4
Forte amélioration des conditions cycliques
Le recul du prix de l’énergie, l’affaiblissement de la
devise, les politiques budgétaires moins restrictives4
et les conditions de financement plus favorables pour
les entreprises (notamment la baisse des taux de
rendement des obligations d’entreprises et la troisième
amélioration consécutive relevée dans le « Bank
Lending Survey », l’enquête sur la distribution du crédit)5
devraient avoir des retombées positives au cours des
prochains trimestres. En dépit de la persistance des
risques (géo)politiques, cet environnement suggère que
la reprise économique au sein de la zone euro pourrait
bien avoir été sous-estimée.
Plusieurs indicateurs avancés tels que l’indice PMI
(sondage des directeurs d’achat) confirment la
vive reprise de l’économie de la zone euro depuis
le début de l’année, malgré quelques fortes
divergences locales. Les difficultés auxquelles est
confrontée la région ne pourront être résolues par
de simples injections de liquidité ; l’amélioration de
la situation passera nécessairement par des réformes
économiques au niveau des pays. Concernant
les perspectives de croissance, la frontière sépare
désormais davantage les bons des mauvais élèves
de la réforme plutôt que les pays core des pays
périphériques.
L’architecture institutionnelle de la zone euro
s’est considérablement renforcée
Au niveau européen, un certain nombre de réformes
ont été engagées depuis 2010 afin de renforcer
les fondations de la zone euro et les rendre plus
résistantes aux crises. Cette « nouvelle donne » du
contrôle budgétaire et économique (par ex. un
Pacte de stabilité et de croissance plus contraignant,
une procédure relative aux déséquilibres
macroéconomiques), de l’intégration et de la stabilité
des marchés financiers (par ex. l’Union bancaire
européenne) ainsi que de la gestion des situations
de crise (Mécanisme européen de stabilité, MES)
est venue modifier en profondeur l’architecture
institutionnelle de la zone euro (cf. graphique n°3).
Ces éléments, associés aux mesures de politique
monétaire amorcées par la BCE (et en particulier
l’annonce de potentiels programmes OMT6),
ont permis de réduire très fortement le risque
systémique, comme le montre l’indicateur composite
de la BCE relatif au risque systémique des marchés
financiers pour la zone euro7.
4 En termes d’évolution
de la balance budgétaire
structurelle, c’est-à-dire
la balance budgétaire
des gouvernements
ajustée des effets
cycliques et isolés.
5 Pour la première fois
en plus de trois ans,
les banques de la zone
euro interrogées au
quatrième trimestre
2014 ont relevé une forte
hausse de la demande
de prêts bancaires de la
part d’entreprises non-
financières. En outre, les
institutions financières
interrogées ont indiqué
avoir nettement assoupli
leurs conditions de crédit
aux entreprises pour
la première fois depuis
2007.
6 Possibilité d’achats sur
le marché secondaire
(sans limite expresse
fixée en avance)
d’emprunts d’État de
pays membres de la
zone euro qui acceptent
de s’engager dans le
cadre d’un programme
FESF/MES.
7 Le CISS, indicateur
composite des tensions
systémiques dans la
zone euro, regroupe 15
indicateurs de tensions
financières principales
basés sur les marchés
financiers, répartis en
cinq segments : les
intermédiaires financiers,
les marchés monétaires,
les marchés d’actions, les
marchés obligataires et
les marchés des changes.
Une pondération relative
supérieure est accordée
aux situations marquées
par la présence
simultanée de tensions
au sein de plusieurs
segments.
Graphique n°3 : Quelles mesures ont été prises pour améliorer la résistance de la zone euro face aux
crises ? L’architecture institutionnelle de la zone euro s’est considérablement renforcée depuis 2010
Nouveau contrôle budgétaire
• Renforcement du Pacte de
stabilité et de croissance
(règles du Six Pack/Two Pack)
• Le Pacte budgétaire : le déficit
structurel ne doit pas excéder
0,5% du PIB (principe du
« debt brake »)
• Semestre européen :
coordination des politiques
économiques et budgétaires
Nouvelle gouvernance
économique
• Europe 2020 : une stratégie
commune de croissance
• Pacte Euro-plus
• Contrôle macroéconomique :
identification et rectification
anticipées des déséquilibres
excessifs
Réformes des marchés financiers
• Système européen de
surveillance financière
(ABE, CERS, ESMA, EIOPA)*
• Contrôle micro- et
macro-prudentiel
• Durcissement du cadre
réglementaire (Bâle III)
Union bancaire européenne
• Contrôle (SSM), résolution
(SRM), harmonisation des
garanties de dépôt
« QE » – Coup d’envoi pour les investissements dans la zone euro ?
Coordination des politiques
économiques
Réduction de la dette souveraine Stabilisation des marchés financiers
• Mécanisme de soutien permanent : Mécanisme européen de stabilité (MES) avec une capacité de prêt
maximum d’environ 500 mds EUR + 200 mds EUR d’aide financière prévue par la FESF**
• Mécanismes de soutien temporaires (jusqu’en juillet 2013) : Facilité européenne de stabilité financière
(FESF), Mécanisme européen de stabilisation financière (MESF)
*) ABE = Autorité bancaire européenne, ESMA = European Securities and Markets Authority (autorité européenne des marchés financiers),
EIOPA = European Insurance and Occupational Pensions Authority (autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles),
CERS = Comité européen du risque systémique. **) Dans la mesure où l’aide financière accordée à l’Irlande, au Portugal et à la Grèce n’a pas
été déduite de la capacité de prêt du MES, le plafond global de la capacité de prêt du MES et de la FESF de 700 mds EUR s’applique durant
la période de transition au cours de laquelle ces deux mécanismes coexistent. Sources : Commission européenne, Ministère fédéral des
finances, AllianzGI Capital Markets & Thematic Research.
Mécanismes d’aide financière