F3
R.
KuzMiN
(Leningrad - U. S. S. R.)
SUR UN PROBLEME DE GAUSS
On trouve dans le Xe tome des œuvres de Gauss une lettre que ce dernier
avait écrit à LAPLACE et dans laqueKe il attirait, entre autres, l'attention du
célèbre géomètre français sur une question qui l'intéressait depuis longtemps,
mais qu'il n'avait pas réussi à résoudre d'une manière satisfaisante. Le problème
était le suivant :
Une fraction proprement dite quelconque
M
étant convertie en fraction con-
tinue, déterminer la probabiKté que le quotient complet n ait une partie frac-
tionnaire comprise entre zéro et la fraction proprement dite x.
Dans ce cas, on sous-entend que toutes les valeurs de
M
sont ou également
probables, ou plus ou moins probable selon la loi donnée.
Considérant toutes les valeurs de
M
comme également probables et désignant
la probabiKté cherchée par
Pn(x),
Gauss a trouvé pour cette dernière la formule
approchée, tout en supposant que le nombre n augmente à l'infini:
P(x)
*<*+«>
^»W-
lg2
"
Cependant Gauss n'a pas déterminé le degré d'exactitude de cette formule.
Quant à la méthode qu'il a appKquée, eKe nous est restée inconnue.
On ignore également si LAPLACE a trouvé une solution de ce problème. De
même, les notes de l'éditeur du Xe volume des œuvres de Gauss nous permettent
de conclure que le problème en question est demeuré jusqu'à présent sans
solution complète.
L'article suivant donnera la solution de ce problème.
§ 1. - La définition de la probabilité et les propriétés les plus simples des
fractions continues nous permettent aisément de trouver l'égalité suivante:
Pn(x)=^(-ir
"D''2
v„-l
I
»-H
:
»1 +
"•+--+^TS ".+ - +
Ì-,
84 COMUNICAZIONI
qu'on peut écrire également:
p„(*)=2<7iHë^-ë)>
p _ p
où les nombres
-^—^
et
y~
sont les deux dernières fractions réduites qu'on
obtient, en transformant la fraction continue:
1
,i+
*,+
....
+
-
en une fraction simple.
En posant dans cette égaKté
x^=l,
nous obtenons:
Pn(l)
1JrQn(Qn
+
Qn_iy
(On obtient de même cette égaKté en sommant, par exemple, d'après
vn,
puis
d'après
vn~i,
etc.).
Il vaut mieux considérer non pas la fonction Pn($)> mais sa dérivée que
nous désignerons par
pn(x).
En différentiant la dernière égaKté nous obtenons que:
p^x)-^{Qn+xQn^r
La
differentiation
de la série est permise, parce que la série obtenue a comme
majorante la série suivante:
^
Qn(Qn+Qn-i)
dont la somme est égale à 2.
Toutes les fonctions
pn(%)
peuvent être obtenues consécutivement en posant
Po(x)=l,
et oo
PnW^Pn-i^-^.
On le démontre aisément en substituant à la place de
Qn
sa valeur
Qn-l+vQii-2'
Remarquons que si on a
Po(x)=——-,
on a
pn(x)=T-r:
a
x'
§ 2. - La question de déterminer l'expression asymptotique des fonctions
pn(x)
est un cas particuKer de la question de la convergence de la suite de fonctions:
/o(s),
fl(x),
h(x)y.~,
R.
KUZMIN:
Sur un
problème
de
Gauss
85
où
f0(x)
est une
fonction quelconque
et où les
autres fonctions sont composées
d'après
le
formule:
œ
vn
Signalons quelques propriétés
des
fonctions
de ce
genre, qu'il importe
de
connaître pour
ce qui
doit suivre.
I.
Si
dans
le cas
0^#^1,
la
fonction
fn-i(x)
satisfait
aux
inégaKtés
:
m ^* t
\
^ M
YT-x<fn_,(X)<TTi
fn(x)
satisfera également
aux
mêmes inégaKtés.
Il
en
sera
par
conséquent
de
même
de
toutes
les
fonctions
qui la
suivront.
Nous omettrons, pour abréger,
les
démonstrations simples
de ces
affirmations.
En particuKer,
si
f0(x)
=
——,
nous aurons
de
même pour toutes
les
fonc-
tions
fn(x)
l'égaKté:
a
'»W-
2J
'O
[Qn
+
xQn_J
(Qn + xQni)2.
Cette égaKté
se
démontre
par
raisonnement
de n à n
+
1.
