéré de privilégier une approche de communica-
tion continue.
* * *
Enfin, Stéphane Gendron, vice-président de CROP,
a identifié trois points majeurs dans les discussions de
l’atelier AApppprriivvooiisseerr llee ppaattiieenntt eenn ddeevveenniirr,, ccoommpprreennddrree
sseess eexxiiggeenncceess,, sseess aatttteenntteess,, eett eenn ffaaiirree uunn ppaarrtteennaaiirree::
l’importance de faire jouer un rôle plus grand au pa-
tient, d’offrir des soins à l’échelle de la communauté,
et de revoir le rôle du médecin. En effet, plusieurs par-
ticipants ont suggéré qu’il serait profitable de modifier
le paradigme, et de favoriser « l’accès à des soins de santé
» plutôt que « l’accès à un médecin ». Les solutions
passeraient donc par l’accueil et l’écoute, l’approche-
partenaire, ainsi que le partage et la circulation des
informations et des connaissances. Bref, il faut impé-
rativement revoir nos façons de faire.
Le ministre de la Santé et des Services sociaux, le DrYves Bolduc,
se décrit comme « un gars 100% numérique. » Si, dès 2004,
il était le premier de son équipe de GMF à utiliser exclusivement
le prescripteur électro-
nique, il a dit estimer
qu’aujourd’hui, le Qué-
bec est aussi infor -
matisé qu’ailleurs. Par
ailleurs, s’il croit que
nous avons de meilleurs
outils pour pallier aux
impacts des maladies
chroniques (assurance-
médicaments, effectifs
médicaux répartis dans
toute la province, etc.)
qu’en Ontario, par
exemple, il a admis que
notre système n’est
pas parfait, et que nous
devrons revoir nos manières de faire. « Il y a un problème d’ac-
cessibilité de services, de facilité d’utilisation des services, mais
ça ne va pas passer par plus d’argent, mais par plus de gestion,
mais surtout par plus de collaboration entre les professionnels
et entre les intervenants du réseau de la santé. Et par un leader-
ship du Ministre, des agences, des établissements, des fédérations
et des syndicats. » Selon lui, il faut changer nos modes de gestion
et nos pratiques, mais il y a énormément de résistance au chan-
gement. Par contre, le courant technologique actuel est irréver-
sible, et forcera l’adoption de nouvelles habitudes. « Groupes de
médecine de famille, cliniques-réseaux, informatisation du ré-
seau de la santé : c’est un train qui est là, qui passe, et que les
gens n’auront pas le choix de prendre », et le Ministre croit qu’il
faudra peut-être rendre le changement obligatoire pour qu’il
fonctionne. Enfin, le Dr Bolduc a souligné qu’il est important de
se laisser inspirer par les innovations technologiques et organi-
sationnelles de la Cleveland Clinic, Mayo Clinic, Kaiser Perma-
nente, ou de chez nous, mais que ce qui est plus important
encore dans l’innovation, c’est de la généraliser pour que tous
puissent en profiter.
LE MOT DU MINISTRE
Claudette Duclos, directrice générale de l’Association médicale du Québec, a ap-
pris aux participants que l’AMQ parrainera, en collaboration avec des partenaires
de l’industrie des technologies de l’information et des communications, une mis-
sion à l’étranger, afin de mieux faire connaître des programmes de gestion perfor-
mants susceptibles d’inspirer, voire même d’initier un vent de changement ici!
Les deux milieux cliniques sélectionnés sont très différents l’un de l’autre. Le pre-
mier est un réseau d’établissements de Colombie-Britannique, le Providence
Health Care Medical Center, qui a fait ses preuves en terme de gestion des mala-
dies chroniques. Le deuxième réseau de santé, le Cleveland Clinic Health Systems,
en Ohio, est notamment réputé pour son utilisation optimale des technologies de
l’information et des communications comme soutien à la gestion des maladies
chroniques.*
* Si vous souhaitez en apprendre davantage sur les missions d’étude et d’obser-
vation de l’AMQ, vous trouverez plus d’information à l’adresse suivante :
http://www.amq.ca/fr/en-action/nouvelles-amq/item/278.
MISSIONS D’ÉTUDE
ET D’OBSERVATION
DrYves Bolduc
Association médicale du Québec
380, rue Saint-Antoine Ouest
Bureau 3200
Montréal (Québec) H2Y 3X7
Téléphone : 514 866-0660
1 800 363-3932
Télécopieur : 514 866-0670
www.amq.ca
En guise de conclusion au colloque, Claudette
Duclos, directrice générale de l’AMQ, a rap-
pelé que, selon les travaux du démographe David
Foot, les professionnels et gestionnaires du ré-
seau de la santé ont environ dix ans pour trouver
des solutions afin de répondre aux impératifs liés
au vieillissement de la population et à la hausse
de maladies chroniques qui en découlera.
Or, nous sommes loin d’être les seuls aux prises
avec cette réalité, et plusieurs initiatives ont déjà
amélioré la gestion des maladies chroniques.
À l’origine de tous les modèles performants, on
retrouve le leadership de médecins de famille
soutenus par une équipe interdisciplinaire, ainsi
qu’un accès facilité aux médecins spécialistes, à
l’information clinique et aux plateaux techniques.
Les systèmes d’information adéquats soutiennent
un projet clinique bien défini. Mais le succès
réside surtout dans la volonté de changer les
façons de faire et d’adapter l’organisation et les
pratiques médicales aux besoins des patients.
L’équipe de l’Association médicale du Québec
formule le souhait que le colloque LLeess mmaallaaddiieess
cchhrroonniiqquueess aauurroonntt--eelllleess rraaiissoonn ddee mmaa pprraattiiqquuee
mmééddiiccaallee??constitue un levier de ce changement,
l’amorce d’un vaste mouvement où les membres
de l’AMQ seraient, plus que jamais, des méde-
cins en action.
LE MOT DE LA FIN
Édition : Nicole Beaulieu
Rédaction : Annabelle Boucher Beaudry
Recherche : Myriam Labelle
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Claudette Duclos
(Suite de l’article)