Comme ils ne peuvent plus convertir les dollars qu’ils ont gagnés en or, les
principaux pays exportateurs de pétrole décident d’augmenter fortement les prix
des barils à deux reprises. Lors du choc pétrolier de 1973, le prix double, et en
1979, le prix triple. Ces deux chocs pétroliers aggravent la crise.
b. L’émergence du néolibéralisme
La crise favorise le triomphe d’une version radicale du libéralisme, le néolibéralisme. Ce
courant naît dans les pays anglo-saxons. Il est promu par Ronald Reagan (EUA, 1981-
1989) et Margaret Thatcher (Royaume-Uni, 1979-1990) au début des années 1980.
Cette théorie affirme que les marchés s’autorégulent naturellement. Ils
fonctionneraient parfaitement sans les règles fixées par les Etats ou les
organisations internationales. Le néolibéralisme promeut la déréglementation des
échanges pour encourager la compétitivité des entreprises.
Ces politiciens attribuent la crise économique aux interventions des Etats-
Providence dans l’économie. Pour combattre la crise, ils mettent donc en place des
politiques de rigueur : ils augmentent les impôts et diminuent les dépenses
publiques dans le social, la culture ou encore l’environnement.
Pour attirer des IDE, les Etats-Unis et le Royaume-Uni augmentent les impôts de
la population, mais ils baissent ceux des entreprises. Ils réduisent les avantages
sociaux des salariés: c’est la fin de l’Etat-Providence.
Dans les années 1980, le néolibéralisme s’impose dans les institutions de la gouvernance
économique mondiale :
Le GATT organise deux cycles de négociations pour réduire toutes les formes,
de protectionnisme (quotas, taxes douanières, normes): le Tokyo Round (1973-1979)
et l’Uruguay Round (1986-1994).
Le FMI et la Banque Mondiale mettent de nouvelles conditions à leurs prêts.
Pour en obtenir un, les pays doivent adopter des mesures néolibérales
(abaissement des barrières douanières, réduction des dépenses publiques,
privatisations, etc.)
La généralisation des politiques néolibérales permet une augmentation des échanges
de biens, services et capitaux entre les pays. Les Etats contrôlent de moins en
moins l’économie, les flux sont de plus en plus nombreux, la mondialisation
s’intensifie. Profitant des dérèglementations, les FTN multiplient les délocalisations.
a. Les déséquilibres de la gouvernance mondiale
Les pays du Nord :
Le néolibéralisme est un système qui reproduit les inégalités entre les pays. Dans les
années 1980, les inégalités Nord-Sud sont croissantes. Les grands bénéficiaires du
néolibéralisme sont les pays du Nord, en particulier ceux de la Triade. Pour assurer la
persistance de leur domination, les pays riches s’allient pour renforcer leur coopération
économique :
En 1975, la France, la RFA, l’Italie, le Royaume-Uni, le Japon et les Etats-Unis
fondent le G6, transformé en G7 en 1976 avec l’arrivée du Canada, puis en G8 en
1998 avec l’adhésion de la Russie.
o Il s’agit d’un groupe de discussion et de partenariat économique qui se
réunit chaque année. Il cherche à promouvoir le libéralisme et à lutter