En posant
ici
f0(x)=l,
nous obtenons l'égaKté indiquée plus haut:
Pn(x)=^m+^Q^Ù2'
III.
En
intégrant terme
à
terme
la
série
qui
définit
fn(x),
nous obtenons
:
v+l
du
//.o*-
2
ff~
fa)
^ -
2
/'-
n In 1
,.
U) Vf
1
D'où
on
conclut immédiatement:
*
°
ï ï
/
fn(x)dx=
(f0(x)dx.
b
6
Si
la
fonction
f0(x)
est
bornée,
la
série pour
fn(x),
en
vertu
des
propriétés
de
I, est de
convergence uniforme
et
l'intégration terme
à
terme
est
permise.
IV. AppKquons l'inégaKté facile
à
démontrer
:
Qn(Qn+Qn-i)>2n
et supposons l'existence
des
inégalités
:
\f0(x)\<M
et
\fQ'(x)\<[i\
nous trouverons alors
la
Kmite
supérieure pour
|/J/(a?)|.
86 COMUNICAZIONI
Pour cela, il suffit de différentier l'égaKté II qui nous donne:
,„'(.)-
2 *'<«> (êS£y< "22 *<«>
<g^ifc5..
où nous avons écrit, pour abréger:
Pn
+
Xlrn—.±
Qn +
xQn—i
En vertu des suppositions faites, on se convaincra aisément que la
diffe-
rentiation terme à terme est ici permise.
De l'égaKté obtenue on déduit, à l'aide de considérations évidentes, que l'on a:
\fn'{x)\<^+m.
§ 3. - Au moyen de l'identité:
fo(x)=[fo(x) + T^-x 1+x
et, à l'aide de la propriété I, nous pouvons démontrer qu'en étudiant la con-
vergence de la suite des fonctions :
fo(x)j
fi(x),
f2(x),....,
sans diminuer la généraKté des résultats, nous pouvons nous arrêter au cas
de la fonction initiale positive
f0(x).
Soit, pour
0^#^sl,
°^rk<f,>{x)<fa'
et
I'•'<*>
l<>
Il est aisé de démontrer que pour les valeurs de n suffisamment grandes, on a :
m^m^M^M
et
M^—mL<M—m.
Considérons deux fonctions positives:
(p0(x)=f0(x)-
et
M
1+x
xPo(x)=^c-fo(xY
En composant d'après la méthode indiquée la succession des fonctions:
<Po(z),
(fi(x),
9?2(#),....,
nous trouverons :
R.
KUZMIN:
Sur un problème de Gauss 87
Ici
u=
J , g
JH
est le
nombre compris entre
les
Kmites -??
et
* , "t""1
Qn
+
xQn^L
t *
Qn Qn
+
Qn-L
dans l'intervalle
de la
longueur
-r~-r——-—.
Retranchons l'égalité évidente:
i
ß
Ò
a
où
a et
/î
sont
les
extrêmes
de
l'intervalle indiqué,
et
un
nombre quelconque
de
ce
dernier.
En retranchant, nous obtenons
:
ï
q>n(x)
\)q>*(x)dx>\^
[Ç>o(w)-ç>o(tti)]
1
Qn(Qn+Qn-ù
De
, à
l'aide
de la
formule
de
Lagrange, nous voyons
que:
i
+
m
<Pn(x)>\\(po(x)dx-^
JH+i
Ò
,
en
posant:
x
J=2
j
<Po(x)dx,
nous obtiendrons:
°
/
\
\ m
i
/
<"
+
m ^ m
+ l
2-n(fi
+
m)
En faisant
le
même raisonnement, mais
en
partant
de la
fonction
ip0(x),
nous
aurons:
M 7 f ^ + M ^M__h +
2-n{fl
+ M)
w<i+*"'1+
2»+*
^ T+i '
OÙ
!
^=2j
vjo(x)dx.
0
Nous avons obtenu ainsi
les
égaKtés suivantes:
mi=m
+
l—2-n(ju
+
m);
Mi=M-li
+
2-n(/Li+M).
Si
l>2~n(ju
+ m) ou
/1>2-t*(^
+
Jf),
les
nombres correspondants:
2~n(ju
+ m)
ou
2~n(ju
+
M)
peuvent être supprimés dans les égaKtés obtenues,
en
vertu
de I § 2.
De cette façon nous aurons dans tous
les cas:
m^m^Mi^M.
À l'aide
de
l'égaKté évidente:
l+k = \lg2(M-m)
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