II. Les acteurs de la gouvernance économique mondiale depuis les années 1970
A) Les groupes d’Etats
La gouvernance économique mondiale est assurée par deux groupes d’Etats. Le G6 est né en
1975. Il réunit 6 pays : les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, la RFA, l’Italie, le Japon. Il s’est
ensuite élargi en G7 avec l’arrivée du Canada (1976). Il devient le G8 avec l’entrée de la Russie
en 1998. C’est un groupe informel de discussion et de coopération entre les dirigeants des
principales puissances économiques de la planète. L’efficacité du G8 est limitée, et il est accusé
d’être un « club de nantis ».
En complément au G8, le G20 est créé en 1999. Il ne remplace pas le G8, mais s’ajoute à lui. Son
but est d’ouvrir les relations aux puissances émergentes. Il comprend 19 pays plus l’Union
Européenne qui a son propre représentant. Le G20 est à son tour critiqué par les pays en
développement.
B) Les organisations internationales
La gouvernance économique mondiale est également assurée par trois organisations
internationales. Deux ont une existence ancienne et la troisième est plus récente. Le FMI et la
Banque mondiale continuent leur action. Ils interviennent de plus en plus auprès de pays endettés.
En échange de leur aide, ils imposent des Plans d’Ajustements Structurels. Ce sont des mesures
d’économies très sévères et souvent impopulaires. L’OMC, héritière du GATT, est créée en 1995.
Ce qui était de simples accords entre Etats est devenu une organisation internationale
permanente. La Chine entre dans l’OMC en 2001, ce qui est une victoire de la politique libérale
défendue par cette institution, mais la même année, elle entre dans une crise décisionnelle: le
cycle de négociations lancé à Doha n’a pas abouti jusqu’à nos jours, car les pays industrialisés et
les pays du «Sud» n’arrivent plus à trouver des accords commun concernant la baisse des tarifs
douaniers et la fin des subventions publiques pour certains secteurs d’activité, comme par
exemple l’agriculture. Des litiges individuels opposent aussi les pays du «Nord» entre eux, p.ex. en
ce qui concerne le soutien à l’industrie aéronautique (aides publiques pour Boeing/USA et
Airbus/UE).
C) Les acteurs non étatiques
La gouvernance économique mondiale n’est pas assurée que par des Etats réunis en groupes ou
en organisations internationales. Des acteurs non étatiques jouent un rôle de plus en plus
important dans la gouvernance économique mondiale. Ils sont en particulier présents dans les
grandes conférences internationales (Forum économique de Davos, sommets pour le
développement durable de l’ONU, par exemple). Il s’agit des firmes transnationales, des ONG ou
des syndicats.
III. Les critiques de la gouvernance économique mondiale
A) L’altermondialisme
L’altermondialisme est né dans les années 1980. C’est une nébuleuse composée de nombreux
courants politiques ou associatifs. Ces courants sont contestataires et situés à gauche. Ils
condamnent la gouvernance mondiale libérale et réclament une autre gouvernance mondiale.
Leurs critiques portent sur 4 points principaux: les inégalités crées par la mondialisation (inégalités
Nord-Sud et inégalités à l’intérieur des grands ensembles territoriaux), le déficit démocratique
(institutions internationales dominées par les Etats les plus puissants qui n’associent pas la
population), la puissance des FTN ainsi que des acteurs de la finance internationale et les effets
néfastes sur l’environnement.
Le mouvement altermondialiste se manifeste par de grandes manifestations au moment des
sommets internationaux. Il se manifeste également par de grandes réunions internationales, les
forums sociaux mondiaux annuels. Le premier a eu lieu à Porto Alegre au Brésil en 2001.