J-P GOUSSARD. Tests d'evaluation de la puissance maximale aérobie et anaérobie
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· la production d'une puissance réellement maximale nécessite des conditions optimales de force et de
vitesse ;
· plus la durée de l'exercice est brève plus la participation des métabolismes anaérobie lactique et aérobie est
limitée. La production d'acide lactique commence dés les premières secondes d'exercice et seuls les
exercices très brefs (1 sec et moins) sollicitent uniquement le métabolisme anaérobie alactique.
Avant de décrire les principales méthodes indirectes de détermination de la puissance maximale anaérobie il
convient de faire un rappel sur les conditions d'obtention d'une puissance mécanique maximale.
1.2.1. Mesure d'une puissance mécanique maximale
La puissance est égale au produit d'une force et d'une vitesse. Depuis les travaux de Fenn & Marsh
(1935) et de Hill (1938), il est connu que la vitesse de raccourcissement musculaire dépend de la force qui
s'oppose au déplacement et que, réciproquement, la force que peut exercer un muscle dépend de la vitesse
du raccourcissement. D'après Hill (1938), la relation liant la vitesse de raccourcissement V et la force F est
:
(F+a) (V+b) = b(F0+a) = a(V0+b)
où :
F0 est la force maximale isométrique,
V0 la vitesse maximale de raccourcissement,
a et b des paramètres ayant respectivement la dimension d'une force et d'une vitesse.
La puissance produite lors d'une contraction est égale au produit F.V et dépend donc de la vitesse et de la
force selon les relations suivantes:
P = a.V(V0 - V)/(V + b) = b.F(F0 -F)/(F+ a)
La puissance maximale correspond à des valeurs optimales de force et de vitesse.
Ces résultats, obtenus sur le muscle isolé, ont été retrouvés par la suite chez l'homme (Wilkie, 1950 ;
Pertuzon & Bouisset, 1971 et 1973 ; Binkhorst et al., 1977) pour des mouvements mono-articulaires.
1.2.2. Interprétation des courbes de puissance mécanique en fonction du temps
Dans la chaîne de réactions enzymatiques intervenant en série, on peut distinguer deux types de réactions :
1. la réaction d'hydrolyse de l'ATP au niveau des ponts actine-myosine et,
2. les réactions de resynthèse de l'ATP.
Dans le cas du métabolisme anaérobie alactique, la créatine-phosphate-kinase (CPK) est la seule enzyme
assurant la resynthèse de l'ATP. La puissance mécanique maximale d'un exercice où le métabolisme
anaérobie alactique assure la quasi totalité de la dépense énergétique dépend donc de l'activité la plus faible
de ces deux réactions. Même dans ce cas simple, il n'est pas facile de discerner quelle est la réaction qui
représente le facteur limitant à un instant donné. L'activité myosine ATPase et celle de la CPK sont toutes
deux élevées au niveau du muscle squelettique au début de l'exercice. La diminution de la resynthèse