(Durkheim \(format Acer Finance\) sentiment général n°10 20140525b)

Sentiment général n°10
, par Paul SCHWOERER
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Ce document non contractuel a été réalisé à titre d’information uniquement. Il ne constitue pas une offre de vente.
Stratégie d’investissement :
Maintien d’une exposition action forte renforcée dans les baisses
Maintien du parti-pris européen au bénéfice du sud de l’Europe
Retour sur l’Inde
Achat de titres émergents de bonne qualité pour tirer parti de la pentification extrême des courbes dollars.
Perspectives d’appréciation du dollars US
Elections : Rien ne changerait et pourtant tout change !
Si un homme peut incarner un projet, ce ne sont pas les hommes qui font les projets mais les projets qui font les hommes…
Actions : Des paroles et des actes pour contrer la déflation, le réveil de l’Inde.
La BCE montre le chemin, elle s’émancipe du schéma pré-crise financière, elle se saisit désormais de la politique de change et donnera une
dynamique aux bandes de Merkel (€/$ entre 1, » et 1,4). L’exécutif européen vit un tsunami qui va le forcer à se réformer et modifier la feuille
de route pour répondre aux attentes des citoyens ou perdre sa légitimité. L’Inde a voté Modi et fait ainsi sa révolution positive.
Ce qui a changé, c'est que Lehman n'est plus quand ses anciens salariés commencent à toucher leurs bonus parce que la liquidation laisserait 6
milliards d’euros. Ce qui n’a pas changé c’est que l'euro est toujours là et le système financier comme le système économique européens ont été
résiliants mais tout cela a eu un prix, le monde d’aujourd’hui est différent, le monde est ainsi :
Le monde n'est ni français, ni américain, ni occidental. Il ne correspond plus à nos constructions imaginaires représentées au centre par l’indice
MSCI. Mais il porte un avenir pour les occidentaux, les européens, les français…
L’Euro est toujours mais il est lui aussi différent. Ce n'est plus simplement les billets et les pièces ou la dénomination d'un panier de
monnaie admis dans les réserves des banques centrales, présentant de nombreuses faiblesses. C'est une monnaie confédérale autour d’une
Banque Centrale qui a subi l’épreuve du feu, qui a permis d'éviter la faillite des banques mais aussi des Etats venue à leurs secours pour
préserver le financement de l’économie de l’Union européenne. Elle a organisé une union bancaire dont le pouvoir d’attirance est renforcé.
Ainsi en cinq ans, durant la précédente mandature, 2009-2014, l'Europe a changé sa monnaie. Ce n'est malheureusement pas encore une
monnaie de facturation du commerce mondial et de l’énergie comme le demande les chinois. Surtout, cette confédération n’a pas encore
d’organisation politique adaptée pour encadrer les convergences budgétaires, fiscales et économiques nécessaires.
L’Europe :
Ce qui ne change pas avec la nouvelle mandature c'est que le PPE domine toujours le parlement européen mais il perd de nombreux sièges
et son action a été notoirement discréditée du point de vue des électeurs sur plusieurs plans du projet européen. Ceci doit conduire à revoir les
Japon
Indonésie
Inde
Corée du Sud
Chine
Taïwan
Russie
Union
européenne
Suisse
Norvège
Canada
Australie
Nigéria
Brésil
Etats
Unis
Chine
Inde
Indonésie
Russie
Union
Europe
PIB
Population
Europ
e
Asie
Amérique
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, par Paul SCHWOERER
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structures actuelles, ce qui constituera l’effet certainement le plus marquant de la nouvelle mandature, ainsi que nous l’évoquons au cœur de
notre stratégie depuis plusieurs trimestres.
Nous pouvons être surpris de voir sous nos yeux la réalité de ce que nous annoncions depuis les élections allemandes (septembre 2013), il
n’en reste pas moins que tout cela reste normal. Évacuons les 25 % du FN (front national) qui pointent des partis traditionnels transformés en
écuries à candidats sous le prétexte de primaires démocratiques, fantasmées à l’américaine et qui en ont oublié de présenter un projet de société.
Pointons en revanche que le message est clair, les incantations ne sont rien face à l’insuffisance des résultats, l’importance de l’efficacité de
l’action, de l’emploi et une vision. Ainsi, le renouveau viendra donc en France comme en Europe de la promotion et de la réalisation de projets.
Il reste une mandature européenne pour que le projet européen reste un projet français. L’Euro restant plébiscité par tous les voyageurs, il
doit aussi devenir notre monnaie de facturation internationale en substitut du dollar et en particulier de nos ressources énergétiques. Mais au-delà
l’Europe doit de nouveau croire en elle, c’est là le rôle des politiques et des médias.
