CCLIN SO - 4
le risque de contamination est accentué chez ces personnes en raison de la faiblesse
de leurs connaissances sur la manière dont s'effectue la transmission du virus. Son
étude révèle que 43% des patients interrogés pensent que les femmes ne peuvent
pas être infectées par le VIH si elles ont des rapports uniquement avec des hommes,
et 38% croient que les hommes ne peuvent être contaminés au cours de rapports
hétérosexuels.
La troisième spécificité tient au fait qu'avec la politique de secteur,
beaucoup de patients ont pu être réinsérés dans la cité, menant une vie normale ou la
plus normale possible. Ces patients sont appelés à avoir une vie affective et sexuelle,
tout en gardant certains des handicaps que l'on vient de décrire. Ceux qui ne peuvent,
pour diverses raisons, s'investir dans une relation de couple durable sont des sujets à
risque vis-à-vis du VIH, avec là encore une moindre compréhension de la prévention
à adopter. La prise en charge du milieu carcéral fait partie intégrante de la politique
de secteur. Le milieu carcéral qui retient des sujets jeunes, en bon état somatique,
dans une certaine promiscuité entraîne des relations homosexuelles, qui existent bel
et bien, même si l'on ne veut pas en reconnaître l'existence. La prison hébergeant
des jeunes toxicomanes, groupe à forte prévalence de séro-positivité, est un lieu tout
désigné de dissémination du VIH. Dixon3 rapporte un taux de prévalence en milieu
carcéral à Rhode Islande de 4% chez les hommes et de 12% chez les femmes et une
enquête récente faîtes à la prison des Baumettes à Marseille estime ce taux à près de
11%4. Toutes ces raisons conduisent à la nécessité d'une action spécifique de
prévention du VIH en milieu psychiatrique.
Prévention : Quelques orientations
Une information ciblée pour chaque type de patient, même pour chaque patient,
est nécessaire en fonction de sa pathologie, et de sa réceptivité intellectuelle du
moment. Elle doit être dispensée par les Equipes Soignantes, au cours des entretiens
avec le patient, et doit faire désormais obligatoirement partie du projet de soins.
Cette information sera appuyée, éventuellement, par des plaquettes explicatives, là
encore spécifiques au milieu psychiatrique. Ces plaquettes ne seront utiles qu'en
complément des entretiens évoqués ci-dessus, mais ne serviront à rien si elles sont
distribuées sans discernement.
3Am J Med 1993;95:629-36.
4Bull Epidemiol Hebd 1994;(24):107-8.