Les marchés savent que les acteurs politiques sont dos au mur et qu'il faut réformer. Cela doit leur permettre de faire le pari de Pascal à
partir du constat partagé de la nécessité d’agir. Il vaut mieux encore croire que l'on peut retrouver de la compétitivité que de croire
immédiatement au chaos. Les hommes politiques voire les hommes des médias seront obligés de modifier leur posture et ils constituent la
variable d'ajustement plus encore que le marché qui devrait saluer toutes les inflexions positives en restant ballopar les happenings de
négociation qui ont désormais plus de chance de se finir à son avantage.
Quel est le constat Européen ?
Une Europe fédérale n'est pas un projet qui convainc. La BCE est un système confédéral qui appelle d'autres convergences fiscales,
budgétaires… aux fins de plus d’emplois, d’une croissance optimisée et de plus d'harmonie.
Des chaines de responsabilité qui ont besoin d'être clarifiées. Le traité transatlantique aura cristallisé les peurs et illustré de façon
caricaturale l'opacité qui n'est plus acceptée, participant à la montée de l’euroscepticisme partout en Europe.
Une crise ukrainienne qui a fait ressortir la fracture anglo-américaine et prélude la sécession écossaise autant qu'elle force à considérer
la place de la relation avec la Russie et l'existence d'une politique européenne de l'énergie dont le spectre de conséquence est
considérable et salvateur pour autant qu'une volonté de cohérence soit posée.
La période qui s'ouvre sera chahutée et propice de ce fait aux substantielles transformations qui renforceront la confédération de
l’Eurogroupe et l’adosseront au « marché unique » de consommateurs qui était initialement recherché, sous la condition de la paix. Les
négociations ne font que commencer mais cela renforce la charpente de nos raisonnements et de nos décisions.
Revenons sur les cas de la BCE. Elle est exposée sur deux fronts.
1- Dans une problématique structurelle, la cohérence interne (entre les pays) qui voit une offre de crédit limitée par la situation des
banques qu’elle surveille, confrontées à de nouvelles exigences, et l’absence de politique de transferts transfrontaliers pour réaliser les
ajustements qui seraient nécessaires. Il lui faudrait disposer d’une capacité d’achat ciblée des créances, selon les zones d’activité, aux
fins d’accompagner les mutations et de contrer le dumping salarial qui s’est substitué aux ajustements de change (un tel mécanisme,
nous n’en doutons pas verra le jour si les politiques ne sont pas assez rapides à organiser les structures de la convergence économique).
2- Dans une problématique conjoncturelle, la valeur extérieure de l’Euro et en particulier sa force actuelle reste le principal handicap
admis de tous les grands pays, de l’économie de l’Eurogroupe. En effet, elle augmente la pression déflationniste et renforce l'idée que
la politique de la BCE n'est pas assez accommodante pour alimenter la croissance.
Le 5 juin 2014 verra la BCE poser une parole appuyée et une action, après le forum de Sintra. Si la mise en place d'ABS, pour provoquer la
dynamique des banques à octroyer des crédits, semble encore prématurée, il est raisonnable de penser que le message sera très clair pour
enrayer la dynamique de baisse de l’inflation (on est loin de l’objectif à 2%). Les enjeux sont identifiés sur les prévisions d'inflation
impactées à court terme par les prix d'énergie. Il convient donc de faire baisser l'euro pour induire une hausse des chiffres publiés par une
inflation importée sur les prix des matières premières et ainsi éloigner le spectre de la japonisation de la zone euro. Les taux directeurs
seront durablement plus bas en Europe. Le processus de spoliation du rentier sera réaffirmé dans une logique pérenne.
C’est ainsi qu’on voit que la BCE est devenue une institution pragmatique aux antipodes de ce qu’elle fut au début de la crise, même si à
cette époque elle avait fait preuve de réactivité et d’innovation, elle restait alors l’héritière de la BUBA, banque centrale allemande. Cette
institution doit exiger que chacun soit rigoureux, mais son dogmatisme deviendrait criminel et entrainerait une responsabilité lourde à porter
devant l’histoire qu’elle serait obligée de partager avec les responsables politiques majeurs. La BCE est obligée d’agir et dans une logique
de solidarité pour solidifier le projet euro, de participer à rétablir la compétitivité relative des pays. Il lui faut aujourd'hui favoriser tout ce
qui contribue aux ajustements et participe à la convergence sans être du domaine des politiques fiscales et budgétaires qui ne sont pas de
son ressort.
Retour sur image
Quand la réunification allemande induisait une offre de travail pas chère en Allemagne, la France s’est mobilisée sur une réforme de la sécurité
sociale qui n’aboutit pas complètement (hiver 1995) et la réorganisation de la dette française par son transfert à l’entité RFF réseau ferré de
France nantis par les infrastructures qu’elle avait financées (février 1997). Les élections législatives anticipées de 1997 autour de l’objectif
prioritaire de créations d’emploi vont induire la loi de partage du travail ou lois des 35h votée en 1998 et 2000 (en vigueur en Allemagne dans 5
branches professionnelles, dont la métallurgie depuis 1990.) C’est le 23 juin 1999 que le plan Schröder est voté en Allemagne. Il installe la
dévaluation salariale comme principe de fonctionnement, il disqualifie le projet français et induit sa désindustrialisation. Les politiques français
ont réussi jusqu’en 2012 à évacuer cette réalité du débat. A ce jour se pose la question de la compétitivité travail et du positionnement de la
France. Il convient de ne pas négliger l’intelligence du propos de la présidence française depuis 2 ans en ne regardant que la disqualification de
sa forme.
Sentiment général n°10
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Il est désormais évident que dans un espace qui interdit les dévaluations monétaires compétitives, ce sont les dévaluations salariales organisées
qui permettent de gagner des places. Ainsi, c’est l'Allemagne dans le cadre du plan Schröder qui réduit les avantages sociaux et le coût du travail
qui affirme d’autant plus sa force que la France n’a pas proposé de surenchère. Mais cela constitue-t-il le projet des citoyens européens ou dans
quelle mesure ? C’est ce sujet qui doit être adressé aujourd’hui. Contre les discours nous voulons souligner que les IDE (investissements directs
étrangers) n’ont pas encore retrouvé les niveaux records de 2008 et vont pour 28% vers l'Asie, 20 % vers l'Europe, 20 % vers l'Amérique
latine, 15 % vers l'Amérique du Nord et pour 4 % vers l'Afrique. L’enjeu pour les Etats de l’Eurogroupe reste de capter une part la plus
importante possible des 20 % européen que la BCE doit tout faire pour accroître.
Le Japon est entré dans la troisième phase du projet, après la hausse de la TVA au 1
er
Avril (début de l’année fiscale japonaise). Nous
attendons les réformes structurelles prévues dans le cadre de la troisième flèche des Abenomics (du nom du 1
er
ministre japonais). Elles viseront
à élever le potentiel de croissance après avoir activé le levier budgétaire, et le levier monétaire.
L’Inde de Narendra Modi sera un acteur qui compte (depuis 2001, Modi est Chief Minister, chef du gouvernement du GUJARAT - état
côtier de 60 millions d’habitants à la frontière du Pakistan). Anticipant sur cette victoire, nous avions fait le choix de la jouer en nous
positionnant sur l'Inde dès avril. Ce pays est enfin en capacité de se réformer structurellement et pourrait de ce fait libérer ses capacités. Avec
282 sièges à la chambre du peuple, la lok sabha (parlement) le BJP parti nationaliste hindou (Bharatiya Janata Party) autour duquel s’organise
l’alliance nationale démocratique peut bénéficier du travail réalisé pour le gouverneur de la banque centrale, Raghman Rajan, depuis sa
nomination en septembre 2013.
Il nous semble important de souligner l'activité diplomatique et économique entre la Russie et la Chine. Un contrat de 400 milliards de
dollars concernant le gaz russe attendu depuis 10 ans a été signé (avec un accord sur le non-recours aux dollars dans les relations entre la banque
de Chine et la VTB Vnechtorgbank - banque de commerce étranger et seconde banque russe). Nous avons choisi de revenir sur les pays de l’est
que nous avions quitté avant les Jeux olympiques d’hiver, au bénéfice de la crise ukrainienne. En Euro, la performance du marché russe est
depuis 3 mois comparable à celle des Etats-Unis, ce qui pourrait sembler contre intuitif.
« Attention un train peut en cacher un autre »
Enfin, il est intéressant de s’arrêter sur l'actualité des banques européennes illustrée à travers la nalité envisagée par les autorités américaines
concernant la BNP, pour des montants astronomiques. Ils sont à confronter à la déclaration de Christian Noyer - gouverneur de la Banque de
France, vendredi 23 mai qui confirme que les transactions susvisées sont conformes aux glementations françaises, européennes, et respectent
les règles définies par les Nations Unis, laissant entrevoir toute la dimension géopolitique des dossiers boursiers. L’abondance de liquidités aux
Etat-Unis favorise certains rapprochements dont la logique industrielle n’est pas le seul moteur.
Achevé de rédiger le 25 mai 2014.
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